La Banque européenne d'investissement (BEI), l'institution de financement à long terme de l'Union européenne, va apporter un concours de 225 millions d'EUR à la République de Turquie, représentée par le sous-secrétariat d'État au Trésor, pour financer la modernisation, la remise en état et l'extension de la capacité de routes prioritaires situées sur les principaux axes reliant Istanbul aux régions du sud et de l'est de la Turquie.

Ce prêt constitue la première grande opération de la Banque dans le secteur des transports routiers en Turquie. Il est conforme à l'objectif du mandat euro-méditerranéen qui vise à financer des investissements dans le domaine des infrastructures, et en particulier dans le secteur des transports. Étant donné que l'amélioration des transports favorisera le développement de l'industrie privée, le prêt s'inscrit dans le cadre de la nouvelle Facilité euro-méditerranéenne d'investissement et de partenariat (FEMIP), créée par la BEI en octobre 2002 et destinée, en particulier, à soutenir le secteur privé.

Les deux corridors concernés sont empruntés par le trafic local et international en provenance de l'UE, via les Balkans et la Grèce, et à destination du sud de la Turquie et de la partie orientale de la région de la mer Noire. Le premier tronçon routier compte quelque 134 Km entre Adapazari et Bozüyük, sur un important axe nord-sud. Le second, entre Ankara et Samsun, la principale ville turque sur la côte de la mer Noire, s'étend sur quelque 400 Km. Le projet aura pour effet d'améliorer sensiblement la sécurité et l'efficacité des transports et d'en accroître la capacité.

Les investissements dans les infrastructures de transport sont reconnus comme un facteur crucial de développement économique parce qu'ils facilitent les autres activités, et ils constituent à ce titre un domaine prioritaire du programme gouvernemental de promotion économique. Dans un pays aussi vaste que la Turquie, grand comme la France et la Grande-Bretagne réunies, où la route assure 90 % du transport de marchandises et 95 % du transport de voyageurs, un réseau routier de qualité revêt une importance essentielle pour assurer un essor économique durable, d'autant plus que le volume de trafic est en augmentation rapide.

La nouvelle Facilité euro-méditerranéenne d'investissement et de partenariat (FEMIP) est dotée d'un volume accru de ressources financières, qui permettront à la BEI d'augmenter progressivement le montant annuel de ses prêts dans la région, qui passera ainsi de 1,4 milliard d'EUR à 2 milliards d'EUR.

La nouvelle facilité accordera la priorité au financement de projets réalisés par le secteur privé, dans le double but de libéraliser l'économie des pays partenaires du bassin méditerranéen et de développer leur potentiel, en prévision de leur union douanière avec l'Union européenne, dont la mise en place est prévue pour 2010. Dans ce contexte, la BEI s'est fixé pour objectif de porter à 33 % la part des ressources qu'elle consacre au financement de projets du secteur privé.

Sur le plan qualitatif, la FEMIP met l'accent sur l'investissement étranger direct et les initiatives du secteur privé, ainsi que sur les projets relevant du secteur social, notamment la santé, l'éducation et la protection de l'environnement, ces domaines étant jugés fondamentaux pour la stabilité sociale et la croissance économique.

En Turquie, la BEI a contribué à ce jour pour plus de 2 milliards d'EUR au financement de projets essentiels pour l'économie du pays. Ces dernières années, ses fonds ont servi principalement à appuyer les efforts de reconstruction entrepris par le pays après les séismes qui l'ont frappé. Par ailleurs, la majeure partie des prêts ont été destinés à des projets ayant trait à l'environnement. Parmi les projets financés en Turquie figurent notamment les réseaux de collecte et de traitement des eaux usées d'Adana, de Diyarbakir, d'Izmit et de Tarsus, le dispositif de désulfuration de la centrale électrique de Yeniköy sur le littoral de la mer Égée, la construction de centrales de production d'électricité et de chaleur plus respectueuses de l'environnement ainsi que les installations souterraines de stockage de gaz de Silivri (projet d'envergure nationale destiné à améliorer l'approvisionnement en gaz naturel). La BEI a également soutenu le secteur privé et en particulier les PME à l'aide de prêts globaux accordés par l'intermédiaire de banques commerciales locales. Un projet mis en œuvre par Toyota Motor Manufacturing Turkey a récemment bénéficié d'un prêt de la BEI. Dans le domaine de la formation du capital humain, la Banque a financé le plan-cadre en faveur de l'éducation, qui prévoyait la création de classes d'informatique sur l'ensemble du territoire turc.

La BEI dispose, pour les opérations en Turquie, de ressources substantielles qui relèvent de trois mécanismes de financement différents : le deuxième mandat de financement euro-méditerranéen, le programme d'action spécial pour la Turquie et le mécanisme préadhésion de la BEI.