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© Patrick Schneider
  • La BEI et le ministère ouzbek des investissements et du commerce extérieur signent un protocole d’accord visant à empêcher la disparition de la mer d’Aral.
  • Ce protocole d’accord ouvre la voie à un programme d'investissement de 100 millions d’EUR en faveur de systèmes d'irrigation et de mesures de dépollution des sols dans la région du Karakalpakstan où habitent 1,8 million de personnes.
  • Ce programme d'investissement de la BEI vise à augmenter la quantité d’eau du fleuve Amou-Daria qui se déverse dans la mer d’Aral.

La Banque européenne d'investissement et le ministère des investissements et du commerce extérieur de la République d’Ouzbékistan ont signé ce jour, à Tachkent, un protocole d'accord ouvrant la voie à un programme d'investissement de 100 millions d’EUR conçu pour compléter les mesures internationales visant à remettre à flot la mer d'Aral.

En tant que banque européenne du climat, la BEI aidera les autorités ouzbèkes à concrétiser l’une de leurs priorités nationales et à protéger l'environnement dans la région de la mer d’Aral, au bord de laquelle vivent 1,8 million de personnes environ, ainsi qu’à faciliter la transition vers une économie plus verte.

La BEI prévoit un programme d'investissement en deux volets pour ressusciter la mer d’Aral, qui représentait la quatrième masse d’eau de la planète en 1970. Le premier volet comprend la rénovation et la modernisation des systèmes d'irrigation obsolètes installés dans la vallée de l’Amou-Daria, fleuve dont les eaux alimentent généreusement la mer d’Aral. Le deuxième volet permettra de remettre en état les terres agricoles de la région, dégradées par des décennies d’infiltration d’eau salée et désormais couvertes de sel à cause de dizaines d’années d’utilisation des systèmes d’irrigation inadéquats datant de l’ère soviétique.

Ces deux volets permettront de réduire la quantité d’eau actuellement prélevée dans l’Amou-Daria pour l’irrigation afin que le fleuve alimente davantage la mer d’Aral. Le soutien de la BEI permettra aussi à l’Ouzbékistan de cesser toute autre atteinte à l’environnement dans la région de la mer d’Aral, d’atténuer et d’alléger les effets négatifs, sur le climat, l’environnement, l’économie et la société, de l’irrigation extensive et inadaptée pratiquée dans la partie ouzbèke du bassin de la mer d’Aral. Le partenariat prévu contribuera à instaurer une économie plus durable et plus respectueuse de l’environnement en Ouzbékistan.

L’état de l’environnement, autour de la mer d’Aral, s’est détérioré depuis les années 60, affectant les conditions de vie et la situation économique des communautés installées dans la vallée du fleuve Amou-Daria, dans la région ouzbèke du Karakalpakstan ; ces effets négatifs sur le climat et l’environnement se ressentent à grande échelle, bien au-delà des frontières de l’Ouzbékistan.

Conformément au protocole d’accord, l'approbation du prêt par la BEI représentera la prochaine étape vers la concrétisation du programme d'investissement. Une fois approuvé et signé, ce programme sera mis en œuvre en partenariat avec l’État ouzbek et l’Union européenne, dans le cadre du fonds fiduciaire multidonateurs des Nations unies pour la sécurité humaine pour la région de la mer d’Aral, créé conjointement par l’ONU et l’Ouzbékistan afin de coordonner les flux d’aide dans la région.

Vazil Hudák, vice-président de la BEI, a déclaré ce jour : « Aujourd'hui, la BEI – la banque européenne du climat - et l’État ouzbek s’associent pour participer à l’effort déployé à l’échelle internationale en vue de sauver la mer d’Aral pour les générations futures. Nous œuvrerons ensemble pour limiter l’ampleur de l’une des pires catastrophes environnementales d’origine humaine au monde et pour instaurer une économie plus verte dont pourront profiter les populations ouzbèkes. La BEI est fière de pouvoir intervenir de concert avec ses partenaires ouzbeks, l’UE et la communauté internationale pour dégager une solution durable, sur le long terme, en faveur de la mer d’Aral. Cette signature est une bonne nouvelle pour les Ouzbeks, l’Asie centrale, l’Europe et le monde et je suis fier de représenter la BEI en cette occasion historique. »

L’ambassadeur Peter Burian, représentant spécial de l’UE en Asie centrale, a ajouté le commentaire suivant : « Je me réjouis de la contribution non négligeable qu’apporte la BEI à la lutte contre les conséquences de l’une des pires catastrophes environnementales d’origine humaine au monde et au soutien des actions du gouvernement de la République d’Ouzbékistan, lancées par le président Mirziyoyev, pour atténuer les graves incidences de la disparition de la mer d’Aral et améliorer le contexte environnemental et les conditions socio-économiques de la population locale. Cette étape importante s’aligne parfaitement sur l’une des priorités fondamentales de la stratégie de l’UE en faveur de l’Asie centrale, nouvellement adoptée, visant le renforcement du partenariat avec les pays de la région à l’appui de la résilience. »