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Sustainability takes centre stage at EIB mining seminar

Les images de l’accident minier de Copiapó au Chili, qui ont fait la une de la presse des semaines durant, sont encore bien présentes dans les esprits. Bien que Copiapó ne soit pas un projet financé par la BEI, ce triste événement rappelle que les pays qui font un usage déraisonnable des ressources que la nature leur a données sont confrontés à des menaces sociales et environnementales certaines, parmi lesquelles la sinistre « malédiction des ressources ». C’est dans ce contexte que la BEI a organisé, le 6 octobre 2010, un séminaire sur les incidences environnementales, sociales et en matière de développement de trois projets miniers dont elle assure le financement. Elle a réuni à cette occasion des experts du secteur venus de Lumwana (Zambie), Kenmare (Mozambique) et Ambatovy (Madagascar), ainsi que des représentants d’ONG spécialisées, des États membres de l’UE et de la Commission européenne.

La BEI intervient de longue date dans le financement de projets miniers dans les pays d’Afrique, des Caraïbes et du Pacifique, où les prêts signés dans ce secteur se montent à 650 millions d’EUR à ce jour. La Banque est soucieuse de répondre aux préoccupations des parties prenantes quant à la durabilité des projets miniers et dans cette perspective, les orateurs ont été encouragés à s’exprimer sur les faits sur le terrain et à pointer les défis persistants.

« Nous ne voulions pas d’un projet qui serait fructueux, mais dans lequel les habitants des alentours, dont la pauvreté est le lot quotidien, ne trouveraient pas leur place », a expliqué un représentant du secteur. Les trois projets ont privilégié l’emploi en premier lieu et des centaines, voire des milliers de postes ont été créés dans chaque mine, l’idée étant d’en faire bénéficier en priorité les populations locales. Certains de ces emplois disparaîtront par la suite, mais avec l’intégration de la notion de durabilité, les communautés se diversifieront bien avant la fermeture des mines et pourront continuer à bénéficier des avancées réalisées au niveau des infrastructures, des compétences et de l’économie locale. Autre conséquence, et non des moindres, pour la qualité de vie des personnes concernées : dans chaque cas, des programmes de santé complets ont été conçus au bénéfice des employés et de leurs familles ainsi que des communautés concernées. Des programmes de lutte contre le paludisme sont en place parallèlement aux dispositifs de prévention du sida/VIH et la modernisation ou la construction d’hôpitaux locaux est prise en charge par les sociétés minières.

La protection de l’environnement revêt elle aussi une importance non négligeable. « Nous ne voulions pas infliger de cicatrices à la terre », ont déclaré les représentants du secteur, soulignant l’importance, entre autres, du respect des normes, des programmes de suivi, des systèmes de gestion de l’environnement, de la gestion de l’eau, de l’évaluation de l’empreinte carbone et de l’utilisation de camions électriques ainsi que de sources d’énergie renouvelables. Et de préciser que sans le soutien financier et le savoir-faire d’institutions multilatérales de financement comme la BEI, il aurait été extrêmement difficile, voire impossible de trouver les ressources financières à long terme nécessaires pour la construction des mines, qui s’étend souvent sur une durée de plus de dix ans.

Lesreprésentants de la société civile ont salué les programmes sociaux mis sur pied par les sociétés minières et noté que le concept de la durabilité gagnait du terrain. D’après un représentant d’une ONG, « ces succès s’inscrivent en contraste avec une mauvaise réputation. Présenter ce que fait le secteur minier sous un angle plus positif, voilà le défi » et « le principe appliqué par la BEI, qui consiste à prêter de manière sélective, joue en faveur de la société et de l’environnement et contribue in fine au développement durable ».

À l'issue du séminaire, les participants se sont accordés pour dire que même si les défis restent bien réels, « nous avons parcouru un long chemin ensemble et appris comment améliorer les choses ». Gérées de façon moderne et durable, les mines peuvent contribuer à la préservation de l’environnement et à la création de richesses tant pour les États que pour les populations locales en Afrique.