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En marge des négociations sur le climat de la COP 23 à Bonn, le GFC (Green Finance Committee, ou comité pour la finance verte) de la China Society for Finance and Banking et la Banque européenne d’investissement (BEI) ont publié ce jour un livre blanc présentant une comparaison internationale de différentes normes en matière d’obligations vertes. Le nouveau document constitue une première étape vers l’amélioration de la cohérence des définitions et des normes de la finance verte entre la Chine et l’Union européenne.

Dans sa présentation du livre blanc, Yin Yong, gouverneur adjoint de la Banque populaire de Chine, a déclaré que le rapport jettera les bases de la future coopération internationale aux fins de l’amélioration des définitions et des normes de la finance verte, dans l’optique de faciliter les flux de capitaux verts transfrontaliers.

Les principales conclusions de l’étude ont été présentées à des experts mondiaux du climat et des représentants des acteurs du marché des obligations vertes par Ma Jun, conseiller spécial auprès du gouverneur de la Banque populaire de Chine et président du GFC, et Jonathan Taylor, vice-président de la BEI chargé des opérations de prêt en Asie et de l’action en faveur du climat, lors de la COP 23.

« Le développement de la finance verte est une priorité pour la Chine, qui est désormais le plus grand marché du monde pour les obligations vertes. Cette année, le volume des émissions d’obligations vertes à l’échelle mondiale devrait augmenter de près de 40 %, et il pourrait continuer de progresser rapidement pendant de nombreuses années encore. Toutefois, l’absence de définitions claires sur certains marchés et le manque de comparabilité des définitions sur les différents marchés sont des obstacles à la future croissance du marché de la finance verte et des flux de capitaux verts ; des efforts doivent donc être déployés pour améliorer la comparabilité et la cohérence entre les différentes normes. Ce livre blanc est une réflexion sur le partenariat stratégique entre la Chine et l’Union européenne visant à promouvoir la coopération internationale dans ce domaine », a déclaré Ma Jun.

« Le renforcement des investissements dans la finance verte est essentiel pour soutenir la croissance durable, améliorer la protection de l’environnement et favoriser la mise en œuvre de l’Accord de Paris. Le livre blanc sur la finance verte publié ce jour va renforcer la confiance des investisseurs et améliorer la transparence de la finance verte ; il marque l’aboutissement de plusieurs mois d’évaluation technique et de consultation du marché par des experts de renommée mondiale », a pour sa part déclaré Jonathan Taylor.

L’étude compare les différentes classifications relatives à l’utilisation du produit des émissions dans le cadre du catalogue des projets validés pour un financement par des obligations vertes en Chine, les critères d’admissibilité des obligations climatiquement responsables de la BEI, les principes communs applicables au suivi du financement de l’atténuation des changements climatiques définis par les BMD et l’IDFC, et elle identifie des moyens d’améliorer la comparabilité dans la divulgation et la présentation des informations. Elle passe en revue les définitions du secteur, les objectifs relevant de la politique environnementale et les critères d’admissibilité des projets. Elle s’appuie sur les discussions approfondies qui se sont tenues avec des acteurs du marché, et notamment des autorités de réglementation, des investisseurs, des maisons de courtage, des BMD ainsi que d’autres institutions financières internationales, des réviseurs externes, et des représentants de la société civile.

Au cours des neuf derniers mois, des experts du GFC et de la BEI ont cartographié et comparé les principales normes relatives aux investissements admissibles à un financement via des obligations vertes.

« En tant que signataires de l’Accord de Paris, l’Union européenne et la Chine sont déterminées à mobiliser des nouveaux investissements ayant trait au climat en renforçant les cadres des marchés des capitaux. En tant que banque de l’Union européenne, la BEI a pour engagement de soutenir les investissements liés au climat tant par ses propres financements que par sa collaboration avec d’autres institutions afin de renforcer l’investissement vert », a ajouté Jonathan Taylor.

En mars 2017, la Banque populaire de Chine et la BEI avaient annoncé le lancement d’une initiative conjointe pour la finance verte afin de permettre une mise en équivalence des définitions relatives à la finance verte du marché chinois et du marché européen. Cette mise en équivalence permettra d’éviter une double vérification et certification, et aidera à réduire les coûts des émissions d’obligations vertes.

Le GFC a été créé en avril 2015 avec l’approbation de la Banque populaire de Chine. Il s’agit d’un organisme professionnel à but non lucratif dédié à la recherche et à la coordination d’initiatives de finance verte de ses institutions membres.

En octobre 2017, le GFC comptait quelque 190 institutions membres, parmi lesquelles toutes les grandes banques chinoises et de nombreuses compagnies d’assurance, des détenteurs et des gestionnaires d’actifs, des courtiers, des entreprises vertes, des prestataires de services externes et des institutions de recherche dans le domaine de la finance verte. Les actifs financiers sous gestion des institutions membres s’élèvent à 120 000 milliards de RMB, ce qui représente environ 70 % du montant total des actifs du secteur financier chinois. Le GFC a publié le catalogue des projets validés pour un financement par des obligations vertes en Chine en décembre 2015. 

La BEI est le premier bailleur de fonds multilatéral au monde pour les projets liés au climat et elle a joué un rôle pionnier sur le marché des obligations vertes en émettant, en 2007, la première obligation verte au monde. Depuis lors, elle a émis 20 milliards d’EUR d’obligations vertes ou « obligations climatiquement responsables » dans 11 monnaies et reste, à ce jour, le principal émetteur sur ce marché. Les émissions d’obligations climatiquement responsables de la BEI en 2017 ont d’ores et déjà atteint un montant record de 4,3 milliards d’EUR.

La BEI finance des projets en Chine depuis 1995 et, l’année dernière, le Groupe BEI a mis à disposition 84 milliards d’EUR pour financer de nouveaux investissements dans le monde entier, dont 19,6 milliards d’EUR pour des investissements liés au climat.

Informations générales

Lien vers le nouveau livre blanc publié conjointement par le CGF et la BEI :

http://www.bei.org/investor_relations/cab/taxonomy-white-paper/index

La Banque européenne d’investissement (BEI), l’institution de financement à long terme de l’UE, s’engage à soutenir la mise en œuvre de l’Accord de Paris sur le climat et à appuyer des investissements liés au climat dans le monde entier. 

Active dans plus de 130 pays, la BEI est le plus grand bailleur de fonds pour les investissements liés à l’action pour le climat et le premier émetteur d’obligations vertes au monde. Un quart des financements de la BEI soutient l’action en faveur du climat et la Banque s’est engagée à fournir 100 milliards d’USD pour des investissements liés au climat sur cinq ans, jusqu’en 2020.

Lors de la COP 23 à Bonn, les spécialistes du climat, les acteurs du marché des capitaux et les cadres supérieurs de la BEI mettront en avant le large soutien de la Banque aux investissements en faveur du climat dans différents secteurs et annonceront plusieurs initiatives stratégiques et investissements dans des projets. Le programme actualisé des manifestations de la BEI ainsi que les coordonnées de contact sont disponibles à la page suivante :

http://www.bei.org/infocentre/events/all/eib-at-cop-23.htm