Chypre : La BEI ouvre la voie à l’énergie éolienne

La Banque européenne d'investissement (BEI) vient d'accorder un prêt de 65 millions d'EUR pour le parc éolien d'Orites, près de Paphos. Il s'agit du premier grand projet mis en œuvre à Chypre dans le domaine des énergies renouvelables.

Le projet porte sur la conception, la construction et l'exploitation d'un parc de 41 éoliennes d'une capacité totale de 82 MW. Propriété de la société DK Wind Supply Ltd., il a pour promoteurs le Fonds européen pour les énergies renouvelables I (FEER I) et plus particulièrement la société Platina Partners LLP.

Les travaux ont été officiellement lancés par M. Marios Garoyian, président de la chambre des représentants, en présence de M. Plutarchos Sakellaris, vice-président de la BEI, M. Brian Olley, haut commissaire adjoint du haut commissariat de Grande-Bretagne, M. Thomas Rottner et Mme Emma Collins, respectivement associé gérant et associée chez Platina Partners, et M. Akis Ellinas, président de DK Wind Supply Ltd., qui se sont également adressés à l'assemblée. Le chantier a reçu la bénédiction du métropolite de Paphos.

M. Plutarchos Sakellaris, vice-président de la BEI chargé, notamment, des opérations de prêt de la BEI à Chypre et également des questions énergétiques, a déclaré : « Je me réjouis tout particulièrement de participer à la cérémonie d'inauguration des travaux de ce projet phare. Orites est le parc éolien le plus vaste et le plus moderne de Chypre. À ce titre, il ouvre la voie à de nouvelles avancées dans ce domaine et rapproche le gouvernement chypriote de son propre objectif et de celui de l'UE en matière de production d'énergie renouvelable. Ce secteur revêt une importance particulière pour Chypre, dont le réseau électrique n'est pas interconnecté et ne possède pas d'autres ressources énergétiques locales. Nous étions donc disposés à participer à une structure de financement assortie d’un risque direct sur le projet. L'objectif de l'UE en matière d'énergie renouvelable représente un défi majeur, puisque les investissements nécessaires pourraient être de l'ordre de 600 à 700 milliards d'EUR d'ici à 2020. La BEI est prête à soutenir énergiquement et activement les efforts des États membres au moyen de ressources financières suffisantes et de produits financiers adaptés ».

Ce projet contribue dans une large mesure à atteindre l'objectif fixé par les autorités chypriotes, qui est de produire 13 % de l'électricité du pays à partir de sources d'énergie renouvelable d'ici à 2020. Il représente également 27 % de la capacité installée requise de 300 MW d’énergie éolienne d'ici à 2020.

La mise en œuvre du projet a tenu compte des aspects environnementaux et se fonde sur l’attribution de plusieurs marchés permettant de réunir les savoir-faire de sociétés européennes en pointe dans ce domaine, dont Vestas et Siemens.

Le financement du projet Orites par la BEI a été l’un des éléments qui ont conduit Euromoney à attribuer à la BEI le titre de « prêteur de l’année ». La Banque est considérée comme un précurseur et un chef de file en matière de promotion d’investissements liés à tout le secteur des énergies renouvelables. La BEI fait également passer un message important en octroyant des prêts pour de tels projets dans un contexte financier difficile.

