La Banque européenne d'investissement a décidé de faire un don de 1 million d'EUR(1) à titre d'aide non remboursable de première urgence pour des travaux prioritaires de reconstruction en Turquie, pays récemment frappé par un séisme dévastateur. Les fonds seront mis à la disposition d'un projet humanitaire spécifique choisi par les autorités turques, comme l'a proposé le Président de la BEI, sir Brian Unwin, dans sa lettre au Président de la République turque, M. Demirel.

Ces dernières années, la Banque européenne d'investissement a fourni, dans les plus brefs délais, des aides non remboursables à caractère humanitaire à des pays ou à des régions durement touchés par des catastrophes, qu'il s'agisse des régions orientales de l'Allemagne, de la Pologne et de la République tchèque en septembre 1997, du Honduras et du Nicaragua en 1998 ou encore du Kosovo en mai dernier. Par ailleurs, la Banque s'efforce de contribuer au financement des travaux de reconstruction au travers de son activité plus régulière de prêt. Elle n'a cessé, ces dernières années, de renforcer son savoir-faire opérationnel et ses contacts en Turquie, ce qui lui permettra de mettre rapidement en place des opérations de prêt dans la région touchée par le tremblement de terre.

Les prêts de la BEI en Turquie

Depuis 1965, date de ses premiers prêts en Turquie, la Banque a fourni à ce pays des financements dont le total atteint aujourd'hui 1,303 milliard d'EUR. Après une interruption de ses opérations dans les années 80, la Banque européenne d'investissement a repris ses prêts en Turquie à partir de 1994. Entre 1994 et 1999, la Banque a prêté quelque 557 millions d'EUR dans ce pays, dont 545 millions d'EUR sur ses ressources propres et 12 millions d'EUR sur des capitaux à risques provenant du budget de l'UE et administrés par la Banque. Au cours de ladite période, la ventilation sectorielle des prêts de la Banque en Turquie a été la suivante : gestion de l'eau (44 %), énergie (31 %), communications (14 %), industrie et services (11 %).

Parmi les projets financés en Turquie, il faut citer ceux portant sur les réseaux d'assainissement et de traitement des eaux usées des villes d'Adana, de Diyarbakir, d'Izmit et de Tarsus, la modernisation du réseau téléphonique, les réseaux de transport et de fourniture de gaz, les installations de désulfuration dans la centrale électrique de Yeniköy située sur la côte de la mer Égée et la construction de centrales de production d'électricité et de chaleur plus respectueuses de l'environnement.

La BEI est l'un des principaux bailleurs de fonds destinés au développement économique du bassin méditerranéen. Elle joue en outre un rôle de plus en plus important dans les trois pays qui, du fait de leur proximité immédiate, souffrent le plus du conflit survenu en République fédérale de Yougoslavie, à savoir l'Albanie, la Bosnie-et-Herzégovine et l'ex-République yougoslave de Macédoine. Depuis quelques mois, qui plus est, la BEI travaille activement, au sein de la communauté internationale, à la mise en place de mesures face à la crise du Kosovo. Elle a créé une Équipe spéciale pour les Balkans qui a pour tâche d'identifier, dans cette région, les projets prioritaires d'infrastructure que la Banque pourrait  pourrait contribuer à financer dans les meilleurs délais.

Créée en 1958 par le Traité de Rome portant création de la Communauté européenne, la BEI est l'institution de l'Union européenne chargée du financement à long terme des investissements favorisant l'intégration européenne. Si le renforcement des régions les moins favorisées de l'Union sur le plan économique reste son objectif premier, la Banque finance également des projets qui appuient la réalisation d'autres politiques européennes. En dehors de l'Union, la BEI contribue à la mise en œuvre de la politique communautaire en matière de coopération et de développement dans quelque 120 pays. En 1998, la BEI a prêté quelque 29,5 milliards d'EUR au total, dont 4,4 milliards d'EUR à l'appui de projets situés à l'extérieur de l'Union européenne. La Banque mobilise sur les marchés des capitaux les fonds dont elle a besoin pour accorder ses prêts. Ses obligations se sont toujours vu attribuer la notation « AAA » par les grandes agences de notation. Étant donné qu'elle ne poursuit pas de but lucratif, la BEI peut répercuter sur les promoteurs de projets les conditions excellentes qu'elle obtient sur les marchés. En règle générale, la BEI finance jusqu'à 50 % du coût du projet ; elle fournit en moyenne un tiers des fonds nécessaires et cofinance certains investissements avec d'autres institutions.


(1) 1 euro = 0.6666300 GBP, 1.95583 DEM, 6.55957 FRF, 1.07420 USD, 434.931 TRL.