La Banque européenne d'investissement (BEI), l'institution de financement à long terme de l'Union européenne, a accordé à ce jour plus de 1,1 milliard d'écus en faveur de la conduite transcontinentale qui achemine le gaz algérien vers l'Europe.

Ce gazoduc de 2 200 km, dont le coût avoisine les 3 milliards d'écus, transporte le gaz du gisement de Hassi R'Mel en Algérie à travers le Maroc et le détroit de Gibraltar jusqu'aux réseaux espagnol et portugais. Le gazoduc a été conçu pour satisfaire jusqu'à 12% des besoins en gaz naturel de l'Europe en l'an 2000, et il est relié au réseau transeuropéen de gazoducs grâce à des raccordements entre l'Espagne et la France. Sa dernière ramification vers le Portugal est entrée en service le mois dernier. A cheval sur quatre pays, le projet a été mis en œuvre par la compagnie publique algérienne SONATRACH, par la société EUROPE MAGHREB PIPELINE LTD spécialement constituée pour construire et gérer la section marocaine du gazoduc, par le groupe espagnol GAS NATURAL et par la compagnie portugaise TRANSGAS.

La BEI finance ce projet en raison de sa contribution à la politique énergétique de l'UE visant à accroître et diversifier les approvisionnements et à promouvoir, dans l'industrie et auprès des ménages, l'utilisation du gaz naturel comme substitut propre et économique au pétrole et comme facteur de protection de l'environnement.

Ce gazoduc fait partie des projets de réseaux transeuropéens (RTE) prioritaires qui ont été approuvés à Essen en décembre 1994 par le Conseil européen. Depuis 1993, la BEI joue un rôle moteur dans le soutien des réseaux transeuropéens de gaz naturel; elle a ainsi déjà approuvé des prêts pour un total de près de 3 milliards d'écus en faveur de gazoducs acheminant du gaz algérien et russe vers l'Europe, de la construction des réseaux de gaz naturel de l'Espagne, du Portugal et de la Grèce, de la modernisation et de l'extension du réseau de l'Allemagne orientale, ainsi que des raccordements Espagne-Portugal et Royaume-Uni-Europe continentale.

La BEI a été créée en 1958 par le Traité de Rome pour financer, au moyen de prêts, des investissements favorisant la réalisation des objectifs de l'UE et, en particulier, des projets viables propres à promouvoir le développement régional, les réseaux transeuropéens de transports, de télécommunications et d'énergie, la compétitivité internationale et l'intégration au niveau européen de l'industrie, notamment des petites et moyennes entreprises, la protection et l'amélioration de l'environnement, ainsi que la sécurité des approvisionnements en énergie. La BEI accorde aussi, dans certaines limites, des financements à l'extérieur de l'UE dans le cadre de la politique de coopération de celle-ci avec des pays tiers.Dans le but de mettre en place d'ici 2010 le réseau de communications dont l'Europe a besoin pour le XXIème siècle, l'Union européenne déploie des efforts considérables pour financer des investissements de grande envergure à l'appui d'infrastructures relatives aux transports, à l'énergie et aux télécommunications. En tant qu'institution de financement à long terme de l'UE, la BEI joue en la matière un rôle déterminant; elle a en effet engagé depuis 1993 un montant total de 23 milliards d'écus qui représente quelque 30% des 70 milliards d'écus investis dans des projets ou sections de projets de RTE actuellement en construction.Les Etats membres se sont engagés, lors du Conseil européen d'Essen en décembre 1994, à mettre en œuvre des investissements de grande envergure concernant les réseaux transeuropéens (RTE) et ont adopté à cet effet des listes de RTE prioritaires. Le Conseil a particulièrement insisté sur la nécessité d'encourager le secteur privé à participer au financement, à la construction et à l'exploitation des projets de RTE et de renforcer les liens avec les pays limitrophes de l'UE, notamment les pays d'Europe centrale et orientale, dont la plupart sont candidats à l'entrée dans l'Union.


Taux de conversion au 31/12/1996, 1 écu = 164,167 ESP.