En 1998, la Banque européenne d'investissement a renforcé son rôle clé d'institution financière de l'Union européenne pour préparer au mieux l'entrée de l'Europe dans le prochain millénaire. L'essentiel des 30 milliards d'euros qu'elle a empruntés et des prêts d'un montant analogue qu'elle a accordés au cours de l'exercice écoulé ont servi à préparer la voie à l'introduction de l'euro et à appuyer des dépenses d'équipement visant à favoriser la modernisation et la croissance de l'Europe et son futur élargissement. La Banque s'est assurée l'assise financière dont elle aura besoin pour poursuivre ses opérations à l'aube du prochain millénaire au travers de l'augmentation de son capital qui a été porté à 100 milliards d'euros à compter du 1er janvier 1999.

Sur les marchés des capitaux, dans le cadre de sa stratégie proactive de préparation à l'euro, la BEI s'est servie de sa position de plus grand emprunteur international au monde pour contribuer au lancement réussi de l'euro en créant une masse à la fois importante et très diversifiée dans la nouvelle monnaie. Elle a procédé, sur l'ensemble de la courbe des taux, à des émissions obligataires de référence libellées en euros et euro-confluentes pour un montant total de 15 milliards d'euros. La Banque a notamment réalisé la toute première émission directe en euros ainsi qu'une émission globale d'obligations en euros lancée simultanément en Europe, en Amérique et en Asie. Cette année, la Banque a entrepris de convertir en euros ses lignes d'emprunt appropriées, ce qui lui permettra, d'ici au milieu de 1999, de disposer d'un ensemble de dette en euros d'un montant supérieur à 50 milliards d'euros. En sa qualité de plus grand emprunteur non souverain de la zone euro, la BEI compte mobiliser 30 milliards d'euros supplémentaires au cours de cette année, dont 60 % environ seront vraisemblablement libellés en euros.

La majorité des ressources collectées par la BEI sur les marchés des capitaux a servi à financer des investissements bien conçus destinés à promouvoir la modernisation et la croissance au sein de l'Union européenne et à jeter les bases du développement réussi de l'UEM. Dans le cadre de son Programme d'action spécial d'Amsterdam (PASA), la Banque a particulièrement mis l'accent sur le renforcement du secteur du capital-risque en Europe pour appuyer les activités des petites et moyennes entreprises, facteur fondamental de la croissance et de l'emploi dans l'Europe de demain. Depuis novembre 1997, la BEI a approuvé l'octroi d'un montant substantiel - 560 millions d'euros - pour des financements de fonds propres et de quasi-fonds propres destinés à des petites entreprises caractérisées par une forte croissance. Ce montant vient s'ajouter aux 2,7 milliards d'euros que la Banque a octroyés en 1998 en faveur d'investissements réalisés par des petites et moyennes entreprises sous forme de prêts classiques accordés par l'intermédiaire de partenaires bancaires dans chaque Etat membre de l'Union. Depuis novembre 1997, la Banque a approuvé, toujours au titre du PASA, 3 milliards d'euros de prêts en faveur de nouveaux investissements liés au capital humain de l'Europe, à savoir dans les domaines de la santé et de l'éducation, et 4 milliards d'euros destinés à 40 projets liés à la revitalisation et à la rénovation urbaines, ainsi qu'à d'autres réalisations dans le secteur de l'environnement.

À l'extérieur de l'Union européenne, la Banque a renforcé son appui aux politiques d'aide et de coopération extérieures de l'Union, et a notamment engagé des prêts pour un montant proche de 2,4 milliards d'euros à Chypre et dans les pays d'Europe centrale et orientale candidats à l'entrée dans l'Union. Ce montant, qui s'est trouvé renforcé par l'introduction, en janvier 1998, du nouveau Mécanisme de prêt pré-adhésion de la Banque, a fait de cette dernière la source individuelle la plus importante de financements internationaux sous forme de prêts pour ces pays.

