La Banque européenne d'investissement (BEI) vient d'accorder un prêt de 58 millions d'EUR, soit la contre-valeur de 50 millions d'USD, à la société Vega do Sul S.A. pour la construction d'une usine de laminage à froid et de galvanisation par immersion à chaud à São Fernando do Sul (État de Santa Catarina), dans le sud du Brésil. Ce projet se traduira par d'importants transferts de technologies entre l'Europe et le Brésil.

Vega do Sul est une coentreprise de droit brésilien, dont les actionnaires sont les sociétés Arcelor (Luxembourg), Companhia Siderúrgica de Tubarão - CST - (Brésil), Dofasco (Canada) et Corporación Gestamp (Espagne). Elle aura pour responsabilité de construire et d'exploiter une usine qui approvisionnera l'industrie automobile du Mercosur. Certains grands constructeurs automobiles européens et nord-américains, ayant accru leur capacité de production locale, ont besoin d'aciers galvanisés de premier choix. Or, la production locale d'acier galvanisé est sensiblement inférieure à la demande provenant du secteur automobile. Les constructeurs automobiles ont donc encouragé leurs fournisseurs à implanter de nouvelles usines en Amérique du Sud. Vega do Sul devrait être l'un des trois grands producteurs d'acier revêtu implantés au Brésil qui desserviront les marchés sud-américains.

L'usine respectera à la lettre les législations et réglementations environnementales locales et observera, dans les cas non couverts par les textes existants, les normes européennes les plus strictes. Le projet contribuera à la modernisation de l'industrie sidérurgique et automobile brésilienne. Il entraînera la création de quelque 350 emplois directs et de 200 emplois environ dans les entreprises sous-traitantes. La construction de l'usine nécessitera quelque 1 300 années-homme de travail. La mise en production commerciale est prévue pour le milieu de 2003 et l'usine devrait fonctionner à pleine capacité trois ans plus tard.

Le prêt de la BEI, d'une durée de 12 ans dont un différé de 3 ans, pourra être décaissé à taux fixe ou à taux variable. Il sera garanti par un syndicat de banques commerciales. Les risques de non-transfert de devises, d'expropriations, de conflits armés et de troubles civils sont couverts par la garantie budgétaire de l'Union européenne (UE).

Ce prêt est accordé dans le cadre de la politique de coopération de l'UE avec les pays d'Amérique latine et d'Asie (ALA), où la BEI est autorisée à prêter 2,48 milliards d'EUR au maximum au cours de la période 2000-2006 pour appuyer des projets d'investissement réalisés par des entreprises de l'UE ou des coentreprises regroupant des entreprises de l'UE et de pays de l'ALA ainsi que des investissements qui entraînent une amélioration de l'environnement ou favorisent l'intégration régionale. La BEI a été créée en 1958 avec pour mission de financer des investissements qui favorisent l'intégration de l'UE au travers de prêts dans les domaines du développement régional, des infrastructures, de l'énergie, de l'industrie et de l'environnement. À l'extérieur de l'Union, la Banque contribue à la politique européenne de coopération au développement dans quelque 150 pays d'Europe centrale et orientale, du bassin méditerranéen, d'Afrique, des Caraïbes et du Pacifique, d'Amérique latine et d'Asie.En 2000, la BEI a prêté au total quelque 36 milliards d'EUR. La Banque mobilise sur les marchés des capitaux les fonds dont elle a besoin pour accorder ses prêts. Ses obligations se sont toujours vu attribuer la note « AAA » par les grandes agences de notation. La BEI peut répercuter sur les promoteurs des projets les conditions excellentes qu'elle obtient sur les marchés. Elle est habilitée à financer jusqu'à 50 % du coût d'un projet ; elle fournit en moyenne un tiers des fonds nécessaires et cofinance certains investissements avec d'autres institutions.