• Les États et les donateurs doivent renforcer leur soutien pour permettre la concrétisation des objectifs des Nations unies.

Le groupe de travail sur la sécurité routière des banques multilatérales de développement (BMD) a annoncé ce jour, lors d’une réunion à Leipzig (Allemagne), que sept de ses membres avaient engagé 3,6 milliards d’USD à l’appui d’initiatives de sécurité routière dans les pays en développement sur la période 2018-2022. Trois projets distincts de sécurité routière – l’un au Bangladesh (Banque mondiale), un autre en Inde[1] (Banque asiatique de développement et Banque mondiale) et le dernier en Roumanie (Banque européenne d’investissement) – ont bénéficié d’un total de 912 millions d’USD mis à disposition par les BMD. Cette somme représente plus d’un quart du montant approuvé par ces sept membres au cours de cette période.

Ces engagements viennent en réponse à une crise de santé publique qui touche le monde entier et est marquée par le décès de 1,35 million de personnes sur les routes chaque année. Au total, 93 % de ces accidents mortels surviennent dans les pays en développement.

Outre les sommes considérables apportées par les BMD, d’autres mesures sont nécessaires pour permettre la concrétisation de l’objectif des Nations unies : réduire de moitié le nombre de victimes de la route dans les pays à revenu faible et intermédiaire d’ici 2030. On observe une progression des taux de motorisation dans les pays en développement, où les taux de mortalité – déjà élevés – risquent donc également d’augmenter. Des financements supplémentaires se montant à au moins 200 milliards d’USD doivent être déployés pour améliorer les mesures de sécurité routière et permettre la réalisation de l’objectif des Nations unies. Combler ce déficit de financement ne sera pas chose facile. L’augmentation des contributions des États et des BMD nécessitera d’accroître, dans les mêmes proportions, les aides financières non remboursables à l’appui de l’implication des pays et de l’accélération des mesures.

Lilyana Pavlova, vice-présidente de la BEI : « La politique de prêt de la BEI dans le secteur des transports donne la priorité au soutien aux transports sûrs et contribue à accélérer la mise en place des systèmes de transport durables de demain. Avec les autres BMD, nous restons déterminés à contribuer à soutenir les priorités de nos pays partenaires dans la réalisation de l’objectif visant à réduire de 50 %, d’ici 2030, le nombre de morts et de blessés sur les routes du monde entier. »

Nicolas Peltier-Thiberge, directeur du pôle Transports à la Banque mondiale : « Il faut de toute urgence accroître le financement de la sécurité routière dans les pays à revenu faible et intermédiaire, et les BMD jouent ici déjà un rôle de chef de file essentiel. Il est impératif que les donateurs intensifient leur soutien pour que l’engagement des BMD envers les pays bénéficiaires puisse être renforcé et que la mise en œuvre de projets et de programmes de sécurité routière plus importants et plus efficaces puisse s’accélérer. »

Le groupe de travail sur la sécurité routière des BMD, créé en 2009, a pour membres dix institutions[2]. Ces dernières sont bien placées pour aider les pays à revenu faible et intermédiaire à couvrir leurs importants besoins de financement dans le domaine de la sécurité routière. Les BMD sont d’ores et déjà d’importants bailleurs de fonds pour les projets de transport dans ces pays. Elles ont approuvé un total de 50 milliards d’USD pour le financement des routes et de la mobilité urbaine entre 2018 et 2022 (soit environ 10 milliards d’USD chaque année). Ce volume élevé de prêt va encore augmenter et contribuera à améliorer le financement de la sécurité routière.

« La sécurité routière présente un déficit de financement dans la plupart des pays à revenu faible et intermédiaire. Le milieu de la deuxième décennie d’action des Nations unies pour la sécurité routière approche. Il nous faut à présent renforcer le financement et coordonner nos efforts pour réduire le nombre de morts et de blessés dans des accidents de la route, dont beaucoup pourraient être évités. Le groupe de travail des BMD continuera de souligner l’importance de cette problématique et de poser des jalons pour les futures actions collectives », a déclaré Ana María Pinto, cheffe de la division des transports à la Banque interaméricaine de développement.

