En 2001, la Banque européenne d'investissement a prêté 36,8 milliards d'EUR à l'appui de projets d'investissement concourant à la réalisation des objectifs des politiques de l'Union européenne, dont 31,2 milliards d'EUR en faveur de projets situés dans les États membres de l'UE. Dans les pays candidats à l'adhésion, la BEI a financé, à hauteur de 2,7 milliards d'EUR, des investissements contribuant aux préparatifs en vue de l'élargissement. Elle a en outre confirmé son rôle important dans la promotion de la croissance et de la stabilité dans la région méditerranéenne en prêtant 1,4 milliard d'EUR à l'appui de projets visant à moderniser l'économie des pays participant au Partenariat euro-méditerranéen, et 320 millions d'EUR à l'appui d'investissements dans la reconstruction des Balkans. Dans le cadre des politiques communautaires de coopération et d'aide au développement, la BEI a prêté 520 millions d'EUR dans les pays d'Afrique, des Caraïbes et du Pacifique (ACP), 150 millions d'EUR en Afrique du Sud, 178 millions d'EUR en Asie et 365 millions d'EUR en Amérique latine. Le Fonds européen d'investissement (FEI), la branche du groupe BEI spécialisée dans le capital-risque, a investi 800 millions d'EUR dans des opérations de capital-risque et avancé pas moins de 960 millions d'EUR sous forme de garanties en faveur de PME.

Pour financer ses prêts, la Banque a levé 32,3 milliards d'EUR sur les marchés des capitaux au travers de 148 transactions réalisées dans 13 monnaies.

Au 31 décembre 2001, le bilan de la BEI se montait à 209,4 milliards d'EUR. L'encours des emprunts totalisait 176 milliards d'EUR et l'encours des prêts 221 milliards d'EUR.

L'appui aux politiques de l'UE

Pendant l'année écoulée, le groupe BEI s'est assuré que ses opérations s'inscrivaient dans le droit fil des initiatives lancées par les Conseils européens, en particulier ceux de Stockholm (en mars) et de Gand (en octobre) qui appelaient la Banque à poursuivre le renforcement de ses activités visant à accélérer l'émergence en Europe d'une économie fondée sur l'information et la connaissance. C'est ainsi que le Groupe a développé ses activités de soutien à l'investissement dans l'innovation, la haute technologie et le capital humain, au travers de son initiative "Innovation 2000" (i2i), lancée en réponse au Conseil de Lisbonne (mars 2000).

Dans le même temps, la BEI a renforcé sa coordination avec la Commission européenne afin de développer les synergies opérationnelles dans la mise en œuvre des politiques communautaires ; les deux institutions ont signé un mémorandum commun visant à stimuler la recherche et l'innovation technologique, et font œuvre commune dans la promotion des secteurs européens du cinéma et de l'audiovisuel. D'autres domaines de coopération sont le développement régional, les réseaux transeuropéens, l'environnement, la création de petites et moyennes entreprises (PME) innovantes, l'éducation et la santé, ainsi que l'élargissement et le partenariat euro-méditerranéen.

Dans le cadre de son initiative i2i, le programme de prêt de la BEI est de l'ordre de 12 à 15 milliards d'EUR sur la période 2000-2003. Le Groupe BEI a contribué à cet objectif par l'octroi de prêts à long terme, mais aussi en renforçant les capacités dont dispose le Fonds européen d'investissement pour appuyer des investissements qui viennent renforcer l'assise financière de PME innovantes. Les opérations du FEI ont continué d'être soutenues activement par la Commission européenne, l'un des principaux actionnaires du FEI, notamment dans la mise au point de mécanismes de garantie pour les PME.

Les prêts en 2001 : chiffres-clés (1)

Les régions les plus défavorisées en Europe
Le développement régional est resté au premier rang des priorités de la BEI, qui a prêté un total de 22,2 milliards d'EUR à cette fin dans les États membres et dans les pays candidats à l'adhésion. Au sein de l'Union européenne, les régions assistées ont bénéficié de projets financés à hauteur de 14,5 milliards d'EUR (70 %) par des prêts individuels, et d'affectations au titre de prêts globaux (en faveur des PME et de petits projets d'équipements collectifs) d'un montant estimé à 5 milliards d'EUR. Dans les pays candidats à l'adhésion, futur champ d'application de la politique régionale de l'Union, la Banque a octroyé 2,7 milliards d'EUR.

Au sein de l'Union, 7 milliards d'EUR de prêts individuels ont été accordés dans les pays dits "de la cohésion" (Espagne, Grèce, Irlande et Portugal), tandis que 1,8 milliard d'EUR ont été consentis en faveur de projets dans les Länder orientaux de l'Allemagne et plus de 1 milliard d'EUR dans le Mezzogiorno italien. Il est à noter que la Banque a participé pour la première fois au Cadre communautaire d'appui (2000-2006) en faveur de la région de la Basilicate, en Italie.