Notes aux responsables de publication

L'activité de la BEI à Chypre
Les activités de prêt de la BEI à Chypre ont débuté en 1981. Le volume des opérations s'est accru après 1996, lorsque le pays a entamé les négociations d'adhésion à l'UE. Au cours des douze dernières années, le total des financements accordés par la BEI à Chypre s'est élevé à plus de 1,5 milliard d'EUR, dont près de la moitié a été affectée après l'entrée effective du pays dans l'Union en 2004. Au cours de la période 2004-2008, la BEI a accordé des prêts pour un montant total de 645 millions d'EUR en faveur de projets réalisés à Chypre, à l'appui de la concrétisation des objectifs de l'Union européenne et des priorités de la Banque. Quelque 49 % du total des financements alloués par la BEI dans le pays au cours de cette période ont été destinés à assainir l'environnement et à améliorer la qualité de vie. Des projets phares relatifs aux infrastructures environnementales dans les zones urbaines, notamment les réseaux d'eau et de collecte des eaux usées, ont ainsi été financés dans la plupart des grandes villes, dont Nicosie, Limassol, Larnaca et Paphos. Un total de 27 % des prêts accordés à Chypre au cours de cette période ont permis de financer des infrastructures prioritaires combinées, telles que le développement d'infrastructures informatiques pour les transports, les services urbains et les administrations publiques tandis que 20 % des prêts ont été affectés au secteur énergétique, pour la construction de nouvelles centrales électriques à cycle combiné et à moteurs à combustion interne à Vassilikos et Dhekeleia. Enfin, 32 millions d'EUR ont servi à financer des projets en synergie avec le Fonds de cohésion et les Fonds structurels. Afin de maximiser l'impact de son action, la Banque coopère étroitement avec les pouvoirs publics chypriotes et avec la Commission européenne pour ce qui est de programmer et de mettre en œuvre les projets soutenus dans le pays au travers des Fonds structurels et de cohésion.

Les opérations de la BEI à Chypre dans le secteur de l'énergie
La BEI a soutenu un certain nombre de projets énergétiques à Chypre. La Banque entretient des relations de longue date avec l'Office chypriote de l'électricité, dont elle a partiellement financé la plupart des investissements dans la production d'électricité et le développement des réseaux. Elle a ainsi prêté 200 millions d'EUR pour la centrale électrique de Vassilikos, le plus gros investissement jamais entrepris à Chypre, ainsi qu'un total de 130 millions d'EUR pour la mise à niveau technique et l'extension du réseau de transport et de distribution d'électricité. Par ailleurs, 30 millions d'EUR ont été prêtés à l'Office chypriote de l'électricité, pour la construction d'une nouvelle unité de production à moteurs à combustion interne sur le site de la centrale de Dhekelia, dans le district de Larnaca. Alimentée actuellement au fioul lourd, la centrale pourra être convertie au gaz naturel une fois que cette ressource sera disponible sur l'île. La demande d'électricité augmente à Chypre et les centrales de ce type permettent de réagir rapidement aux variations de la consommation, ce qui en fait une solution de choix pour la production en période de pointe. Ce projet aidera donc à faire face aux fluctuations de la demande, notamment durant la période de pointe estivale, lorsque les besoins en refroidissement et en électricité sont au plus haut.

La BEI et les énergies renouvelables
Dans le cadre de la lutte contre les changements climatiques et conformément à l'objectif de viabilité environnementale de l'UE passant par la réduction des émissions de CO² résultant de la production et de la consommation d'énergie, la BEI a inscrit les énergies renouvelables au nombre de ses priorités. En 2007, la Banque s'était fixé pour objectif de financer le secteur à hauteur de 0,6 milliard d'EUR ; cet objectif a été dépassé, puisque 2,1 milliards d'EUR ont été accordés (en 2007, le montant total des prêts s'est élevé à 47,8 milliards d'EUR). En 2008, l'objectif de 0,9 milliard d'EUR en faveur du secteur des énergies renouvelables a également été largement dépassé pour atteindre 2,3 milliards d'EUR (en 2008, le montant total des prêts s'est élevé à 57,6 milliards d'EUR). Afin de continuer sur sa lancée, la Banque a renforcé ses objectifs en matière d'énergie pour 2009 et au-delà en fixant à 20 % au minimum la part des énergies renouvelables dans le total de ses prêts destinés au secteur de l'énergie dans l'UE. Depuis le début de 2009, la BEI a prêté un total de 1,7 milliard d'EUR en faveur de projets mis en œuvre dans le domaine des énergies renouvelables.

La participation de la BEI à la relance économique dans les domaines de l'énergie, des changements climatiques et des infrastructures :