La Banque européenne d'investissement (BEI), l'institution de financement à long terme de l'Union européenne, va prêter au total 170 millions d'écus (1) à l'appui de la gestion de l'eau et de l'industrie en Egypte.

Au total, 95 millions d'écus seront consacrés à la gestion de l'eau ou à l'irrigation d'une superficie supérieure à 250 000 ha en Haute et Moyenne-Egypte, ainsi qu'à un ouvrage de stockage d'eau et de production d'électricité, y compris la remise en état du barrage de Naga Hammadi sur le Nil. Les fonds, accordés à la République arabe d'Egypte, se présenteront sous la forme de deux prêts en faveur du Ministère des travaux publics et des ressources en eau et se décomposeront comme suit :

  • 75 millions d'écus serviront à la construction d'un nouveau barrage sur le Nil, en Haute-Egypte, pour remplacer un barrage existant construit à la fin des années 20, et d'une centrale électrique. Le nouveau barrage, situé à une douzaine de kilomètres au nord de la ville de Naga Hammadi, alimentera un réseau d'irrigation couvrant une superficie de 240 000 ha et permettra de produire de l'électricité. Les ouvrages comprennent un réservoir ayant un niveau d'eau de 66 mètres, une écluse de navigation d'une longueur de 170 mètres et d'une largeur de 17 mètres et un pont routier enjambant le barrage à faible hauteur sur une longueur de 310 mètres. La composante hydroélectrique du projet inclut quatre turbines (4 x 16 Mwe), un bâtiment de machines ainsi qu'une ligne de transport à 220 kV d'une longueur de 23 km, reliant la centrale au réseau national d'électricité. Les aspects d'ordre environnemental ont été examinés avec soin dans le cadre d'une étude d'impact sur l'environnement qui a mené à l'établissement d'un Plan de gestion de l'environnement dont le suivi sera assuré par un Groupe environnemental créé à cette fin. Le projet bénéficie également de subventions et de financements supplémentaires prévus au titre de la coopération bilatérale germano-égyptienne.
  • 20 millions d'écus sont destinés à la remise en état ou au remplacement des stations de pompage existantes utilisées pour l'irrigation, à 150-250 km au sud du Caire, en Moyenne-Egypte. L'investissement, qui concerne trois périmètres irrigués indépendants, alimentés par le canal de Yousfi, vise à préserver et à améliorer l'irrigation de 18 500 ha et le drainage d'environ 100 000 ha de terres sur la rive gauche du Nil. Il se traduira par d'importantes économies d'énergie et une réduction des pertes d'eau.

Les projets s'inscrivent dans le cadre des programmes mis en place par le gouvernement pour remettre en état les réseaux d'irrigation et de drainage du pays afin de maximiser l'utilisation efficace de l'eau du Nil et des terres peu abondantes et afin d'enrayer les risques d'infertilité des sols provoqués par une augmentation constante de la population rurale et par une croissance de la demande de produits agricoles. Compte tenu des conditions climatiques du pays et de sa topographie (absence de relief), l'irrigation est tributaire des barrages et des stations de pompage.

Un prêt de 75 millions d'écus est consenti à l'Alexandria National Iron and Steel Company (ANSDK) pour la construction d'une aciérie fabriquant des produits plats. Créée en 1982 sous la forme d'une coentreprise mise sur pied par des investisseurs privés et publics égyptiens et étrangers, ANSDK exploite une usine sidérurgique intégrée située à 15 km à l'ouest d'Alexandrie.

Après la modernisation de son aciérie actuelle qui avait bénéficié d'un prêt antérieur de la BEI d'un montant de 40 millions d'écus, ANSDK a maintenant décidé de diversifier sa production en fabriquant des produits plats afin de satisfaire principalement la demande croissante du marché national. Le projet concerne la construction d'une usine sidérurgique intégrée, de type mini-laminoir, destinée à la production de feuillards de qualité supérieure, à chaud et à gabarit étroit. L'investissement, dont la capacité nominale sera d'un million de tonnes par an d'acier liquide, sera mis en service à la fin de 2001. Il bénéficie d'un cofinancement de la Banque mondiale et d'autres bailleurs de fonds.

La Banque européenne d'investissement (BEI) a été créée en 1958 dans le cadre du Traité CE pour financer, à l'aide de prêts, des investissements favorisant la réalisation des objectifs de l'Union européenne. Elle participe à la mise en place des politiques communautaires de coopération avec les pays tiers qui ont signé des accords de coopération ou d'association avec l'Union. Pour ce qui concerne le Bassin méditerranéen, la BEI intervient dans le cadre du nouveau Partenariat euro-méditerranéen qui vient s'ajouter aux propres actions de coopération bilatérale des Etats membres de l'UE.Dans le cadre des dispositions relevant de ce Partenariat, la BEI s'est engagée à prêter, entre 1997 et 2000, jusqu'à concurrence de 2 310 millions d'écus en faveur de projets d'investissement dans 12 pays méditerranéens non membres de l'UE.Le présent prêt fait suite à un certain nombre d'autres concours de la BEI, ce qui porte à plus d'1 milliard d'écus le montant total des financements accordés en Egypte depuis 1978, à l'appui de projets dans les domaines suivants : adduction d'eau et traitement des eaux usées, télécommunications, transports, transport et distribution d'électricité, développement agricole et industrie, y compris les PME.


(1) Taux de conversion au 31/3/1998 : 1 écu = 6,65 FRF, 3,70610 EGP.