Sir Brian Unwin, Président de la BEI et de son Conseil d'administration, a déclaré : « Par leur variété et leur volume, les opérations de la Banque en 1998 ont souligné le rôle clé que joue cette dernière en faveur du bien-être économique et social non seulement des membres de l'Union européenne actuelle mais également de la future Union élargie. Au travers de nos activités de mobilisation de ressources ciblées sur l'euro, nous avons contribué à assurer le lancement réussi de l'UEM à la fin de l'année ; en outre, le développement des opérations au titre du Programme d'action spécial d'Amsterdam destinées à fournir des capitaux à risques à des petites entreprises et à financer des investissements liés à des projets de valorisation du capital humain ont contribué de manière sensible à maintenir l'élan donné par l'initiative du Conseil européen en faveur de la croissance et de l'emploi. À l'extérieur de l'Union, la Banque a considérablement accru son soutien en faveur d'investissements visant à aider Chypre et les pays d'Europe centrale et orientale qui sont candidats à l'entrée dans l'Union à préparer leur adhésion. En convenant à l'unanimité d'accroître le capital souscrit de la Banque, les Etats membres ont reconnu de la manière la plus concrète possible le rôle important que joue la Banque et lui ont ainsi fourni une base solide pour poursuivre ses opérations au-delà de l'an 2000. »

Les chiffres clés de 1998

  • Les prêts ont atteint 29,5 milliards d'euros au total (en hausse de 13 %), dont 25 milliards d'euros dans l'Union européenne.
  • Les emprunts, qui ont été émis sur les marchés des capitaux dans 20 monnaies différentes, se sont élevés à près de 31 milliards d'euros (en hausse de 30 %).
  • Stratégie financière proactive de préparation à l'euro : la moitié des emprunts, soit au total 15 milliards d'euros, a revêtu la forme d'obligations libellées en euros ou d'obligations euro-confluentes ; la BEI a lancé le tout premier programme global de papier commercial, d'un montant de 5 milliards d'euros.
  • Mise en œuvre rapide du Programme d'action spécial d'Amsterdam (PASA) qui a été lancé en novembre 1997 et qui vise à appuyer la croissance et l'emploi depuis son lancement :
    • financements, pour un montant de 560 millions d'euros, de fonds propres et de quasi-fonds propres de petites et moyennes entreprises (PME) tournées vers l'innovation, à forte croissance et présentant un potentiel de création d'emplois, par l'intermédiaire d'institutions financières partenaires spécialisées situées dans tous les Etats membres de l'UE.
    • prêts d'un montant total de 3 milliards d'euros approuvés pour des projets dans les domaines de l'éducation et de la santé, secteurs à forte intensité de main-d'œuvre et ayant trait au « capital humain »
    • prêts d'un montant total de 2,6 milliards d'euros approuvés pour la rénovation urbaine.
  • Poursuite de l'appui important aux PME : 2,7 milliards d'euros sous forme de prêts globaux classiques avec des banques partenaires en faveur de quelque 10 000 initiatives de PME.
  • Signature de prêts d'un montant de 8,2 milliards d'euros en faveur des réseaux transeuropéens (RTE) de transport, de télécommunications et d'énergie sur le territoire de l'UE, dont 3,4 milliards d'euros pour des projets de télécommunications. Un montant additionnel de 1,5 milliard d'euros est allé à des projets concernant des liaisons entre l'Union et des pays partenaires situés en Europe centrale et orientale. Depuis 1993, le montant total des prêts approuvés en faveur des RTE et de projets d'infrastructures connexes s'élève à 56 milliards d'euros.
  • Augmentation des prêts destinés à des projets situés dans les régions défavorisées ; ils ont atteint 17 milliards d'euros, soit 72 % du total des financements à l'intérieur de l'UE.
  • Forte augmentation des prêts (+ 60 %), qui totalisent 2,4 milliards d'euros, dans les pays candidats d'Europe centrale et orientale et à Chypre, sous l'effet, principalement, du nouveau Mécanisme de prêt pré-adhésion.
  • Doublement des prêts dans les pays ACP et dans la République sud-africaine, qui se trouvent ainsi portés à 700 millions d'euros.
  • Importante augmentation (plus de 60 %) du capital de la Banque, qui a été porté à 100 milliards d'euros, entraînant le relèvement du plafond des prêts à 250 milliards d'euros.

