La BEI a inauguré aujourd'hui la participation des nouveaux Etats membres dans ses organes de décision. Le Conseil d'administration de la BEI, nouvellement recomposé, a accueilli officiellement dix représentants des pays qui ont rejoint l'Union européenne le 1er mai dernier.

M. Philippe Maystadt, Président de la BEI, a déclaré lors de la cérémonie organisée à l'attention des nouveaux membres du Conseil d'administration de la Banque : « Je suis ravi d'accueillir officiellement nos nouveaux administrateurs et mes meilleurs vœux les accompagnent dans cette nouvelle aventure. Les activités que la Banque a menées dans les nouveaux pays membres ont concerné en priorité le financement de projets en rapport avec les travaux préparatoires effectués en vue de l'entrée de ces pays dans l'Union européenne et elles continueront de représenter une composante fondamentale de notre action future qui vise à favoriser l'intégration des nouveaux Etats membres dans l'UE».

Et de conclure son allocution de bienvenue en ces termes : « La Banque Européenne d'Investissement est fière d'être un des maillons de l'Union européenne élargie et de devenir la banque attitrée de dix nouveaux Etats membres. Qu'ils soient assurés de son engagement futur à leur égard».

M. Wolfgang Roth, Vice-président de la BEI, responsable des opérations dans la majorité des nouveaux pays membres, a ajouté : « Je salue la décision du nouveau Conseil d'administration de proposer au Conseil des gouverneurs la nomination de M. Ivan Pilip au poste de nouveau Vice-président de la BEI ; il pourra prendre en charge les opérations dans certains des nouveaux Etats membres. La Banque est disposée à accroître ses concours en faveur des nouveaux pays membres, notamment dans le domaine du développement et de la modernisation de leurs infrastructures, et en particulier des réseaux transfrontaliers de transport, d'énergie et de télécommunications. De ces investissements dépendent leur participation à part entière au Marché unique européen et l'exploitation optimale du potentiel de leurs économies».

A leur entrée dans l'Union européenne, les nouveaux Etats membres souscrivent d'office au capital de la Banque. Leur participation correspond à leur poids économique (exprimé en PNB - produit national brut) au sein de l'UE. Au 1er mai 2004, la contribution des nouveaux membres représente 4,6 % du capital de la BEI. Le total du capital souscrit s'élève à 163,7 milliards d'EUR.

Les nouveaux venus participent activement au processus de prise de décision de la Banque. Pour tenir compte de l'adhésion des dix nouveaux membres, les Statuts de la BEI, tels qu'ils sont annexés au Traité d'adhésion, ont été modifié

  • Le Conseil des gouverneurs - l'instance dirigeante de l'institution - a porté le nombre de ses membres de 15 à 25, chaque Etat membre y siégeant avec un représentant, généralement le ministre des finances.
  • La composition du Conseil d'administration est désormais la suivante : un administrateur par Etat membre plus un représentant de la Commission européenne. Les décisions prises en réunion par le Conseil d'administration sont adoptées à la majorité qui correspond à un tiers, au minimum, des membres dudit Conseil, représentant au moins 50 % du capital souscrit.
  • Le Comité de direction, l'organe exécutif permanent de la Banque, comptera un Vice-président supplémentaire, ce qui portera le nombre de ses membres de 8 à 9.

Dans les nouveaux Etats membres, la Banque européenne d'investissement est à présent la principale source de financements extérieurs. Entre 1990 et 2003, elle a octroyé des financements pour plus de 25 milliards d'EUR dans ces pays et dans les pays en voie d'adhésion (Roumanie et Bulgarie). Les infrastructures de transport et de télécommunications représentaient 55 % des prêts consentis par la BEI dans la région, les projets dans les domaines de l'environnement 14 %, de l'énergie 7 %, et de l'industrie et des services 7 %. Les prêts globaux, conclus avec des intermédiaires financiers pour le financement de projets de petite et moyenne dimension, représentaient 14 %. En 2003, les prêts ont atteint un niveau record dans la région : 4,6 milliards d'EUR (soit plus de 10 % de tous les financements de la BEI). Dans les prochaines années, la Banque s'attend à une hausse de 10 % de ses interventions dans les dix nouveaux pays membres ; elle continuera ainsi à soutenir particulièrement les investissements de nature à relier ces pays à l'Europe occidentale et concourant à renforcer l'intégration des nouveaux membres, ce qui profitera à l'ensemble de l'Union élargie.

Créée en 1958, la BEI - institution de financement à long terme de l'Union européenne - a pour mission de financer, dans les Etats membres de l'UE, des projets favorisant l'intégration socio-économique de ces pays. Institution autonome au sein de l'Union européenne, elle a pour actionnaires les Etats membres de l'UE qui souscrivent directement à son capital. La BEI est dotée d'une structure administrative propre et d'organes de décision indépendants des autres institutions de l'Union européenne. Elle finance des investissements qui contribuent à l'intégration, au développement équilibré et à la cohésion socio-économique des Etats membres de l'UE.

Les ressources de la Banque proviennent des emprunts qu'elle lance sur les marchés des capitaux internationaux. Figurant parmi les plus grands emprunteurs internationaux et ayant une cote de crédit de premier ordre (AAA), la Banque a la possibilité de mobiliser d'importants volumes de capitaux à des conditions avantageuses. Ne poursuivant pas de but lucratif, elle rétrocède ces ressources à un taux d'intérêt qu'elle majore d'une marge lui permettant de couvrir ses frais administratifs. C'est ainsi qu'elle peut accorder des prêts à moyen et long terme à des taux d'intérêt attrayants, assortis de différés appropriés de remboursement du principal.