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Aujourd’hui, la Banque européenne d’investissement (BEI) et le Fonds vert pour le climat (FVC) ont annoncé leur collaboration dans le cadre de la Green and Resilience Debt Platform, un instrument qui vise à stimuler le financement de l’action climatique au moyen d’obligations vertes en Afrique. Cette plateforme contribue à la Global Green Bond Initiative de l’Union européenne, un dispositif en faveur des obligations vertes qui s’appuie sur une structure de gouvernance définie par la Commission européenne et les institutions européennes de financement du développement. Elle sera mise en œuvre en partenariat avec le Programme des Nations unies pour le développement et le Fonds d’équipement des Nations unies. L’annonce a eu lieu à Luxembourg en marge du premier Forum du Groupe BEI, qui réunit des décisionnaires politiques, des institutions financières et des chefs d’entreprise pour discuter des urgences du moment.

La nouvelle plateforme se concentrera sur des obligations ayant pour thèmes la résilience aux changements climatiques et l’économie bleue en Afrique. Elle fournira une assistance technique aux pays partenaires, favorisera un environnement d’investissement respectueux du climat, créera une réserve d’investissements verts bancables et renforcera les institutions financières et les écosystèmes de la dette verte nationaux et régionaux. Elle permettra également d’accéder aux investisseurs de référence dans le cadre des émissions d’obligations vertes.

Le FVC mettra à disposition des financements dans le cadre de sa facilité de préparation de projets pour soutenir la conception et la mise en place de la Green and Resilience Debt Platform. Ce soutien se concentrera dans un premier temps sur la Côte d’Ivoire et le Kenya ; d’autres pays pourraient être ajoutés par la suite. Le FVC examinera la faisabilité et l’impact de la plateforme dans ces pays, en jouant un rôle unique pour orienter de grands flux financiers vers la réalisation des contributions déterminées au niveau national et des plans nationaux d’adaptation de chaque pays.

Un développement économique écologique, inclusif et résilient dans le monde nécessite des investissements d’une ampleur sans précédent, en particulier dans des infrastructures de grande qualité. Selon un large consensus, les obligations vertes font partie de la solution. Au niveau mondial, l’expérience a montré qu’elles sont essentielles pour mobiliser des capitaux auprès d’investisseurs privés à l’appui d’investissements ayant un impact sur l’environnement. Cependant, les économies émergentes et en développement sont confrontées à des obstacles spécifiques freinant l’essor des obligations vertes. Leurs marchés respectifs restent largement sous-développés et continuent de croître à un rythme beaucoup plus lent que ceux des pays développés. La situation est particulièrement mauvaise dans les pays les moins avancés du continent africain. L’Afrique ne représentait que 0,077 % du total des émissions obligataires en 2021. Au cours de la période 2019-2020, seuls 3 % du financement total de l’action climatique mis à disposition dans le monde ont bénéficié à l’Afrique subsaharienne.