Les emprunts

  • Appui stratégique à la préparation de l'introduction de l'euro : la solide performance de la BEI sur les marchés internationaux des capitaux en 1998 est en grande partie liée à sa stratégie active de préparation à l'introduction de l'euro, destinée à accélérer la création rapide d'un marché liquide et largement diversifié pour l'euro avant le démarrage de l'UEM. Cette stratégie a renforcé la politique que la Banque a adoptée en 1997 et qui consistait à émettre des obligations libellées en euros et des obligations euro-confluentes pour permettre au marché de mettre en place, pour l'avenir, une courbe de rendement pour l'euro. En 1998, elle a lancé une série d'obligations en euros et d'obligations euro-confluentes, pour un montant équivalant à 15 milliards d'euros, dans des monnaies de la zone euro (DEM, FRF, ITL, ESP et PTE) et des monnaies de pays « pré-in » (GBP et GRD). Ces opérations sont venues s'ajouter aux 6 milliards d'euros d'obligations en euros et d'obligations euro-confluentes émises en 1997, ce qui a fait passer le total des émissions de ce type à 21 milliards d'euros, avec des durées comprises entre 5 et 30 ans.
  • Parmi les autres faits marquants sur le plan des emprunts en 1998, il faut signaler, au mois de février, le lancement de la première émission globale en euros pour 2 milliards d'euros, placée simultanément sur les marchés européens, américains et asiatiques, et, en décembre, la toute première émission directe en euros, d'un montant d'un milliard d'euros et dont la date de paiement était fixée au 7 janvier 1999. Cette émission était la première transaction à revenu fixe pour laquelle tous les flux financiers devaient être réglés en euros.
  • La Banque a lancé le tout premier Programme global de papier commercial, d'un montant de 5 milliards d'euros, pour remplacer l'ensemble de ses programmes de papier commercial en écus, GBP, ITL, NLG et USD, et pour lui donner accès à un éventail d'investisseurs aussi large que possible.
  • La stratégie proactive de la BEI visant à préparer l'introduction de l'euro a pour but de créer une masse critique d'encours de dette libellée en euros. Depuis le 1er janvier 1999, la Banque met en œuvre un programme de redénomination pour l'encours de sa dette actuellement libellé dans des monnaies de la zone euro, tandis que la dette en écus a déjà été convertie automatiquement en euros. La Banque procédera en outre à la conversion en euros de sa dette euro-confluente lors des trois premières dates prévues pour la redénomination en 1999. En juin 1998, elle a lancé une offre d'échange de dette en euros qui permet aux détenteurs de ses obligations d'échanger, à certaines dates, des obligations libellées dans des monnaies de la zone euro contre des obligations en euros ou euro-confluentes. Grâce à ces opérations, la Banque disposera, d'ici au milieu de 1999, d'un ensemble de dette en euros supérieur à 50 milliards d'euros, de sorte que son objectif de créer une masse critique pour son encours de dette en euros serait atteint.
  • Appui aux nouveaux marchés des capitaux en Europe centrale et orientale : la BEI a renforcé sa présence sur les marchés des capitaux de cette région, en lançant sur les euromarchés des émissions obligataires en couronnes tchèques, en couronnes estoniennes et en zlotys polonais synthétiques indexés sur le DEM afin d'acheminer de l'épargne internationale et nationale vers des projets d'investissement productifs locaux et d'encourager la croissance et l'internationalisation des marchés des capitaux de la région. Elle a également placé ses premières obligations notées AAA sur le marché intérieur hongrois au travers d'un programme-cadre d'émission de 20 milliards de HUF (quelque 100 millions d'euros) et compte lancer des programmes similaires dans d'autres pays candidats. La Banque a joué un rôle similaire dans le développement de marchés de capitaux intérieurs dans les nouveaux Etats membres de l'UE, et notamment en Grèce, en Espagne et au Portugal.

