>@Karlspreis/Leonhard Simon/Karlspreis/Leonhard Simon
©Karlspreis/Leonhard Simon/ Karlspreis/Leonhard Simon
  • Werner Hoyer, le président de la BEI, salue le courage dont font preuve Sviatlana Tsikhanouskaya, Veronica Tsepkalo et Tatsiana Khomich dans la défense de la démocratie et des valeurs européennes.
  • À la suite des élections frauduleuses de 2020 en Biélorussie, la BEI a cessé de financer des projets dans ce pays, conformément à la politique de l’UE.
  • À l’occasion de la conférence Prix Charlemagne‑Europe à Aix-la-Chapelle, la BEI souligne l’urgence d’investir massivement dans les énergies renouvelables à l’échelle mondiale afin de promouvoir la sécurité énergétique et l’action en faveur du climat.

Werner Hoyer, le président de la Banque européenne d’investissement (BEI), a salué la décision de décerner le prix Charlemagne annuel à trois dirigeantes de l’opposition en Biélorussie pour avoir formé une alliance lors des élections de 2020 afin de renverser la dictature. La banque de l’UE avait cessé de financer des projets dans le pays à la suite des élections présidentielles de 2020, qui ont été largement condamnées par des observateurs internationaux comme n’étant ni libres ni équitables.

Le Prix Charlemagne sera décerné à trois femmes courageuses : Sviatlana Tsikhanouskaya, qui était la principale candidate de l’opposition en 2020, Veronica Tsepkalo et Maria Kalesnikava, qui ont soutenu sa candidature contre le dictateur Alexander Loukachenko. Cependant, après les élections, Loukachenko a revendiqué la victoire au mépris des conclusions des observateurs électoraux indépendants. Maria Kalesnikava, qui est restée dans le pays, purge actuellement une peine de 11 ans de prison pour son activité politique. Sa sœur Tatsiana Khomich recevra le prix en son nom.

Cette année, les conférences et les cérémonies de remise du Prix Charlemagne ont lieu dans la ville allemande d’Aix-la-Chapelle du 24 au 26 mai.

Werner Hoyer, président de la BEI : « L’agression russe en Ukraine continue de nous horrifier. Le courage des défenseurs de ce pays suscite notre respect et notre admiration, dans toute l’Europe. De même, dans la Biélorussie voisine, celles et ceux qui risquent leur vie et leur liberté au nom de la défense de la démocratie méritent notre gratitude et notre profonde estime. C’est pourquoi je suis si heureux que le Prix Charlemagne récompense cette année la contribution exceptionnelle de ces femmes. »

« Dans le même temps, nous n’oublions pas le fardeau que la prisonnière politique Maria Kalesnikava doit supporter, dont la sœur Tatsiana Khomich a fondé le Conseil de coordination biélorusse en faveur des prisonniers politiques. Aujourd’hui, nous célébrons leurs actions, mais aussi les valeurs qu’elles représentent et qui doivent nous guider en ces jours sombres et difficiles. »

En République de Biélorussie, la BEI a cessé ses activités le 21 juin 2021, suite aux mesures restrictives mises en place par l’UE après les élections présidentielles truquées d’août 2020 et les décisions consécutives du Conseil européen. Cependant, de 2018 à 2020, alors que la Biélorussie faisait partie des pays du Partenariat oriental de l’UE, comme l’Ukraine, l’UE, avec la BEI, avait espéré renforcer la coopération avec les pays du voisinage oriental en soutenant le développement économique. La banque de l’UE a financé certains projets dans le pays, notamment la remise en état et la modernisation de la station centrale d’épuration des eaux usées de Minsk, le soutien aux corridors de transport stratégiques, qui font partie du réseau transeuropéen de transport étendu, et des programmes d’investissement pour les petites et moyennes entreprises (PME).

« L’histoire des relations entre l’UE et la Biélorussie met en lumière le rôle de la BEI en tant qu’instrument de la politique étrangère de l’Union », a déclaré Werner Hoyer. « En tant que banque de l’UE, en ces temps de guerre et de crise, ce rôle est devenu plus visible que jamais. Nous considérons qu’il est de notre devoir de soutenir l’Ukraine et l’opposition biélorusse, et nous promettons d’appuyer la reconstruction économique dès qu’il nous sera possible de le faire en tant que démocrates. »

Et le président Hoyer d’ajouter : « Le Prix Charlemagne est devenu une institution qui célèbre les valeurs démocratiques et les individus qui les incarnent. C’est pourquoi la Banque européenne d’investissement est si fière de participer aux événements d’Aix-la-Chapelle et de soutenir le Prix Charlemagne. »

La BEI œuvrera à une coopération plus étroite avec la Fondation du Prix Charlemagne dans les années à venir, dans le but de faire évoluer le programme de la conférence vers un dialogue géopolitique sur l’intégration européenne, l’avenir de l’UE et le rôle géopolitique de l’Union européenne. Ces thèmes sont également au cœur de la conférence du Prix Charlemagne de cette année.

Avant la cérémonie de remise du prix, le 26 mai, les discussions du Forum Prix Charlemagne‑Europe, organisé le 25 mai, porteront sur certaines des préoccupations les plus pressantes de l’Europe : la sécurité énergétique et la future architecture de sécurité de l’Europe. En tant que banque européenne du climat, la BEI a souligné l’urgence d’un investissement massif dans les énergies renouvelables. Cela permettra à l’Europe d’acquérir son indépendance énergétique vis-à-vis de la Russie tout en réduisant son empreinte carbone, soutenant ainsi l’objectif de l’UE d’atteindre la neutralité carbone et de ralentir le réchauffement de la planète.

Eila Kreivi, conseillère principale en finance durable de la BEI participant au Forum Prix Charlemagne‑Europe, a souligné les énormes besoins d’investissement pour la transition écologique et la manière dont la BEI, par l’intermédiaire de ses programmes d’émission d’obligations vertes et de partenariats public-privé, peut encourager le secteur privé à contribuer au financement de la transition climatique.

Eila Kreivi, conseillère principale en finance durable de la BEI : « Nous devons considérer cette horrible guerre comme une occasion d’avancer sur la voie de la résolution d’une autre crise existentielle : la lutte contre le réchauffement climatique. S’agissant des technologies climatiques, l’UE dispose toujours d’un avantage concurrentiel sur les marchés mondiaux. L’ampleur des investissements nécessaires dépassant de loin ce que les États et les autorités publiques peuvent fournir, le secteur privé et les marchés des capitaux devront jouer un rôle clé. La BEI peut apporter un savoir-faire considérable pour inciter le secteur privé à transformer l’objectif politique en action concrète. »

Informations générales

La BEI, qui a émis la première obligation verte en 2007, est l’un des plus grands bailleurs de fonds au monde dans le domaine du climat. En 2019, la banque de l’Union européenne a adopté des objectifs ambitieux en matière de climat en mettant en place une nouvelle politique de prêt dans le secteur de l’énergie, qui a mis fin au financement de projets énergétiques à base de combustibles fossiles sans dispositifs de réduction des émissions. La Banque promet de consacrer 50 % de ses financements au climat. La BEI est la première banque multilatérale de développement à s’être alignée sur l’accord de Paris, et ce dès 2021.