Face à la forte demande pour ses financements dans le contexte de la dure crise économique et financière actuelle, la Banque européenne d’investissement a l’intention d’augmenter le volume total de ses prêts dans l'Union européenne et dans les pays préadhésion, pour le porter à 70 milliards d’EUR en 2009.

Déjà, entre octobre 2008 et la fin de mai 2009, les signatures de prêts dans l'Union européenne se sont élevées à 46,9 milliards d’EUR, soit une hausse de 63 % par rapport à la même période un an plus tôt. Dans le même temps, les décaissements ont augmenté de 37 % en glissement annuel, pour atteindre 35,8 milliards d’EUR.

En décembre 2008, la BEI s'est engagée à contribuer au plan européen de relance économique en augmentant ses financements de quelque 30 % en 2009 et en 2010 – soit 15 milliards d’EUR de plus que les 45 milliards d’EUR environ d'une année normale –, sous réserve de trouver suffisamment de projets admissibles.

La Banque est d'ores et déjà en passe de réaliser cet objectif pour 2009 et l'importante réserve de projets viables laisse penser que les signatures pourraient même dépasser de 10 milliards d’EUR le total envisagé en décembre dernier, comme l'a expliqué Philippe Maystadt, président de la BEI, aux gouverneurs de la Banque  réunis pour leur séance annuelle à Luxembourg.

« Cela montre avec quelle rapidité et quelle efficacité la BEI peut tenir ses promesses, a déclaré M. Maystadt. Avec ces quelque 70 milliards d’EUR de prêts, la Banque apporterait une contribution réellement significative à l'offre de liquidités pour les banques, les grandes entreprises et les entités publiques européennes qui sont ses clientes », a-t-il ajouté.

L'activité de prêt a progressé particulièrement vite dans trois grands domaines ciblés par le plan de relance : les petites et moyennes entreprises (PME), l'énergie et l’atténuation des changements climatiques et les investissements dans les régions les plus pauvres de l'UE (les "régions de la convergence"). Les signatures de prêts dans ces trois domaines au cours des cinq premiers mois de l'année sont en nette augmentation par rapport à la même période en 2008.

Les prêts signés en faveur des PME entre le 1er janvier et le 31 mai totalisent 4,4 milliards d’EUR, soit plus de la moitié des 8 milliards d’EUR ciblés pour l'ensemble de l'année ; les financements en faveur de l'énergie et de l'atténuation des changements climatiques s'élèvent quant à eux à 3,9 milliards d’EUR, contre un objectif annuel de 9 milliards d’EUR. Les signatures de prêts destinés à favoriser la convergence atteignent 7,7 milliards d’EUR, à comparer à un objectif de 22 milliards d’EUR pour l'année pleine.

Outre l’apport d’un supplément de liquidités, la BEI contribue à atténuer les effets de la réticence face au risque constatée dans l'ensemble du secteur financier en élargissant, comme jamais auparavant, la palette de ses produits financiers. Cela l'amène nécessairement à assumer davantage de risques calculés, tout en continuant d'exercer une stricte surveillance afin de maintenir sa position solide à l'intérieur de limites financières sûres.

Ainsi, les approbations de prêts à des contreparties notées en deçà de la valeur d’investissement au titre du Mécanisme de financement structuré (MFS) équivalent au total à 6,4 milliards d’EUR sur les neuf derniers mois – soit presqu'autant que l'encours existant sur ce type d'emprunteurs.

Le groupe BEI  se donne aussi les moyens d'assumer davantage de risques en proposant de nouveaux produits de garantie, une gamme élargie d'instruments impliquant une prise de risque pour le financement des PME et des entreprises de taille intermédiaire, et une plus grande capacité de financements en fonds propres et quasi-fonds propres dans les secteurs critiques.

Note aux responsables de publication :

La Banque européenne d’investissement a été créée en 1958 par le traité de Rome en tant qu’institution de financement à long terme de l’Union européenne. Elle a pour mission de contribuer à l’intégration, au développement équilibré et à la cohésion économique et sociale des États membres de l’UE. La BEI emprunte d’importants volumes de fonds sur les marchés des capitaux et les prête à des conditions favorables pour soutenir des projets qui concourent à la réalisation des objectifs de l’UE. La Banque adapte en permanence ses activités à l’évolution des politiques de l’UE.