La Banque européenne d'investissement (BEI) vient d'accorder un prêt de 32 millions d'écus (1) en faveur de travaux destinés à protéger l'environnement à Diyarbakir, ville située le long du Tigre, dans le sud-est de la Turquie.

Le prêt de la BEI, qui a été signé dans le cadre du Partenariat euro-méditerranéen, est assorti d'une bonification d'intérêt de 3 % financée à l'aide des ressources budgétaires de l'UE destinées à des projets environnementaux. Les fonds de la BEI, l'institution de financement à long terme de l'Union européenne, sont mis à la disposition de la République turque pour une durée de 20 ans. Ils seront rétrocédés à DISKI, l'entreprise de services publics de la ville de Diyarbakir chargée de l'eau et de l'assainissement, pour l'agrandissement et la remise en état du réseau d'assainissement de la ville et pour la première phase de la construction d'une station d'épuration.

Ces travaux, qui ont été identifiés à l'issue d'une étude financée dans le cadre du METAP (voir ci-dessous), seront réalisés progressivement par DISKI jusqu'en 2003. Ils amélioreront la qualité de la vie dans l'agglomération de Diyarbakir, ville la plus importante du sud-est de la Turquie avec une population de quelque 1,1 million d'habitants. Le projet permettra de sauvegarder les ressources en eau potable de la région et de réduire la pollution du Tigre, fleuve qui constitue la principale ressource hydrique de la région.

La BEI est chargée, conjointement avec la Banque mondiale, de gérer le"Programme d'assistance technique pour la protection de l'environnement méditerranéen" (METAP). Lancé en 1990, le METAP a pour objectif d'aider les pays de la Méditerranée à trouver des solutions, à l'échelle nationale et régionale, à des problèmes environnementaux communs en mettant au point des stratégies de politique générale et en mobilisant des aides non remboursables. En 1997, le METAP a ouvert un bureau régional au Caire. À ce jour, la BEI a financé 74 études, représentant un coût total de 7 millions d'écus, dans la région méditerranéenne.

La BEI est l'un des principaux acteurs de la mise en œuvre du "Partenariat euro-méditerranéen", élaboré par l'Union européenne, et de ses objectifs prioritaires. La Banque a reçu pour mandat de fournir, sur la période 1997-2000, un maximum de 2,310 milliards d'écus au titre du financement de projets dans les 12 pays tiers du bassin méditerranéen qui ont signé des accords de coopération et/ou d'association avec l'UE. La Turquie peut demander à bénéficier de concours financiers de la Banque au titre de ce mécanisme. La priorité ira, dans ce pays, au financement de projets environnementaux (avant tout dans les domaines de la collecte et du traitement des eaux usées). Depuis 1995, la BEI a contribué pour près de 440 millions d'écus à des projets revêtant une importance cruciale pour l'économie turque, et portant notamment sur l'agrandissement des réseaux de transport et de fourniture de gaz, la mise en place d'installations de transport et d'interconnexion d'électricité à haute tension entre la Turquie et la Syrie, l'amélioration des réseaux téléphoniques interurbains et internationaux, la réalisation d'aménagements de grande ampleur concernant la gestion de l'eau (réseaux d'assainissement et stations d'épuration à Antalya, Ankara, Adana et Izmit), et l'acquisition d'équipements destinés à la manutention de conteneurs dans les ports de Haydarpasa (Istanbul), Mersin et Izmir. La BEI a également encouragé des petites et moyennes entreprises intervenant dans les secteurs productifs et coopératifs au travers de prêts globaux accordés à des banques commerciales, dans le but, notamment, de promouvoir des co-entreprises réunissant des intérêts turcs et européens.


(1) Taux de conversion au 30 septembre 1998 utilisé par la BEI à des fins statistiques pour le trimestre en cours : 1 écu = 6,58 FRF, 324,008 TRL.