La Banque européenne d'investissement (BEI), l'institution de financement à long terme de l'Union européenne (UE), vient d'accorder un prêt de 11 000 millions de pesetas (68 millions d'écus) (1) à l'Ente Público de Aeropuertos Españoles y Navegación Aérea (AENA) pour la réalisation d'importants aménagements dans les aéroports de Lanzarote et de Fuerteventura et dans les deux aéroports de Ténérife, dans l'archipel des Canaries.

Les Iles Canaries, qui sont classées zone prioritaire aux fins du développement régional, ont une situation géographique qui fait que le transport aérien y revêt une importance vitale. Comme c'est également une région éminemment touristique, les aéroports des Iles connaissent actuellement des problèmes de saturation qui pourraient constituer un frein au développement du secteur touristique, leur principale source de revenus. Grâce aux améliorations qui seront apportées à ces aéroports, le projet contribuera au développement de l'économie locale et régionale. Par ailleurs, les aéroports en question sont considérés comme faisant partie du réseau aéroportuaire transeuropéen puisqu'ils faciliteront les communications entre les Iles Canaries et les autres pays membres de l'UE.

Le projet porte sur la construction de nouvelles aérogares et de routes d'accès aux aéroports de Ténérife-nord, Lanzarote et Fuerteventura, d'une piste de roulement à l'aéroport de Fuerteventura et des travaux d'amélioration et d'agrandissement d'une aérogare à l'aéroport de Ténérife-sud. Le prêt de la BEI complète le financement apporté par l'UE au moyen de fonds du FEDER et il bénéficiera d'une bonification d'intérêt de 2% financée à l'aide du Mécanisme financier de l'Espace économique européen (EEE). En outre, à la demande du Ministère espagnol de l'économie et des finances, le projet relatif à l'aéroport de Lanzarote recevra également une subvention de 1 050 millions de pesetas dudit Mécanisme.

Créée en 1958 en vertu du Traité de Rome, qui a institué la Communauté européenne, la BEI a pour mission de contribuer à l'intégration, au développement équilibré et à la cohésion économique et sociale des pays membres, grâce au financement, à l'aide de prêts à long terme, d'investissements favorisant la réalisation des objectifs de l'Union. La politique régionale de l'Union européenne vise à corriger les déséquilibres structurels régionaux qui affectent une grande partie de son territoire. A cette fin, l'Union dispose de divers mécanismes, dont les "Fonds structurels" (l'un d'eux est le Fonds européen de développement régional, ou FEDER) qui tirent leurs ressources du budget communautaire, et les prêts de la BEI. Cette dernière et la Commission européenne collaborent étroitement afin d'associer prêts et subventions pour financer un maximum d'investissements viables. Pour favoriser l'intensification des échanges commerciaux entre les pays et les déplacements des particuliers pour des raisons personnelles ou professionnelles, l'Union européenne a entrepris de promouvoir le développement des systèmes de transport, dits "réseaux transeuropéens", qui relient entre elles les régions européennes, renforçant ainsi leurs possibilités de développement et approfondissant le processus d'intégration européenne.La subvention et la bonification d'intérêts proviennent du Mécanisme financier institué par les pays de l'AELE (2) qui ont adhéré à l'Espace économique européen (EEE), issu de l'Accord, entré en vigueur en juillet 1993, instituant une zone de libre échange entre les douze Etats membres de l'Union européenne et six Etats membres de l'AELE (Autriche, Finlande, Islande, Liechtenstein, Norvège et Suède), dont certains avaient demandé leur intégration à l'UE. Cette zone de libre échange a reçu l'appellation d'EEE. Cet Accord a créé le Mécanisme financier, doté de ressources fournies par les six pays mentionnés, en vue de financer des projets dans les secteurs de la protection de l'environnement, des transports, de la formation et de l'enseignement, en Grèce, en Irlande, au Portugal et dans certaines régions d'Espagne. Par suite de la pleine adhésion à l'UE de trois des pays donateurs (Autriche, Finlande et Suède) en janvier 1995, l'UE a pris à son compte l'engagement financier des trois nouveaux membres. C'est pourquoi les fonds sont maintenant apportés par trois Etats membres de l'AELE (Islande, Liechtenstein et Norvège) et l'Union européenne.


(1) Les taux de conversion utilisés par la BEI à des fins statistiques pour le trimestre en cours sont les taux en vigueur le 30/03/1997, à savoir : 1 écu = 165,605 ESP, 6,58 FRF.

(2) Le sigle AELE signifie "Association européenne de libre échange".