La Banque européenne d'investissement (BEI), l'institution financière de l'Union européenne, accorde un total de 80 millions d'écus (1) à la République Tunisienne pour le développement du secteur privé, les transports ferroviaires, et la protection de l'environnement. Les contrats de financement ont été signés à Luxembourg par M. Ghannouchi, Ministre de la coopération internationale et de l'investissement extérieur, et Mme Obolensky, Vice-président de la Banque, en présence de M. Sioud, ambassadeur de la Tunisie à Bruxelles:

  • 15 millions d'écus sur capitaux à risques (2) seront mis en œuvre pour renforcer les fonds propres des entreprises en voie de privatisation afin de leur assurer une base d'investissements plus solide et faciliter le processus de privatisation, opérationnel depuis 1989, avec une liaison vers la cotation en bourse des entreprises publiques. L'intervention de la BEI sera offerte à travers l'intermédiaire financier de l'acheteur d'une entreprise. Les instruments d'intervention seront des instruments financiers modernes et présents sur le marché boursier tunisien tels que, actions ordinaires, dividendes prioritaires sans droit de vote, certificats d'investissements et obligations convertibles.
  • 25 millions d'écus sont prévus pour la modernisation de l'axe ferroviaire Tunis-Sfax-Gabès, représentant 75% du trafic passager et 40% du trafic marchandises du réseau ferroviaire tunisien. Le projet comprend le renouvellement de 180 km de voies et le renforcement de plusieurs ouvrages d'art, aussi bien que l'achat de matériel de voie. Il permettra ainsi une réduction du temps de parcours d'au moins 45 minutes, l'augmentation de la fiabilité du service, et la réduction des dépenses d'entretien.
  • 40 millions d'écus seront octroyés pour l'assainissement, le dragage et le remblaiement, du "Lac Sud de Tunis". Le projet constitue l'un des éléments clés du Plan Directeur pour l'assainissement du Grand Tunis, principale région économique du pays. Les éléments principaux de ce Plan sont l'assainissement des eaux usées domestiques et la lutte contre la pollution industrielle, auxquels la BEI participe déjà à travers plusieurs opérations, ainsi que les grands travaux de dépollution qui concernent le plan d'eau de Tunis (parties Nord et Sud du Lac de Tunis), dont le projet est une composante. Ultérieurement, l'aménagement de ce lac permettra de créer de nouvelles zones urbanisées à proximité du centre-ville où seront implantées des logements populaires, des infrastructures publiques d'éducation et de santé, aussi bien que des espaces verts.

En Tunisie, ainsi que dans la plupart des pays du Mashrek et du Maghreb, la Banque est intervenue tout d'abord dans le cadre de Protocoles Financiers conclus entre l'UE et chaque pays tiers méditerranéen (PTM), puis à travers des mandats qui lui sont confiés pour intervenir dans l'ensemble des PTM. Ainsi, la Tunisie a reçu 418 millions d'écus de 1978-1996 dans le cadre de quatre protocoles financiers auxquels se sont ajoutés 97,5 millions d'écus provenant de l'enveloppe horizontale pour la période 1992-1996. Désormais, sous le régime de Partenariat Euro-méditerranéen, le nouveau mandat donne à la Banque un montant de 2 310 millions d'écus lui permettant d'intervenir dans 12 Pays tiers méditerranéens, dont la Tunisie. C'est dans ce contexte que sont signés les deux prêts sur ressources propres. Par ailleurs, depuis 10 ans, la Banque gère pour le compte de l'UE des capitaux à risques (2) qui lui permettent d'engager les fonds sur capitaux à risques dans le projet de privatisation.


(1) Les taux de conversion utilisés par la BEI à des fins statistiques pour le trimestre en cours sont les taux en vigueur le 30/09/1997, à savoir : 1 écu = 0,69 GBP, 6,60 FRF, 1,113 USD, 1,24330 TND.

(2) La BEI met également en œuvre des concours sur capitaux à risques financés sur ressources budgétaires de l'Union. Instrument financier à long terme (jusqu'à 25 ans), les capitaux à risques permettent d'adapter la rémunération et les clauses de remboursement aux résultats du projet financé, tout en confortant l'assise financière de l'entreprise qui en est le promoteur. A ce jour, quelque 40 millions d'écus de capitaux à risques (dont 25 millions au Moyen-Orient) - essentiellement sous forme de prêts globaux à des banques locales, ont été utilisés pour constituer ou consolider le développement de quelque 180 co-entreprises nouvelles, ayant permis de créer quelque 13 000 emplois et de mobiliser ainsi plus de 600 millions d'écus d'investissements nouveaux.