Depuis 1990, la Banque européenne d'investissement a doublé le montant annuel de ses financements en Europe, qui sont actuellement de l'ordre de 30 milliards d'EUR. En Allemagne, elle a multiplié le volume de ses prêts par sept (5,2 milliards d'EUR en 1998) et la République fédérale est ainsi devenue, avec 18% du total, le principal pays bénéficiaire des prêts de la Banque. L'unification du pays a joué un rôle déterminant dans cette forte croissance de l'activité. Les nouveaux Länder relèvent entièrement des zones assistées au titre du développement régional et c'est pourquoi la Banque s'est attachée en particulier à contribuer à la modernisation de leurs infrastructures et à la transformation de leur économie. Sur le volume total des prêts accordés en Allemagne depuis 1990 (jusqu'en août 1999 : 27,4 milliards d'EUR), la moitié environ est allée aux nouveaux Länder, servant à financer la modernisation du secteur de l'énergie, les télécommunications, l'implantation de nouvelles industries et de nouvelles sociétés de services, la promotion des PME et, tout récemment, l'amélioration des infrastructures municipales et la modernisation d'hôpitaux et d'établissements d'enseignement. Ainsi, les activités de la Banque consacrées à la mise en place de nouvelles capacités de production et de nouvelles infrastructures voient leur importance relative diminuer au profit de celles ayant pour but l'amélioration de la qualité des services et du potentiel en matière d'éducation.

La Banque européenne d'investissement opère en Allemagne dans le cadre d'une collaboration étroite et fructueuse avec le secteur bancaire. Environ 80% des projets d'investissement de grande dimension sont financés en association avec des instituts allemands. Pour les projets d'investissement de moindre dimension, la Banque accorde à ces instituts intermédiaires des lignes de crédit dont ils rétrocèdent le montant sous leur propre responsabilité, en faveur de projets répondant à des objectifs définis en accord avec la Banque.

La Banque accorde depuis quelques années une importance particulière à Berlin. Depuis 1990, elle y a réalisé des financements pour un montant de 3,6 milliards d'EUR à l'appui de 16 projets d'infrastructure de grande envergure, tels que la modernisation de l'approvisionnement en gaz, en chaleur et en eau, l'aménagement de la Postdamer Platz, la construction des bâtiments des foires de Berlin ou la modernisation des hôpitaux de Berlin-Est. La Banque poursuivra résolument son action en faveur de Berlin.

Berlin, carrefour important pour les échanges est-ouest, et, naturellement, les nouveaux Länder, bénéficient tout particulièrement de l'activité de la Banque en Europe centrale et orientale.

Dans les pays d'Europe centrale et orientale, la Banque européenne d'investissement est devenue le principal bailleur étranger de fonds pour la modernisation des infrastructures. A cet égard, elle coopère étroitement avec la Commission européenne, dont les subventions au titre du programme PHARE sont fréquemment combinées avec ses prêts, ce qui permet de proposer des financements à des conditions très avantageuses, en particulier pour des projets relatifs à l'environnement. Les dix pays candidats à l'adhésion ont tous accès aux financements de la Banque, qui n'établit aucune distinction entre les Etats selon qu'ils pourront adhérer à l'Union européenne dans un délai rapproché ou non. Depuis 1990, la BEI a accordé des prêts en Europe centrale et orientale pour un montant de l'ordre de 10 milliards d'EUR et ce sont actuellement environ 2,5 milliards d'EUR qui sont accordés chaque année pour financer la modernisation de l'économie, le renforcement des PME, l'amélioration de l'approvisionnement énergétique et les télécommunications. La moitié environ de ce montant est allée à l'amélioration d'infrastructures routières, ferroviaires et aéroportuaires. Il s'agit en particulier d'améliorer les voies de communication entre l'Europe centrale et orientale et le marché intérieur européen, de manière à intégrer ces pays dans la division européenne du travail pour accélérer leur rattrapage économique et, partant, leur entrée dans l'Union. Dans cette perspective, les grands couloirs de circulation qui traversent déjà le territoire de l'Union doivent être étendus vers l'est pour former des couloirs de circulation transcontinentaux.

A partir de Berlin, un axe important passant par Varsovie et les pays Baltes ira jusqu'à Helsinki. Un autre axe reliera Berlin, et Istanbul en passant par Dresde, Prague et Bratislawa et les Balkans. Un autre encore ira de Berlin à Kiev en passant par Wroclaw, Katowice et Lvov. La Banque européenne d'investissement participe au financement de la quasi-totalité des tronçons qui sont en construction à l'heure actuelle, comme c'est le cas aussi pour les réseaux transeuropéens à l'intérieur de l'Union.

Dans l'ex-Yougoslavie, la Banque a accordé des financements depuis la fin des années 70 jusqu'à ce que la guerre éclate. Elle a été en mesure récemment de conclure de premiers contrats de prêts en Macédoine et en Bosnie-Herzégovine. La Banque a une longue expérience de la région et elle entend jouer un rôle de premier plan dans la reconstruction du Kosovo, le développement de l'Albanie et, dès que la situation politique le permettra, la reconstruction du reste de la Yougoslavie, afin de contribuer par son action au succès du pacte de stabilité pour les Balkans.

Depuis la fin de 1997, la Banque européenne d'investissement a considérablement développé son activité dans le domaine du capital-risque. Elle prend des participations dans des fonds de capital-risque à concurrence de 50% du volume de ces fonds pour autant que leur gestion soit assurée par des professionnels avertis. Cela signifie que les équipes dirigeantes doivent avoir une bonne expérience dans le domaine de la sélection des entreprises et qu'elles doivent les accompagner activement dans leur développement en leur fournissant des conseils. L'expérience montre qu'il ne suffit pas de fournir des capitaux mais que ceux-ci doivent être complétés par des services de conseil. A ce jour, la Banque a pris des participations, pour un montant total de 470 millions d'EUR, dans 21 fonds de capital-risque répartis dans l'ensemble de l'Europe. Elle a en outre investi indirectement, par l'intermédiaire du Fonds européen d'investissement, 125 millions d'EUR dans divers fonds. Par ailleurs, 26 autres projets d'un volume total de 670 millions d'EUR sont actuellement soit prêts à être signés, soit en cours de négociation. Sur le montant de 1,26 milliard d'EUR que représentent les participations déjà signées ou à signer prochainement, 102 millions d'EUR concernent des fonds allemands. L'activité de capital-risque de la Banque a pour but de mettre des fonds propres ou des quasi-fonds propres à la disposition d'entreprises de création récente. L'objectif est de leur permettre de se développer rapidement et de favoriser ainsi la création d'emplois en Europe.