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    Au-delà des pertes humaines qu’elle a causées, la pandémie de COVID-19 a provoqué l’une des pires récessions économiques mondiales depuis la Grande Dépression. Confrontés à de graves perturbations de la demande et des chaînes d’approvisionnement, les entreprises et le secteur public ont eu besoin d’un accès rapide aux liquidités pour assurer leur stabilité.

    La pandémie a eu de lourdes conséquences sur les finances publiques : les autorités, au niveau local comme régional, ont dû engager des dépenses massives pour couvrir les coûts récurrents et les besoins de liquidités à court terme. À l’issue de la crise, de nombreuses entreprises se sont retrouvées fortement endettées et à la limite de l’insolvabilité. Dans la phase de reprise, elles se sont en partie tournées vers des produits plus subordonnés pour financer leurs besoins de ressources et pouvoir ainsi à la fois investir et gérer leur dette.

    Le Groupe Banque européenne d’investissement a réagi à la crise du COVID-19 en réaffectant certaines de ses ressources existantes, en appliquant des mesures temporaires pour répondre rapidement aux besoins et en mettant en place une initiative spécifique – le Fonds de garantie paneuropéen – pour aider l’économie à faire face à la pandémie.

    À propos du rapport

    La fonction d’évaluation au sein du Groupe BEI a analysé la réaction du Groupe BEI à la crise causée par la pandémie de COVID-19 dans l’Union européenne.

    « Durant les phases d’urgence de la crise et de reprise ensuite, la réponse du Groupe BEI face à la pandémie de COVID-19 est-elle parvenue aux clients qui avaient besoin d’aide, au bon moment et sous la bonne forme ? »

    L’évaluation rapide présentée ici s’intéresse à l’efficacité de la réponse apportée par le Groupe BEI face à la pandémie de COVID-19, en particulier pendant les phases d’urgence de la crise et de reprise. Cette publication présente également les enseignements tirés s’agissant de la rapidité et de l’efficacité avec lesquelles le Groupe a mobilisé son savoir-faire et ses ressources pour répondre aux besoins du marché au cours de ces deux périodes, et comporte des recommandations dans la perspective de futures crises.

    Riposte face au COVID-19

    Tant la Banque européenne d’investissement que le Fonds européen d’investissement ont réagi rapidement face à la crise provoquée par la pandémie de COVID-19, en proposant des solutions sur mesure et en mobilisant les ressources nécessaires. Cette réactivité a permis au Groupe d’apporter une réponse d’une envergure adaptée aux besoins : les mesures qu’il a déployées pour faire face à la pandémie ont représenté une part considérable de son activité globale à partir d’avril 2020.

    Le Groupe BEI s’est appuyé sur des rapports réguliers de ses équipes d’analyse et sur les retours d’information des clients de sorte à rester informé de l’évolution de la crise.

    • La mobilisation de fonds s’est concentrée sur le soutien aux petites et moyennes entreprises et aux entreprises de taille intermédiaire.
    • L’intervention d’urgence a aidé les clients à mettre en œuvre des projets et à préserver leur trésorerie pendant la pandémie.
    • Le Fonds de garantie paneuropéen, en assurant une couverture des risques et un allègement des exigences de fonds propres pour les banques et en réduisant la concentration du crédit, a permis aux entreprises européennes d’accéder plus facilement à des financements adéquats et ainsi de poursuivre leur croissance et leur développement sur le moyen et le long terme.

    La réaction du Groupe BEI face à la crise du coronavirus

    Défis

    Bien que l’action visant à lutter contre la crise provoquée par la pandémie de COVID-19 ait été mise en place et déployée efficacement, il aurait fallu une plus grande flexibilité s’agissant de la prolongation partielle de l’aide d’urgence.

    La Banque a néanmoins fait preuve de souplesse en adaptant temporairement certaines de ses procédures habituelles pour permettre le financement d’investissements non liés à des projets (financement de fonds de roulement) et en augmentant sa part de cofinancement.

