La Banque européenne d'investissement (BEI), l'institution de financement à long terme de l'Union européenne, va prêter 131 millions d'écus (1) en vue du financement de projets concernant l'eau, l'électricité et une autoroute au Liban. Ces prêts sont accordés au titre d'un Accord-cadre, signé ce jour à Beyrouth par la Vice-Présidente de la BEI, Mme Ariane Obolensky, et le Gouvernement libanais. Les fonds sont mis à disposition dans le cadre du nouveau mandat de la Banque relevant du "Partenariat euro-méditerranéen" (Euro-Med), qui prévoit l'octroi de prêts par la BEI à concurrence de 2 310 millions d'écus dans douze pays méditerranéens entre 1997 et 1999. Les trois contrats de financement, qui ont été également signés par la Vice-Présidente de la BEI, Mme Obolensky, à Beyrouth, concernent :

  • Un prêt de 100 millions d'écus devant financer la construction d'une station d'épuration des eaux d'égout, la remise en état et l'agrandissement du réseau d'assainissement et la construction d'un réseau d'évacuation des eaux de pluie pour l'agglomération de Tripoli, la seconde zone urbaine du Liban. Le projet, qui fait suite à une étude de faisabilité financée dans le cadre du programme METAP (2), devrait se traduire par d'importants avantages économiques, environnementaux et sociaux, étant donné qu'il permettra de diminuer sensiblement les risques sanitaires et la pollution de la Méditerranée et de protéger les ressources en eau souterraines. Il sera mis en œuvre par le Conseil libanais pour le développement et la reconstruction pour le compte du Ministère des ressources hydrauliques et électriques. Ce prêt est assorti d'une bonification d'intérêt de 3% financée sur le budget de l'Union européenne conformément au Règlement MEDA.
  • Un montant de 20 millions d'écus pour la remise en état et l'extension de l'autoroute côtière qui relie Beyrouth à Tripoli et à d'autres villes du Nord du Liban. L'axe Beyrouth-Tripoli, actuellement le plus densément utilisé au Liban, fait partie d'un programme de développement du réseau autoroutier libanais. Ce projet sera réalisé par le Conseil Exécutif des Grands Projets (CEGP).
  • Un montant de 11 millions d'écus pour la construction et l'équipement d'un centre national de contrôle de l'électricité et d'un centre de télécommunications à Beyrouth, dans le cadre d'un programme de modernisation du transport de l'électricité au Liban. Le projet, qui sera réalisé par Electricité du Liban (EDL), accroîtra les moyens de gestion technique du réseau national de transport d'électricité haute tension et permettra à EDL de faire face à la demande future.

La Banque européenne d'investissement (BEI) a été créée en 1958 dans le cadre du Traité de la CE, pour financer, à l'aide de prêts, des investissements favorisant la réalisation des objectifs de l'UE. Elle est partie prenante à la mise en œuvre des politiques communautaires de coopération avec les pays tiers qui ont signé des accords de coopération et d'association avec l'Union. Les prêts qui viennent d'être signés ont été précédés par un certain nombre d'autres concours BEI sur ressources propres, ce qui porte à 453 millions d'écus le montant total des financements accordés au Liban depuis 1993, lesquels ont servi à financer la réfection des réseaux d'adduction d'eau et de collecte et de traitement des eaux usées, la reconstruction du réseau de transport et de distribution d'électricité et la remise en état et l'agrandissement du port de commerce de Beyrouth, l'aéroport international et le centre de sécurité de l'aviation civile. Un montant supplémentaire de 3 millions d'écus a par ailleurs été engagé, à l'aide de capitaux à risques provenant des ressources budgétaires, à l'appui du développement du secteur privé.


(1) Les taux de conversion utilisés par la BEI à des fins statistiques pour le trimestre en cours sont les taux en vigueur le 30/06/1997, à savoir : 1 écu = 0,68 GBP, 6,64 FRF, 1,13 USD, 0,75 IEP.

(2) Le "Programme d'Assistance Technique pour la Protection de l'Environnement Méditerranéen" - METAP - lancé en 1990, a pour objet d'aider, au niveau national et au niveau régional, les pays du Bassin méditerranéen à élaborer des solutions à des problèmes environnementaux communs, en mettant au point des stratégies de politique générale et en mobilisant des aides non remboursables. Le Programme est cogéré par la BEI et la Banque mondiale, en partenariat avec la Commission européenne et le PNUD. Un bureau régional pour le METAP a été récemment ouvert au Caire. Il aura notamment pour tâche, œuvrant en collaboration avec les autorités nationales, de contribuer à la préparation de projets d'investissement futurs, propres à améliorer l'environnement dans l'ensemble du Bassin méditerranéen, pour financement ultérieur par la BEI et la Banque mondiale.