Répartition des émissions (en millions d'euros)


Avant échanges: Après échnages:
EUR 4 700 15,2% 4 754 15,4%
DEM 2 854 9,2% 4 559 14,7%
ITL 4 116 13,3% 4 116 13,3%
ESP 357 1,2% 1 102 3,6%
FRF 696 2,2% 847 2,7%
PTE 74 0,2% 395 1,3%
FIM 0 0,0% 128 0,4%
LUF 49 0,2% 0 0,0%
Total zone EURO-11 12 846 41,4% 15 902 51,4%
GBP 7 949 25,6% 8 069 26,1%
GRD 255 0,8% 255 0,8%
SEK 120 0,4% 120 0,4%
DKK 0 0,0% 30 0,1%
Total pré-in 8 324 26,9% 8 474 27,4%
         
Total UE 21 170 68,3% 24 376 78,7%
         
USD 9 005 29,0% 6 451 20,8%
NOK 60 0,2% 60 0,2%
ZAR 344 1,1% 29 0,1%
HUF 28 0,1% 28 0,1%
CZK 64 0,2% 11 0,0%
TWD 170 0,5% 0 0,0%
CAD 62 0,2% 0 0,0%
HKD 59 0,2% 0 0,0%
JPY 28 0,1% 0 0,0%
EEK 9 0,0% 0 0,0%
Total non UE 9 831 31,7% 6 579 21,3%
         
TOTAL 31 001 100,0% 30 955 100,0%

Les prêts

Les prêts dans les pays de l'Union européenne

La Banque a prêté au total 25 milliards d'euros dans l'Union européenne en 1998, année marquée par la mise en œuvre rapide de nouveaux mécanismes de financement destinés à des projets à l'appui de la croissance, de l'emploi et d'investissements liés au capital humain. Parallèlement, la Banque a continué à prêter des volumes élevés de fonds dans le cadre de ses activités de base « classiques » destinées à favoriser l'application des politiques de l'UE, la priorité absolue étant accordée au développement régional.