    • Le déploiement de la vaccination et la limitation de la diffusion des variants ont fortement influencé l’évolution de la crise. Au vu de la nature imprévisible de cette dernière, il était essentiel de gérer la transition de l’aide d’urgence vers l’aide à la reprise.
    • La décision prise par la Banque de ne pas prolonger la réponse d’urgence au-delà de mars 2021 s’est inscrite en décalage avec les faits, puisqu’elle est intervenue alors même que la troisième vague épidémique était en cours et que le marché donnait des signes grandissants d’un besoin continu de soutien d’urgence.
    • Le Fonds de garantie paneuropéen a joué un rôle important dans le renforcement de la pertinence de l’action menée par le Groupe, mais des retards ont partiellement affaibli son attrait et son opportunité en tant qu’instrument d’intervention d’urgence.

    Évolution mensuelle des financements COVID-19 de la BEI (approbations hors EGF)

    Source pour les approbations de financements COVID-19 de la BEI hors EGF : fonction d’évaluation du Groupe BEI, sur la base des données de la BEI. Aux fins de la présente analyse, seules les opérations COVID-19 de la BEI admissibles aux mesures de facilitation sont prises en compte ; les opérations au titre de l’EGF n’étaient pas admissibles aux mesures de facilitation COVID-19 et ne sont par conséquent pas prises en compte ici.

    Enseignements tirés

    Enseignement n° 1

    Durant la phase d’urgence de la crise, la demande de liquidités a augmenté car les entreprises ont dû financer leurs besoins en fonds de roulement ou constituer des réserves de trésorerie par mesure de précaution.

    En fournissant aux intermédiaires financiers des garanties pour couvrir le risque associé aux modalités de remboursement (report des obligations de service de la dette, rééchelonnement des dates de paiement ou dispenses temporaires de remboursement), la BEI a aidé les banques à répondre aux besoins les plus aigus de liquidités de leurs clients, ce qui a permis de réduire les contraintes de financement et le risque de perturbations des chaînes d’approvisionnement.

    La BEI a proposé sur une base sélective un ensemble de mesures de facilitation visant à :

    • augmenter le volume de son appui financier et sa part de cofinancement pour faire face à l’augmentation des besoins de liquidités ;
    • encourager les clients à signer rapidement pour pouvoir décaisser sans tarder les fonds mis à leur disposition et contribuer ainsi à accroître et à accélérer les flux de liquidités injectés dans l’économie ;
    • élargir les catégories de dépenses admissibles à un financement pour y inclure les fonds de roulement pour les prêts intermédiés et les dépenses supplémentaires dans le domaine de la santé.

    Parmi ces mesures de facilitation figuraient également des financements directs à l’appui de projets. Afin d’atténuer les effets négatifs de la crise sur la continuité des projets, la Banque a ainsi allégé la pression s’agissant de leurs délais d’achèvement.

    Enseignement n° 2

    Les demandes de financements d’urgence en lien avec le COVID-19 ont coïncidé avec les confinements du printemps et de l’automne 2020. L’évaluation fait également état d’une demande large et continue concernant diverses mesures de facilitation COVID-19 tout au long de l’année 2021.

    Mais en décembre 2020, la Banque européenne d’investissement a décidé de ne prolonger l’applicabilité des mesures de facilitation que pour un trimestre supplémentaire et d’y mettre fin après mars 2021, sauf pour les opérations du secteur de la santé publique.

    Dans un contexte d’incertitude, la suppression progressive des mesures de réaction à la crise aurait dû reposer sur des analyses constamment actualisées du contexte économique et financier et des besoins du marché.

    Recommandations

    Recommandation n° 1

    Le Groupe BEI devrait envisager la mise en place d’un mécanisme de crise lui permettant de réagir plus rapidement à l’avenir.

    Ce mécanisme s’appuierait sur les éléments suivants :

    • des dispositions prédéfinies en matière de gouvernance visant à transférer une partie des coûts de coordination en amont, et
    • une souplesse fonctionnelle permettant de faire face à différents types de situations de crise et d’adapter le déploiement au fur et à mesure de la crise.   

    Recommandation n° 2

    Au cours de la phase de reprise après une crise, le Groupe BEI devrait évaluer s’il est possible d’accroître son soutien aux petites et moyennes entreprises et aux entreprises de taille intermédiaire du segment inférieur.

    L’objectif serait de leur permettre de continuer à investir, en particulier dans leur transformation écologique et numérique, tout en préservant leur solvabilité.