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  • La BEI soutient la mise au point de traitements révolutionnaires pour lutter contre des maladies neurodégénératives orphelines dont les besoins médicaux sont importants mais non satisfaits
  • Coup de projecteur sur le principal actif de Minoryx, le leriglitazone, un nouvel agoniste sélectif du PPARγ
  • Cette opération de prêt d’amorçage-investissement bénéficie du soutien du Plan d’investissement pour l’Europe

La Banque européenne d’investissement (BEI) a annoncé aujourd’hui avoir approuvé un financement de 25 millions d’EUR en faveur de Minoryx Therapeutics, une société de biotechnologie au stade clinique (phase III) qui développe de nouveaux traitements pour les maladies orphelines du système nerveux central (SNC).

La banque de l’UE accordera un financement à long terme à Minoryx pour lui permettre de mener ses activités de recherche-développement sur les maladies génétiques orphelines pour lesquelles il n’existe actuellement aucun médicament homologué. Les investissements de la BEI soutiendront spécifiquement le développement du leriglitazone, un traitement médical (agoniste sélectif du PPARγ) actuellement évalué dans le cadre de trois essais cliniques en phase finale :

  • ADVANCE, un essai clinique pivot de phase II/III pour le traitement de l’adrénomyéloneuropathie (AMN), la forme chronique de l’ALD (adrénoleucodystrophie liée à l’X) qui se déclare à l’âge adulte et est caractérisée par une neurodégénérescence progressive de la moelle épinière, entraînant un dysfonctionnement moteur progressif ;
  • NEXUS, une étude de phase II pour le traitement de l’adrénoleucodystrophie cérébrale (cALD), la forme la plus agressive de l’ALD, qui touche généralement des enfants âgés de 2 à 12 ans et est caractérisée par une inflammation du cerveau, entraînant un déclin cognitif rapide et la mort ;
  • FRAMES, une étude de phase II chez des patients atteints d’ataxie de Friedreich (AF), une maladie neurodégénérative potentiellement mortelle qui se manifeste par une perte de coordination, un affaiblissement musculaire et une cardiomyopathie.

Selon les estimations, l’investissement dans ce projet de recherche, développement et innovation (RDI) permettra de créer plus de 50 emplois au cours de la phase de mise en œuvre.

Ricardo Mourinho Félix, vice-président de la BEI chargé des opérations de la Banque en Espagne : « Nous sommes très heureux de signer un accord qui réaffirme l’engagement de la BEI en faveur de l’innovation dans le secteur de la santé en encourageant le développement de nouveaux traitements qui auront un effet positif sur la qualité de vie des personnes atteintes de maladies rares du système nerveux central. Notre soutien au programme de recherche de Minoryx, une société de biotechnologie espagnole, contribuera également à améliorer la compétitivité de l’industrie pharmaceutique européenne et à créer des emplois hautement qualifiés. »

Paolo Gentiloni, commissaire européen chargé de l’économie : « Ce soutien de l’UE aidera Minoryx à mettre au point des thérapies révolutionnaires pour les maladies génétiques et des traitements pour les maladies du système nerveux central. La pandémie de coronavirus a montré à quel point il est important de continuer à repousser les limites de la science et de trouver des traitements contre les maladies rares. Chaque fois qu’elle le pourra, la Commission européenne continuera de soutenir les efforts des entreprises en la matière. »

Didier Le Normand, directeur financier de Minoryx Therapeutics et directeur général pour la Belgique : « Aux côtés d’une base solide d’actionnaires qui nous apportent leur soutien, la BEI procure à Minoryx de précieuses ressources financières sans effet de dilution, ce qui, selon nous, témoigne clairement du potentiel du leriglitazone sur l’amélioration des conditions de vie des patients atteints de maladies neurodégénératives invalidantes. Les études cliniques en cours sur le leriglitazone se poursuivent comme prévu et nous sommes en bonne voie pour communiquer les premières données de l’étude pivot ADVANCE avant la fin de cette année. »   

La BEI octroiera des fonds pour ce projet de RDI au moyen d’une opération de prêt d’amorçage-investissement au titre du Fonds européen pour les investissements stratégiques (FEIS), un instrument de financement utilisé par la banque de l’UE pour aider des entreprises de premier plan dans des secteurs innovants de la recherche. Depuis son lancement par la BEI dans le cadre du Plan d’investissement pour l’Europe en 2016, cette initiative a accordé plus de 2 milliards d’EUR de financement à des projets dans des secteurs tels que la robotique, l’intelligence artificielle et la biomédecine. Le financement par prêts d’amorçage-investissement de la BEI cible des entreprises européennes comptant jusqu’à 3 000 salariés dans les domaines de la biotechnologie et des sciences de la santé, des logiciels et des TIC, de l’ingénierie et de l’automatisation, ainsi que des énergies renouvelables et des technologies propres.