  • Programme d'action spécial d'Amsterdam (PASA) : lancé en novembre 1997 par la Banque en réponse à la Résolution sur la croissance et l'emploi adoptée lors du Sommet d'Amsterdam en juin 1997, le PASA est devenu une activité clé de la BEI. Ses trois composantes principales sont les suivantes : un guichet PME spécial pour la réalisation d'opérations de capital-risque destinées à des PME novatrices et disposant d'un potentiel de croissance et de création d'emplois ; l'extension des prêts de la Banque aux secteurs liés au « capital humain », à savoir ceux de l'éducation, de la santé et de la rénovation urbaine ; et le renforcement des financements en faveur des réseaux transeuropéens (RTE) et de l'environnement.
  • Petites et moyennes entreprises : elles constituent l'un des objectifs clés des financements de la BEI, tant au travers des opérations classiques de prêt global que du guichet PME du PASA. Depuis novembre 1997, la BEI a approuvé, au titre du guichet PME, 560 millions d'euros de prêts pour 24 opérations d'apport de fonds propres et de quasi-fonds propres dans l'ensemble des 15 Etats membres. Ce chiffre englobe les opérations réalisées au titre du Mécanisme européen pour les technologies (MET), nouvel instrument doté de 125 millions d'euros et géré par le Fonds européen d'investissement (FEI), institution affiliée à la Banque, pour contribuer au financement de fonds de capital-risque. Seize opérations totalisant 62 millions d'euros ont été approuvées au titre du MET. La BEI et le FEI coopèrent avec des institutions financières spécialisées réparties sur tout le territoire de l'Union, lesquelles jouent un rôle catalyseur pour donner un nouvel élan au marché du capital-risque dans l'UE. Les opérations à partage des risques réalisées au titre du guichet PME sont appuyées par une somme de 1 milliard d'euros au maximum provenant des excédents de la Banque.
    En 1998, les affectations sur prêts globaux accordés en faveur des PME ont atteint plus de 2,7 milliards d'euros et ont concerné 10 000 projets réalisés par des PME.
  • Dans le cadre du PASA, la Banque a commencé à intervenir pour la première fois dans les secteurs de l'éducation et de la santé. À ce jour, et ce depuis novembre 1997, elle a approuvé des prêts représentant 3 milliards d'euros pour 24 opérations dans ces secteurs, montant dont ont également bénéficié des initiatives de dimension plus modeste dans le cadre de prêts globaux spécifiques en Belgique, au Danemark, en France, aux Pays-Bas et en Finlande. Les projets de rénovation urbaine ont reçu 2,6 milliards d'euros tandis que d'autres projets environnementaux ont obtenu 1,3 milliard d'euros.
  • Développement régional : les prêts de la Banque dans les zones assistées ont augmenté pour atteindre 17 milliards d'euros, ce qui représente 72 % de l'ensemble des prêts dans l'Union européenne, conformément à sa tâche première, à savoir contribuer à l'intégration sociale et économique équilibrée de l'Union. Les prêts de la BEI ont représenté 5 % environ des nouvelles dépenses d'investissement effectuées en moyenne sur l'ensemble du territoire de l'UE, tandis que les montants prêtés en Espagne, en Grèce et au Portugal, pays pouvant bénéficier du Fonds de cohésion, ont été nettement plus élevés, atteignant globalement 9 %.
  • La BEI est demeurée l'une des premières sources de financement pour les réseaux transeuropéens (RTE) de transport, de télécommunications et d'énergie : elle a en effet prêté 8,2 milliards d'euros en faveur des RTE à l'intérieur de l'Union européenne et 1,5 milliard d'euros supplémentaires à l'appui de liaisons avec des pays d'Europe centrale et orientale candidats à l'entrée dans l'Union. Au cours de l'exercice 1998, le montant des prêts signés en faveur de réseaux de télécommunications (mobiles et classiques) a augmenté pour atteindre 3,4 milliards d'euros, tandis que 4,4 milliards d'euros ont été consacrés à des projets de transport, dont 1 milliard d'euros en faveur de RTE prioritaires (voir ci-dessous) ; et 400 millions d'euros ont été consacrés à des réseaux de transport d'énergie, dont un quart pour des RTE prioritaires.
    Depuis 1993, la Banque a approuvé des prêts en faveur des RTE et de projets connexes pour un montant total de 56 milliards d'euros, dont 50 milliards d'euros dans l'UE, ce qui représente un investissement cumulé de plus de 160 milliards d'euros. Les approbations de la Banque en faveur des RTE prioritaires de transports et de transfert d'énergie, tels qu'ils ont été identifiés par le Conseil européen d'Essen en décembre 1994, s'élèvent au total à 12 milliards d'euros pour neuf des quatorze projets de transport et à 2,5 milliards d'euros pour sept des dix projets de transfert d'énergie. Par ailleurs, les prêts signés en faveur de corridors de transport et de réseaux de télécommunications et d'énergie prioritaires dans les pays d'Europe centrale candidats à l'entrée dans l'Union se sont élevés à 3,3 milliards d'euros, dont 1,5 milliard d'euros ont été approuvés pour les corridors de transport en 1998. Dans la région méditerranéenne, la Banque a prêté 940 millions d'euros en faveur d'un gazoduc qui transportera, via le Maroc, du gaz algérien jusqu'aux réseaux de l'Union.
  • Partenariats public-privé (PPP) : en 1998, la Banque a continué, au travers de son guichet spécial RTE, à fournir des financements adaptés aux besoins spécifiques des PPP, par exemple pour l'aéroport international de Spata à Athènes, la liaison Great Belt au Danemark, la liaison d'Öresund entre le Danemark et la Suède, la liaison ferroviaire Londres - accès au tunnel sous la Manche (CTRL) et le métro de Londres au Royaume-Uni, ainsi que le tronçon belge du réseau ferroviaire à grande vitesse PBKAL. Dans le secteur de l'éducation, la BEI a cofinancé, dans le cadre d'une opération menée en partenariat avec le secteur privé (PFI), le projet Falkirk Schools en Ecosse. En sa qualité d'institution financière de l'UE, la Banque joue également un rôle de catalyseur pour attirer d'autres sources de financement bancaire, souvent en association avec d'autres formes de fonds communautaires, et notamment de financements non remboursables provenant des fonds structurels de l'Union et de la ligne budgétaire RTE de la Commission européenne, et de garanties du Fonds européen d'investissement.

