À l'occasion de sa première réunion, le Comité Ministériel de supervision de la FEMIP se félicite des résultats obtenus pour le développement du secteur privé dans le cadre du partenariat financier renforcé et prépare son action future.

Cette réunion, dont l'hôte était le Premier ministre égyptien, M. Atef Ebeid, s'est tenue au niveau ministériel sous la présidence conjointe du Dr. Medhat Hassanein, Ministre égyptien des Finances et de M. Philippe de Fontaine Vive, Vice-Président de la BEI, tout particulièrement chargé de la FEMIP.

La réunion du Comité Ministériel de la Facilité euro-méditerranéenne d'investissement et de partenariat (FEMIP) s'est tenue dans la Bibliothèque Alexandrine le 7 juin 2004. Doté d'un rôle renforcé, le Comité Ministériel est destiné à devenir le « Conseil Ecofin de la Méditerranée ». Cette réunion ministérielle de la FEMIP étant la première depuis l'élargissement de l'UE, rassemblant des représentants des 25 pays de l'UE.

Les débats étaient basés sur les recommandations pratiques et opérationnelles liées aux deux thèmes, de la privatisation et de l'accès des entreprises privées aux diverses sources de financement, telles que les avait élaborées le Comité des Experts de la FEMIP, lors de sa première réunion tenue à Marseille les 16 et 17 février 2004. Le Comité Ministériel a également examiné les questions de politique générale relatives à la création du Fonds fiduciaire de la FEMIP (FFF) et a accueilli avec satisfaction les progrès du Fonds d'assistance technique de la FEMIP (FATF), qui prévoit d'accorder 54,7 millions d'euros en 2003-2004 dans les secteurs de l'environnement, du capital humain, des infrastructures, de l'industrie et des finances.

Les participants à cette réunion du Comité Ministériel de la FEMIP ont réaffirmé l'engagement fort pris par les 35 Ministres européens et méditerranéens de l'Economie et des Finances de mettre en place un partenariat économique plus étroit et ont accueilli avec satisfaction les premiers résultats concrets d'activité de la FEMIP en faveur du développement du secteur privé dans les pays partenaires méditerranéens (PPM), en examinant en particulier le cas de la Tunisie. Ils se sont en outre félicités du nouveau cadre de dialogue instauré entre les représentants des PPM et de l'UE, que la mise en place du Comité des Experts a sensiblement renforcé.

Le Comité Ministériel a conclu que la FEMIP, en tant que principale institution financière active dans la région, devrait participer pleinement au soutien accru au développement des PME que souhaite le G8. Les participants se sont félicités de l'initiative prise par les Ministres des Finances de la Région de se réunir entre eux pour proposer, d'ici à la fin septembre 2004, leurs propres programmes de réformes économiques au service d'une croissance renforcée et durable dans la région.

Dans son discours liminaire, M. Philippe de Fontaine Vive a notamment déclaré : « L'engagement qui a été pris d'établir une zone de libre-échange entre la rive sud et la rive nord de la Méditerranée d'ici à 2010 exige non seulement un soutien financier important, mais aussi une volonté politique sans faille des deux côtés de la Méditerranée ; il s'agit de susciter des réformes de grande envergure qui permettront l'introduction, dans les PPM, d'un modèle nouveau de développement basé sur la libéralisation économique, l'émergence d'un secteur privé prospère et la croissance des recettes en devises, autrement dit des réformes qui aboutiront à la création d'une économie de marché performante. Pour y parvenir, la FEMIP apportera un soutien quantitatif, par un volume de prêts de 2 milliards d'EUR par an, mais aussi qualitatif, par le biais de nouveaux instruments et techniques de prêt. Ces instruments nouveaux bénéficieront en particulier aux programmes de privatisation dans les pays partenaires de la Méditerranée, y compris les grandes opérations de privatisation des services publics et des entreprises de services collectifs. A cet effet, la FEMIP propose aux PPM « un menu d'options pour la privatisation » qui comprend la mise en place d'accords-cadres avec les autorités locales concernées, l'apport d'assistance technique non remboursable à des programmes de privatisation, ainsi que l'octroi de financements en fonds propres et quasi-fonds propres ou encore de prêts et d'autres types de financements en faveur de nouveaux investissements une fois achevée la privatisation. »

Pour créer des synergies au travers d'une coopération interinstitutionnelle renforcée, des représentants de la Commission européenne, du Fonds monétaire international (FMI), du groupe de la Banque mondiale (Banque mondiale et SFI) et de la Banque africaine de développement (BAfD) ont également participé à cette réunion. Leur participation s'inscrit dans le droit fil du protocole d'accord qui a été signé, le 3 mai 2004, entre la Commission européenne, la Banque mondiale et la BEI. La FEMIP souhaite que cet accord soit suivi d'une coopération accrue avec d'autres institutions internationales et les agences bilatérales européennes, actives dans la région méditerranéenne.