Informations générales

À propos du prêt d’amorçage-investissement de la BEI et du Plan d’investissement pour l’Europe

Le prêt d’amorçage-investissement de la BEI est un instrument de financement qui soutient les entreprises innovantes en phase de démarrage et à croissance rapide dans des secteurs technologiques de pointe. Il associe les avantages d’un prêt à long terme à un modèle de rémunération fondé sur la performance de l’entreprise. Les opérations de prêt d’amorçage-investissement contribuent à renforcer le capital économique de l’emprunteur sans diluer la participation des investisseurs existants. Élaboré il y a quatre ans pour répondre aux besoins du marché, ce produit bénéficie de l’appui du Fonds européen pour les investissements stratégiques (FEIS), le pilier financier du Plan d’investissement pour l’Europe. Le Fonds européen pour les investissements stratégiques (FEIS) est le pilier central du Plan d’investissement pour l’Europe. Il fournit des garanties couvrant les premières pertes, ce qui permet à la BEI d’investir dans un plus grand nombre de projets qui sont souvent également plus risqués. Les projets et accords qui ont été approuvés pour un financement au titre du FEIS ont mobilisé jusqu’à présent 535,4 milliards d’EUR d’investissements, dont un quart à l’appui de projets de recherche, développement et innovation.

À propos de Minoryx

Minoryx est une société de biotechnologie au stade clinique qui développe de nouveaux traitements pour les maladies orphelines du système nerveux central (SNC) avec un besoin médical fort. Le principal candidat médicament de la société, le leriglitazone (MIN-102), un nouvel agoniste sélectif du PPARy, est en cours d’évaluation dans l’ALD et l’ataxie de Friedreich. La société est financée par un syndicat d’investisseurs expérimentés, parmi lesquels Caixa Capital Risc, Roche Venture Fund, Ysios Capital, Kurma Partners, Fund+, Chiesi Ventures, S.R.I.W, Idinvest, SFPI-FPIM, HealthEquity et Sambrinvest, et bénéficie du soutien d’autres organisations. Basée en Espagne et en Belgique, Minoryx a été fondée en 2011 et a levé à ce jour plus de 60 millions d’EUR.

À propos du leriglitazone

Le leriglitazone (MIN-102) est un nouvel agoniste sélectif du PPARγ, biodisponible. Il pourrait avoir le meilleur profil indiqué pour le traitement des maladies du SNC. Il a fait preuve d’une pénétration suffisante du cerveau et d’un profil de sécurité favorable. Il a démontré son efficacité dans des modèles animaux pour plusieurs pathologies qui déclenchent une réaction en chaîne conduisant à un dysfonctionnement mitochondrial, un stress oxydatif, une neuroinflammation, une démyélinisation et une dégénérescence axonale. Une étude de phase I a confirmé que le leriglitazone était sûr, bien toléré et capable d’engager le récepteur cible aux niveaux requis dans les essais précliniques pour être efficace dans le SNC. Le leriglitazone peut traiter plusieurs maladies du SNC, y compris des maladies orphelines. Il est actuellement testé dans le cadre d’une étude d’homologation de phase II/III pour le traitement de patients souffrant d’adrénomyéloneuropathie (AMN), d’une étude d’homologation de phase II chez des patients atteints de cALD et d’une étude de phase II chez des patients souffrant d’ataxie de Friedreich.

À propos de l’ALD

L’ALD (adrénoleucodystrophie liée à l’X) est une maladie neurodégénérative orpheline. Les deux phénotypes les plus répandus de l’ALD sont l’adrénomyéloneuropathie (AMN) et l’ALD cérébrale (cALD), avec respectivement 45 % et 35 %. L’incidence de l’ALD est estimée à 6,2:100 000 nouveau-nés dans le monde.

La cALD se déclare généralement chez des patients âgés de 4 à 8 ans. Elle progresse rapidement chez les patients non traités : une altération sévère de la fonction neurologique est constatée 6 à 24 mois après l’apparition de la maladie, conduisant à un décès précoce dans un délai de 2 à 4 ans.

L’AMN est caractérisée par une paraparésie spastique progressive, un dysfonctionnement sensoriel et une incontinence. Cette forme progresse de façon chronique. Les symptômes se déclarent généralement à l’âge adulte et le pronostic est défavorable.

Aucun traitement pharmacologique n’est actuellement disponible sur le marché pour soigner l’ALD. Plusieurs études d’observation ont démontré que la greffe de cellules souches hématopoïétiques (HSCT) peut améliorer le taux de survie global sur cinq ans chez les patients atteints d’ALD cérébrale. En revanche, il n’est pas prouvé que cette approche améliore les résultats cliniques pour les patients atteints du phénotype AMN.