Répartition des financements selon les politiques communautaires (en millions d'euros) (1)

Politiques communautaires Total Prêts individuels Crédit sur
prêts globaux
Développement régional

Energie
Communications
Gestions des eaux et divers
Aménagements urbains
Industrie, agriculture
Education, santé
Autres services
16 614

1 557
7 834
1 182
1 781
2 338
1 065
858
12 176

1 330
7 301
372
1 080
1 177
771
144
4 438

226
533
809
701
1 161
294
714
Infrastructures européennes de communication

Transports
Ouvrages exceptionnels
Chemins de fer
Routes et autoroutes
Transports aériens et maritimes

Télécommunications
8 993

5 558
520
2 029
1 613
1 259


3 435
8 855

5 421
520
2 029
1 613
1 259


3 435
138

138
Environnement et cadre de vie

Environnement
Protection et gestion des eaux
Gestion de déchets et autres
Lutte contre la pollution atmosphérique

Aménagements urbains
Transports urbains et suburbains
Rénovation urbaine
6 165

2 934
1 813
342
778


3 231
1 791
1 440
4 369

1 831
881
214
737


2 538
1 261
1 277
1 796

1 102
932
129
41


693
530
163
Objectifs énergétiques

Ressources internes
Diversification des importations
Gestion et utilisation rationnelle
2 343

326
443
1 574
2 148

326
443
1 379
195



195
Compétitivité des entreprises

Grandes entreprises
Compétitivité internationale et intégration européenne

Petites et moyennes entreprises
Zones assistées
Hors zones assistées
4 024

1 280
1 280

2 744
1 875
870
1 280

1 280
1 280



2 744




2 744
1 875
870

Opérations de prêts dans les pays candidats

L'année 1998 a été la première pendant laquelle a été mis en œuvre le Mécanisme de prêt pré-adhésion. Ce dernier, parallèlement aux mandats de financement existants, a fait très nettement augmenter, puisqu'il a été porté à 2,4 milliards d'euros, le montant des prêts de la BEI en faveur de Chypre et des pays candidats d'Europe centrale et orientale.

  • Europe centrale et orientale : des prêts s'élevant au total à 2,3 milliards d'euros (hausse de 60 %) ont été accordés dans les dix pays candidats à l'entrée dans l'Union au titre du mandat de prêt de la BEI de 3,5 milliards d'euros et du Mécanisme pré-adhésion de 3,5 milliards d'euros (lancé en janvier 1998), ces deux instruments restant en vigueur jusqu'en 2000. Les prêts accordés par la Banque viennent appuyer directement les objectifs des accords de partenariat pour l'adhésion. Les investissements financés ont visé essentiellement l'intégration économique, à la fois avec l'UE et à l'intérieur de la région, et à appuyer l'adoption des règles, règlements et normes de l'UE (l'acquis communautaire), en mettant particulièrement l'accent sur la protection de l'environnement. Sur le montant total des prêts, soit 2,3 milliards d'euros, 1,7 milliard d'euros sont allés à des projets de transport, et en particulier à la modernisation de lignes ferroviaires en Hongrie, en Lituanie et en Roumanie, à l'amélioration d'axes routiers en Bulgarie, en Lituanie, en Pologne, en République tchèque, en Roumanie et en Slovénie et à des réseaux de transports urbains à Budapest, Cracovie et Katowice. La Banque, qui est la source la plus importante de financements sous forme de prêts dans la région, travaille de plus en plus en collaboration avec le programme PHARE de l'UE, lequel fournit des aides non remboursables, et avec d'autres institutions de financement multilatérales telles que la BERD.
  • Chypre : la BEI a prêté 80 millions d'euros, dont 50 millions d'euros sous forme de prêts globaux relevant du Mécanisme pré-adhésion et destinés aux PME des secteurs de l'industrie, de l'agro-industrie, du tourisme et des services.

Opérations de prêts dans d'autres pays partenaires

Les prêts de la BEI à l'extérieur de l'Union européenne, qui étayent les politiques d'aide financière et de coopération avec une centaine de pays du monde entier, se sont élevés à 2,0 milliards d'euros, dont 360 millions d'euros pour des opérations utilisant des capitaux à risques de l'UE ou des ressources budgétaires des Etats membres.