L’engagement des BMD aux côtés des gouvernements et de leurs agences est l’ingrédient invisible, mais nécessaire, pour aider les pays à revenu faible et intermédiaire à augmenter sensiblement leur financement pour la sécurité routière. L’accès immédiat à des aides non remboursables soutenant des projets d’investissement en matière de sécurité routière constitue, pour ces pays, une forte incitation à renforcer leur coopération avec les BMD. Il amplifie et soutient le processus et, en fin de compte, ses répercussions en matière de financement. C’est pourquoi, pour qu’ils soient couronnés de succès à l’avenir, il sera essentiel que les donateurs renforcent leur soutien en faveur de l’engagement des BMD envers les pays bénéficiaires.

Le Fonds mondial pour la sécurité routière (GRSF, pour Global Road Safety Facility) est un fonds fiduciaire multidonateurs hébergé par la Banque mondiale. Il est bien placé pour soutenir les efforts déployés par les BMD visant à stimuler le financement de la sécurité routière. Il apporte des ressources financières, un savoir-faire et une assistance technique aux BMD et aux autorités des pays à revenu faible et intermédiaire. Entre 2011 et 2020, le GRSF a décaissé 74 millions d’USD. Son intervention a permis de mobiliser 2,35 milliards d’USD de financements en faveur de la sécurité routière dans le cadre du programme de prêt de la Banque mondiale dans le secteur des transports. Le GRSF entre à présent dans une nouvelle phase où son objectif sera d’accroître sensiblement le financement de la sécurité routière au cours de la prochaine décennie.

Les membres du groupe de travail ont appelé les États et le secteur privé à renforcer ce financement dans le droit fil de l’objectif des Nations unies visant à réduire de moitié, d’ici 2030, le nombre de tués et de blessés sur les routes. Ils ont demandé spécifiquement un soutien supplémentaire du GRSF et une hausse des contributions des donateurs. En outre, le groupe de travail s’est engagé à examiner les performances en matière de sécurité routière dans les pays à faible revenu, à promouvoir les enseignements tirés de la mise en œuvre de différents grands projets, à améliorer les procédures de suivi du financement de la sécurité routière par les BMD dans les pays à revenu faible et intermédiaire et à poursuivre les efforts déployés pour harmoniser les politiques et les pratiques en matière de sécurité routière dans l’ensemble des BMD.

Pour contribuer à la sécurité routière, la BEI a révisé l’année dernière sa politique de prêt dans le secteur des transports, qui vise à soutenir la transition de ce secteur vers la décarbonation et la dépollution ainsi que la sûreté et la sécurité, l’accessibilité, l’écologisation et l’efficacité (SAGE, pour Security, Accessibility, Greenness and Efficiency). Cette politique tient compte des contributions d’une consultation publique et donne la priorité à un moyen sûr, accessible, écologique et efficace de répondre à la demande croissante de transport en Europe et au-delà, en abandonnant les combustibles fossiles pour des solutions plus durables. L’admissibilité à un financement de la BEI pour les projets liés aux transports continuera d’être déterminée par les principes directeurs énoncés dans la Feuille de route du Groupe BEI dans son rôle de banque du climat, qui établit des critères d’investissement alignés sur l’accord de Paris.

Pour en savoir plus, veuillez consulter le rapport complet (en anglais) des BMD : Multilateral Development Banks Road Safety Financing in Low and Middle-Income Countries: 2018–2022

Membres du groupe de travail sur la sécurité routière des BMD :

Banque africaine de développement, Banque asiatique de développement, Banque asiatique d’investissement pour les infrastructures, Banque de développement d’Amérique latine, Banque européenne pour la reconstruction et le développement, Banque européenne d’investissement, Banque interaméricaine de développement, Banque islamique de développement, Nouvelle Banque de développement et Banque mondiale.


[1] Le programme de soutien de l’État indien à la sécurité routière financé par la Banque asiatique de développement et la Banque mondiale est en attente d’approbation par les autorités indiennes.

[2] Banque africaine de développement, Banque asiatique de développement, Banque asiatique d’investissement pour les infrastructures, Banque de développement d’Amérique latine, Banque européenne pour la reconstruction et le développement, Banque européenne d’investissement, Banque interaméricaine de développement, Banque islamique de développement, Nouvelle Banque de développement et Banque mondiale.