Innovation et capital humain
Les financements que la BEI a consacrés en 2001 à l'émergence en Europe d'une économie fondée sur l'information et la connaissance se sont montés à 5 milliards d'EUR. Depuis mai 2000, la BEI a approuvé 9,1 milliards d'EUR en faveur d'investissements "i2i" dans la recherche-développement, les réseaux de technologies de l'information et de la communication, la diffusion de l'innovation, la création de PME innovantes, et la formation de capital humain. Dans ce dernier domaine, qui recouvre les infrastructures des secteurs de l'éducation et de la santé, les financements ont totalisé respectivement 1,4 et 0,7 milliard d'EUR. L'année dernière, la BEI a lancé ses premières opérations orientées sur le capital humain dans les pays candidats à l'adhésion, plus précisément à Lodz, en Pologne, et à Nicosie, à Chypre

Le Fonds européen d'investissement a renforcé ses opérations de capital-risque en 2001, malgré les conditions difficiles qui prévalaient sur le marché. Il a ainsi conclu 57 opérations pour un montant total de 800 millions d'EUR dans tous les pays de l'UE (premières opérations en Grèce et au Portugal) et dans cinq pays candidats. La stratégie d'investissement du FEI consiste à se concentrer sur les fonds de haute technologie et de phase initiale. Son portefeuille global de capital-risque totalise 2,2 milliards d'EUR. Le FEI est maintenant le principal investisseur sur le marché européen pour ce qui est des initiatives en phase initiale, le segment où les risques sont les plus élevés, les ressources rares et les besoins stratégiques de l'UE les plus évidents. Les garanties accordées aux PME - opérations qui, grâce à leur grand effet de levier, permettent aux banques et aux intermédiaires financiers de proposer des prêts à un plus grand nombre de PME - ont représenté 960 millions d'EUR au titre de 39 opérations en 2001. Le total du portefeuille de garanties représente maintenant 3,3 milliards d'EUR et couvre près de 100 000 PME.

Environnement
La Banque a maintenu un niveau élevé de prêts en faveur de l'environnement et de la qualité de la vie, avec 6 milliards d'EUR de prêts individuels et un montant estimé à 2 milliards d'EUR d'affectations au titre de prêts globaux au sein de l'UE, concernant notamment la gestion de l'eau et de l'assainissement, l'élimination des déchets solides, la lutte contre la pollution atmosphérique, les économies d'énergie, les énergies renouvelables, les transports urbains et des initiatives de rénovation urbaine. Elle a fourni également 484 millions d'EUR à l'appui de projets environnementaux dans les pays candidats. Dans le contexte du "Partenariat pour l'environnement dans le cadre de la dimension septentrionale" et d'une résolution du Conseil européen de Stockholm, la Banque va financer, grâce à une nouvelle enveloppe de 100 millions d'EUR, des projets d'environnement d'intérêt européen dans les régions de Saint-Pétersbourg et Kaliningrad, en Russie.

Réseaux transeuropéens (RTE)
Le solide soutien apporté aux RTE et aux autres infrastructures d'intérêt européen ou régional a totalisé 7,2 milliards d'EUR, ce qui porte à 43,6 milliards d'EUR les financements BEI en faveur des RTE sur les cinq dernières années. Les prêts en 2001 ont renforcé l'accent mis sur les liaisons ferroviaires à grande vitesse, dont deux RTE prioritaires : la liaison entre Amsterdam et la frontière belge, l'un des maillons du réseau PKBAL (Paris-Cologne-Bruxelles-Amsterdam-Londres), et la première phase du TGV Est, la ligne à grande vitesse qui reliera Strasbourg, Luxembourg et Francfort à Paris. D'autres activités importantes ont été le soutien à un nombre croissant de partenariats public-privé, tant dans l'UE que dans les pays candidats, et le lancement d'un mécanisme de coopération entre le Groupe de la BEI et la Commission européenne au sujet des investissements en fonds propres dans les projets de RTE.