  • Région méditerranéenne : les prêts dans cette région ont presque atteint 1 milliard d'euros. Les principaux domaines d'intervention ont été l'approvisionnement en eau, l'énergie, l'environnement et le secteur privé. Conformément à l'objectif fixé dans le partenariat euro-méditerranéen, à savoir d'aider le secteur privé à se restructurer et à se développer dans la perspective de la mise en place progressive d'une zone de libre-échange avec les Etats membres de l'UE d'ici à 2010, la BEI a prêté 250 millions d'euros en faveur du développement du secteur privé, notamment pour des projets à Gaza/Cisjordanie, en Egypte, en Jordanie, au Maroc et en Tunisie, le plus souvent avec la participation du secteur financier des pays concernés.
  • Les prêts dans les Etats d'Afrique, des Caraïbes et du Pacifique (ACP), au titre de la Convention de Lomé, ainsi qu'en République sud-africaine ont plus que doublé pour atteindre 700 millions d'euros, dont 135 millions d'euros en Afrique du Sud. Cette nette progression s'explique essentiellement par l'entrée en vigueur, le 1er juin 1998, du second Protocole financier de Lomé IV (pratiquement tous les prêts ont été signés après cette date). Ce protocole, qui restera en vigueur jusqu'en 2000, permet à la Banque de prêter 1,6 milliard d'euros sur ses ressources propres et 1 milliard d'euros sur des capitaux à risques provenant des ressources du Fonds européen de développement. En 1998, la Banque a renforcé son appui au développement du secteur privé en prêtant 100 millions d'euros en faveur d'initiatives d'entreprises de grande et de petite dimension.
  • Amérique latine et Asie : les prêts de la Banque dans ces régions ont atteint, au total, plus de 360 millions d'euros, dont 220 millions d'euros en Amérique latine. Dans ces deux régions, les prêts de la Banque visent des projets engendrant des transferts de technologie, des coentreprises entre des sociétés de ces régions et de l'Union européenne, et des opérations dans les secteurs des télécommunications et des transports, de l'intégration régionale et de la protection de l'environnement.
    La BEI a fait don de 250 000 euros au Honduras ainsi qu'au Nicaragua pour contribuer aux efforts d'aide d'urgence déployés par la communauté internationale au lendemain du passage destructeur de l'ouragan Mitch. Les dons de la Banque seront employés pour des projets et des initiatives dans le secteur social, et notamment pour un orphelinat et des hôpitaux.
  • La Banque a officialisé ses opérations de prêt en Albanie, qui ont atteint un total de 22 millions d'euros en 1998, en signant un accord-cadre le 9 février. Depuis le 1er janvier 1998, la Banque intervient en outre dans l'ex-République yougoslave de Macédoine, dans le cadre d'un mandat de prêt d'une durée de deux ans et d'un montant de 150 millions d'euros, à l'appui de projets liés aux voies ferrées, aux axes routiers et à d'autres types d'infrastructure. Sa première opération de prêt, en juillet, a porté sur deux tronçons autoroutiers de première importance.

Augmentation du capital

Le Conseil des gouverneurs de la BEI a porté le capital souscrit de la Banque de 62 milliards d'euros à 100 milliards d'euros à compter du 1er janvier 1999. Cette augmentation de 62 % a fait passer le plafond statutaire des prêts de la Banque à 250 milliards d'euros (250 % du capital souscrit), ce qui donne à la BEI une marge de manœuvre suffisante pour ses opérations de prêt pendant, au minimum, les cinq prochaines années.

Le capital versé a été fixé à 6 % (6 milliards d'euros) du capital souscrit et a été entièrement financé par un transfert de la réserve supplémentaire de la Banque, n'exigeant de ce fait aucun versement en espèces de la part des propriétaires de la Banque, autrement dit les Etats membres de l'Union européenne.

(1) Certaines opérations de financement pouvant viser plusieurs objectifs, l'addition des montants correspondant aux différentes catégories des objectifs des prêts ne permettrait pas de tirer des enseignements utiles.