La Banque européenne d'investissement (BEI), l'institution de financement à long terme de l'Union européenne (UE) vient d'accorder un prêt de 40 millions d'USD (36,4 millions d'écus/euros) [1] à Aguas Cordobesas, coentreprise créée aux fins du projet entre les sociétés Suez Lyonnaise des Eaux, Empresa Constructora Delta, Inversora Central, Sociedad Comercial del Plata, Aguas de Barcelona, Banco de Galicia y Buenos Aires et Meller. Ce premier prêt de la BEI à un projet du secteur privé situé à l'extérieur de Buenos Aires appuiera l'extension et la remise en état des services d'alimentation en eau de la ville de Córdoba, pôle d'une croissance industrielle importante et deuxième ville d'Argentine avec une population de 1,3 million d'habitants.

L'apport de la BEI représente quelque 47 % du premier programme quinquennal d'investissement d'Aguas Cordobesas et visera essentiellement l'extension de la station de traitement de Suquia. La société Suez Lyonnaise des Eaux est devenue, aux termes d'un contrat de gestion, l'exploitant technique d'Aguas Cordobesas, qui a obtenu en mars 1997 un contrat de concession de 30 ans pour la desserte en eau d'un territoire municipal de 24 km². D'ici 2026, Aguas Cordobesas vise à approvisionner en eau 97 % de la population de cette zone. Le prêt de 10 ans, y compris un différé d'amortissement de 3 ans, est caractérisé par un taux d'intérêt variable plafonnant au taux LIBOR majoré de 15 points de base et devrait être garanti par un consortium de banques dirigé par La Caixa. Les risques souverains (conflits armés, troubles civils, expropriations, non-conversion et non-transfert des monnaies) sont couverts par la garantie budgétaire de l'UE.

Le prêt est accordé dans le cadre de la politique de coopération de l'Union européenne avec les pays d'Amérique latine qui ont conclu des accords de coopération avec l'UE. En Amérique latine et en Asie (ALA), la BEI peut prêter jusqu'à 900 millions d'écus au cours de la période 1997-99 pour appuyer des projets d'investissement liés au transfert de technologies ou des projets réalisés par des coentreprises réunissant des sociétés de l'UE et de l'ALA. Dans le cas de projets du secteur privé, la sûreté exigée par la BEI se limite pour l'essentiel à la couverture des risques non souverains liés au financement. La BEI peut également appuyer des projets réalisés par le secteur public si ces derniers favorisent des relations plus étroites entre l'Asie, l'Amérique latine et l'Europe (par exemple dans les domaines des télécommunications et des transports), ont un effet positif sur l'environnement ou encouragent l'intégration régionale. La BEI a commencé ses opérations en Amérique latine et en Asie en 1993 et a depuis lors contribué au financement de 24 projets dans 17 pays.

La BEI a été créée en 1958 par le Traité de Rome pour financer par des prêts des projets investissements concourant à la réalisation des politiques de l'Union européenne, en particulier dans les domaines du développement régional, des infrastructures européennes, de l'énergie, de l'industrie et de l'environnement. À l'extérieur de l'Union, la BEI contribue à la politique européenne de coopération pour le développement conformément aux conditions et modalités prévues dans les divers accords qui lient l'Union européenne à quelque 130 pays d'Europe centrale et orientale, du bassin méditerranéen, de l'Afrique, des Caraïbes, du Pacifique, d'Amérique latine et d'Asie.


Les taux de conversion utilisés par la BEI à des fins statistiques pour le trimestre en cours sont les taux en vigueur le 30/3/1998 à savoir : 1 écu = 1,09590 USD, 6,63 FRF, 1,09314 ARS.