Avec un volume total de prêts dans les PPM de quelque 2,1 milliards d'EUR en 2003, première année d'activité depuis son lancement, la FEMIP occupe le premier rang des promoteurs du développement durable dans la région. Il faut noter en particulier que près de la moitié de ce montant a porté sur le financement du secteur privé, à la faveur d'investissements directs étrangers (Égypte, Tunisie, Turquie), de co-entreprises issues de la coopération entre promoteurs originaires des PPM (Algérie), ainsi que du financement de petites et moyennes entreprises (Syrie, Tunisie, Turquie), et de la création d'un fonds régional de capital-risque.

À l'occasion de la réunion du Comité ministériel à Alexandrie, la BEI a signé deux prêts : un de 100 millions d'EUR en faveur d'Egyptian Natural Gas Holding Company (EGAS) pour la construction d'un gazoduc régional (voir le communiqué de presse du 7 juin 2004) et un de 65 millions d'EUR à l'appui d'aménagements routiers prioritaires destinés à améliorer les infrastructures urbaines en Tunisie.

Ce dernier a été signé par M. Hamouda Hamdi, secrétaire d'État tunisien chargé de la coopération internationale et de l'investissement étranger, et par M. Philippe de Fontaine Vive, vice-président de la BEI tout particulièrement chargé de la FEMIP. Le projet comprend 9 aménagements dans la région du grand Tunis et 4 autres dans les grandes villes de Monastir, Sfax et Sousse. En Tunisie, le soutien continu de la Banque en faveur d'investissements routiers urbains totalise plus de 180 millions d'EUR, principalement à Tunis, mais aussi dans d'autres grandes agglomérations du pays. En outre, la BEI avait accordé un prêt de 30 millions d'euros pour la construction d'une nouvelle ligne de métro léger dans la capitale tunisienne, qui permettra aux résidents des banlieues sud de l'agglomération d'utiliser les services ferrés urbains pour leurs déplacements journaliers.

La prochaine réunion du Comité ministériel se déroulera au Maroc au printemps 2005 et sera préparée par deux réunions du Comité des Experts, qui se tiendront à Amsterdam en octobre 2004 et à Luxembourg en mars 2005.



Documentation:

  • FEMIP - Rapport d'avancement n°3 (EN, FR)
  • FEMIP - Création d'un fond fiduciaire (EN, FR)
  • Rapport sur le fonds d'assistance technique de la FEMIP: objectifs, stratégie et champ d'activité (EN, FR)
  • Accomplissements en matière de soutien à la privatisation dans les PPM (EN, FR)

La Banque européenne d'investissement (BEI) accorde des prêts dans les pays partenaires méditerranéens (PPM) au titre de sa « Facilité euro-méditerranéenne d'investissement et de partenariat » (FEMIP). Au travers de la FEMIP, la Banque concentre en particulier ses efforts sur le développement du secteur privé et le financement des infrastructures qui favorisent le développement socio-économique.

La FEMIP a été créée pour donner suite aux conclusions du Conseil européen de Barcelone (15-16 mars 2002) et de la Conférence euro-méditerranéenne de Valence (22-23 avril 2002). Renforcée conformément à la décision du Conseil européen de Bruxelles de décembre 2003, la FEMIP comporte les caractéristiques nouvelles suivantes, qui ont pour objectif essentiel d'appuyer le développement du secteur privé :

  • le renforcement du soutien financier dans la région au travers d'une enveloppe spéciale destinée à financer des opérations à risques relevant du secteur privé (appelée « enveloppe spéciale FEMIP » ou ESF) et de la création d'un fonds fiduciaire ;
  • la diversification de la gamme des produits financiers, en particulier en recherchant des solutions permettant l'apport de financements en monnaie locale ;
  • l'intensification du dialogue avec les PPM en organisant des réunions du Comité des Experts destinées à préparer le terrain pour les travaux du Comité Ministériel de la FEMIP et en ouvrant des bureaux régionaux au Machrek - celui du Caire a été inauguré en juin 2003 - et, au cours de 2004, au Maghreb.

La FEMIP a pour objectif d'aider les pays partenaires méditerranéens à relever les défis liés à la modernisation économique et sociale et aux efforts d'intégration régionale au cours de la période qui précède la mise en place (prévue en 2010) d'une zone de libre-échange entre ces pays et l'UE.