D’après la dernière enquête sur l’activité de prêt des banques produite par l’Initiative de Vienne, entre mars et septembre 2017, la demande de crédit a augmenté dans les pays d’Europe centrale, de l’Est et du Sud-Est (ECESE) et les conditions de l’offre se sont assouplies.
Ce rapport montre aussi que les banques internationales ont établi des distinctions entre les pays d’ECESE en fonction du rendement de leurs opérations locales, du potentiel des marchés et de leur position sur ces derniers. Avec l’embellie des perspectives régionales, les attentes grandissent quant à certaines expansions stratégiques futures.
Le nombre de prêts non productifs a continué de reculer dans ces pays, en partie du fait d’améliorations au niveau des cadres réglementaires facilitant la résolution et la vente des prêts non productifs. Le marché secondaire des prêts non productifs est resté assez actif malgré la baisse du nombre d’opérations récentes.
La dynamique impulsée en 2017 par les régulateurs de l’UE, qui se sont attachés à aborder plus efficacement les défis posés par les prêts non productifs en Europe, devrait avoir des retombées positives sur les pays voisins d’ECESE, renforçant l’urgence de s’aligner sur de meilleures pratiques.
Le dernier rapport de suivi sur le désendettement des banques et le crédit* révèle que la position extérieure des banques déclarantes auprès de la BRI (Banque des règlements internationaux) dans les pays d’ECESE s’est légèrement améliorée au premier semestre 2017. Cette amélioration est principalement le fruit de financements plus soutenus dans la région de la part de banques étrangères, malgré une baisse des financements étrangers dans certains pays. Hormis dans la Communauté des États indépendants (CEI), l’activité de crédit s’est accélérée, les prêts aux ménages s’étant fermement redressés dans presque tous les pays d’ECESE.
L’Initiative de Vienne, qui a vu le jour au plus fort de la crise financière mondiale de 2008-2009 en tant que plateforme de coordination des secteurs public et privé destinée à soutenir les acteurs bancaires des pays d’ECESE, s’attache désormais à résoudre des problèmes spécifiques que rencontre l’industrie financière de la région, dont les prêts non productifs, l’incidence des réformes réglementaires et l’évolution des marchés de capitaux. De plus amples informations, ainsi que les publications les plus récentes, sont disponibles sur le site http://www.vienna-initiative.com.
La dernière enquête sur l’activité de prêt des banques dans les pays d’ECESE**, qui porte sur la période allant de mars 2017 à septembre 2017, montre que les groupes bancaires ont poursuivi la restructuration de leurs activités mondiales, bien que moins intensément que sur la période 2013-2016, et sont parvenus à augmenter leur capital, principalement via la vente d’actifs et d’agences.
De plus, il y a davantage de groupes bancaires qui se réendettent plutôt que se désendettent. Leurs stratégies pour l’avenir semblent privilégier une expansion sélective en Europe centrale, de l’Est et du Sud-Est, car une grande majorité des groupes internationaux estime que le rendement des actifs de leurs opérations en ECESE est supérieur à celui de l’ensemble de leur groupe. Les filiales et les banques locales d’ECESE font état d’une augmentation des demandes de crédit, ainsi que d’un assouplissement des conditions de l’offre, au cours des six derniers mois. Il s’agit du premier assouplissement clair au cours de ces deux dernières années.
Néanmoins, un écart est toujours perçu entre la demande et l’offre. La demande de prêts et de lignes de crédit a continué d’augmenter, marquant le neuvième semestre consécutif dans le vert. Les fonds de roulement ont représenté une bonne partie de la demande émanant des entreprises. La part de la demande imputable aux investissements prévus a aussi eu une incidence positive marquée. Ses scores sont encore plus élevés que dans les précédentes publications de l’enquête, signe d’un raffermissement du cycle économique.
Enfin, la restructuration de la dette participe de moins en moins à stimuler la demande. La part de la demande imputable aux crédits à la consommation, liés ou non au logement, est aussi restée ferme et positive, et la confiance des consommateurs continue d’avoir une incidence positive.
Les conditions de l’offre se sont assouplies au cours des six derniers mois et il s’agit du premier assouplissement marqué de ces deux dernières années. Sur tout l’éventail de clients, les conditions de l’offre (conditions de crédit) se sont assouplies pour les prêts et le crédit à la consommation pour les petites et moyennes entreprises, tandis qu’elles se sont durcies pour les prêts hypothécaires. Toutefois, l’environnement réglementaire local, les contraintes des banques nationales en matière de fonds propres, les prêts non productifs et les perspectives des groupes sur les marchés mondiaux continuent de peser en partie sur les conditions de l’offre. Même si les niveaux de prêts non productifs étaient à l’origine élevés, la qualité du crédit a continué à s’améliorer et cette évolution devrait se poursuivre durant les six prochains mois. Au cours des six derniers mois, et pour la sixième fois, le solde net de l’ensemble des ratios de prêts non productifs de la région s’est amélioré.
Le dernier Rapport de suivi des prêts non productifs rédigé pour l’Initiative de Vienne montre que les prêts non productifs d’ECESE ont continué à reculer sur l’ensemble de l’année 2016, notamment grâce à des embellies de l’environnement réglementaire pour les crédits dépréciés et du marché secondaire pour les créances douteuses.
Les prêts non productifs ont fortement pesé sur les économies d’ECESE et ont freiné la reprise dans la région après la crise financière d’ampleur mondiale.
Le rapport met en évidence une diminution du ratio de prêts non productifs dans ces pays à la fin de l’année 2016 à 6,2 %, en baisse de 1,5 point de pourcentage par rapport à l’année précédente.
Le volume des prêts non productifs dans la région a fortement chuté (de 18,1 %) à 46,5 milliards d’EUR, soit près de 3,8 % du PIB.
Le rapport alerte sur le fait que le ratio des prêts non productifs reste obstinément élevé dans de nombreux pays de la région et est supérieur à 10 % dans 6 des 17 pays d’ECESE. Toutefois, aucun de ces pays n’a un ratio supérieur à 20 %.
Il souligne aussi que de nouveaux changements réglementaires attendus vont améliorer la résolution des prêts non productifs et permettre la mise en place d’un marché des prêts non productifs plus transparent.
Parmi les récentes réformes figurent un nouveau cadre de restructuration extrajudiciaire en Hongrie et la formation des juges sur l’insolvabilité en Croatie.
D’autres actions sont encore nécessaires pour surmonter les obstacles réglementaires, juridiques et fiscaux subsistant dans de nombreux pays d’ECESE.
* Un rapport complet sur les évolutions au second semestre 2017 est désormais disponible sur le site web de l’Initiative de Vienne.
** Un rapport complet comprenant des chapitres par pays, qui rend compte de l’enquête menée au second semestre 2017, est désormais disponible sur le site web de la Banque européenne d’investissement (http://www.bei.org/infocentre/publications/all/cesee-bls-2017-h2.htm) et sur celui de l’Initiative de Vienne.