Pays candidats à l'adhésion
La BEI a continué de financer des projets dans les pays candidats (inclus Chypre et Malte), à hauteur de quelque 2,7 milliards d'EUR sur l'année, ce qui porte à 16,6 milliards d'EUR le total des prêts accordés depuis 1990. Les financements se sont concentrés sur la préparation de ces pays en vue de l'élargissement. Une grande importance a été attachée, là encore, aux prêts à l'appui d'infrastructures de transport et de communication permettant d'améliorer les liaisons au sein de cette région, et entre la région et le reste de l'UE (56 % du total des prêts). L'accent a été mis particulièrement sur les investissements dans l'environnement (20 %), afin d'aider les pays candidats à s'aligner sur les normes environnementales de l'UE. Les projets de transport et d'environnement ont été cofinancés, dans un certain nombre de cas, avec des aides non remboursables du programme communautaire ISPA. La BEI a élargi le champ de ses prêts aux infrastructures des secteurs de la santé et de l'éducation, qui nécessitent des investissements considérables, et a financé ses premiers projets à ce titre dans les pays candidats. De plus, la BEI a offert un solide soutien à l'investissement étranger direct, qui contribue au transfert de savoir-faire et de capital vers la région. Les tentatives de consolidation des budgets publics ainsi que la tenue d'élections législatives en Pologne, en Roumanie et en Bulgarie ont retardé les décisions d'investissement public. Par conséquent, le total des prêts dans les pays candidats s'est établi un peu au-dessous du volume record réalisé en 2000.

Pays partenaires méditerranéens
Premier bailleur de fonds multilatéral dans la région, la BEI a augmenté le volume de ses prêts dans les pays partenaires du bassin méditerranéen pour le porter à 1,4 milliard d'EUR. La priorité a été donnée aux projets qui appuient le processus de Barcelone et son objectif de promotion du développement économique de la région. L'accent a été mis sur les infrastructures, la protection de l'environnement et le développement des PME, lesquelles ont bénéficié de 330 millions d'EUR au titre d'affectations sur prêts globaux. Des prêts à hauteur de 580 millions d'EUR ont été consacrés à l'amélioration de l'environnement dans les secteurs de l'eau, de l'énergie et des infrastructures. La Banque a poursuivi son action de renforcement du secteur privé. La BEI élargit en outre son action aux secteurs de la santé et de l'éducation, où de nouveaux projets ont été identifiés. Pendant l'année, la Banque a étendu le champ de ses activités par l'établissement d'un "mécanisme de partenariat méditerranéen", au titre duquel elle va prêter d'ici 2007 1 milliard d'EUR supplémentaire à l'appui de grands projets transrégionaux de transport, d'énergie et d'environnement.

Balkans
La BEI a fourni une contribution majeure en engageant jusqu'à 320 millions d'EUR en 2001 en faveur de plusieurs projets d'investissement cruciaux dans les secteurs des infrastructures et de l'industrie dans la partie occidentale des Balkans (Albanie, Bosnie-et-Herzégovine, Croatie, République fédérale de Yougoslavie et ARYM). Une priorité particulière est le financement de projets régionaux transfrontières dans les secteurs des transports et de l'énergie, dans le cadre du programme international de restauration des infrastructures. Après avoir joué un rôle de premier plan dans la coordination et le financement du premier Programme de reconstruction des infrastructures, lancé en 2000, la BEI va également contribuer au nouveau Programme régional pour les infrastructures, d'un montant de 2,4 milliards d'EUR. Elle sera particulièrement active dans la reconstruction et la remise en état des routes, des chemins de fer et des infrastructures énergétiques. En 2001, la Banque a en outre conclu ses premiers contrats de prêts globaux avec des banques intermédiaires, ce qui contribuera à promouvoir la modernisation du secteur financier et les investissements des PME dans la région.

Les emprunts en 2001 : chiffres-clés

Pour financer ses prêts, la Banque a levé 32,3 milliards d'EUR sur les marchés des capitaux au travers de 148 transactions réalisées dans 13 monnaies (avant échanges). Pendant l'année, la BEI a continué de soutenir fermement l'euro, en lançant quatre émissions de référence d'un montant total de 10 milliards d'EUR, dont une nouvelle émission globale de 5 milliards d'EUR (à échéance 2007). À la fin de 2001, on enregistrait un encours de près de 40 milliards d'EUR sur toute la courbe de rendement des émissions de référence en euros. Au vu de l'accueil que le marché a réservé à son émission de 5 milliards d'EUR, la Banque s'est vu décerner le prix d'Euroweek pour l'"émission obligataire supranationale de l'année 2001".

Les ressources empruntées avant échanges dans les trois principales monnaies se répartissaient comme suit : 41% en USD, 32% en EUR et 21% en GBP. Le dollar des États-Unis est arrivé en tête des monnaies de collecte, ce qui s'explique par des conditions d'emprunt favorables. Après échanges, l'euro était la monnaie de 67 % des ressources collectées (en partie grâce à des échanges de monnaies), contre 21 % pour la livre sterling et 8 % pour le dollar.

(1) Étant donné que certaines opérations de financement répondent à plusieurs objectifs de l'UE, l'addition des montants attribués aux différentes rubriques ne donne pas de résultat significatif. On pourra trouver des détails complémentaires dans le document " Groupe BEI - Prêts en 2001 ".