La BEI libère la dernière tranche de 450 millions d’EUR pour cofinancer des projets au Portugal avec des fonds de l’UE

La Banque européenne d’investissement (BEI) et la République portugaise ont signé ce jour un accord portant sur une garantie d’État d’un montant de 2,8 milliards d’EUR destinée à couvrir les prêts de la Banque.  Le portefeuille de la BEI couvert par cette garantie pourrait totaliser 6 milliards d’EUR au maximum, ménageant ainsi une marge de manœuvre importante pour la mise en œuvre d’opérations futures et d’investissements potentiels. La BEI a également accordé à la République portugaise un concours de 450 millions d’EUR qui l’aidera à réaliser les objectifs du cadre de référence stratégique national portugais.  Il s’agit de la dernière tranche d’un prêt-cadre de 1,5 milliard d’EUR approuvé en septembre 2010, le concours le plus grand jamais consenti par la BEI au Portugal.

Werner Hoyer, président de la BEI a déclaré à cette occasion : « Le Portugal doit relever d’énormes défis pour rééquilibrer ses comptes publics et réformer un environnement économique morose. La procédure est extrêmement laborieuse mais j'ai la certitude et la conviction que la réussite sera au bout du chemin. La BEI est déterminée à prêter main forte au Portugal en ces temps difficiles sur les plans économique et financier. »

Vitor Gaspar, ministre d’État et des finances, s’est exprimé en ces termes : « Il y a urgence à lutter contre la fragmentation des marchés financiers : rien n’est plus urgent. » Il a ensuite ajouté : «  Grâce à son triple « A », la BEI jouit d'une position idéale pour accompagner la lutte contre la fragmentation des marchés financiers. Aujourd’hui, nous nous sommes mis d’accord sur un concept tout à fait novateur : l’État portugais va offrir une garantie irrévocable de 2,8 milliards d’EUR sur 20 ans au titre d’un portefeuille de prêts. Ce dispositif permettra à la BEI de couvrir son encours de 5 milliards d’EUR sur le Portugal et offrira la structure nécessaire à la réalisation de nouvelles opérations qui pourront atteindre 1 milliard d’EUR. »

La garantie d’État, qui portera sur un montant de 2,8 milliards d’EUR au maximum, constituera une option efficace à d’autres sûretés : elle aura pour effet de diminuer les incidences sur la liquidité des banques commerciales et permettra de rétablir le respect des critères standard de la BEI en matière de crédit pour une fraction non négligeable de l’encours de la BEI sur des projets et des banques au Portugal. Elle permettra également à la BEI de continuer à financer de nouveaux projets dans le pays tout en maintenant la qualité du crédit. Le portefeuille d’investissements couvert par cette garantie (encours existant et nouvel encours prévu) pourrait totaliser 6 milliards d’EUR au maximum, ménageant ainsi une marge de manœuvre importante pour la mise en œuvre d’opérations futures et d’investissements potentiels. 

La BEI est également prête à contribuer à l’identification de projets susceptibles de bénéficier du dispositif de garantie, en particulier dans les secteurs suivants : infrastructures ciblées, PME, économie de la connaissance et capital humain, financement des exportations, investissement étranger direct, efficacité énergétique et changements climatiques. La signature de la garantie d’État s’inscrit dans le prolongement d’un accord conclu en juillet 2012 et dont l’objectif consiste à favoriser la coopération entre les autorités portugaises et la BEI au travers de différents dispositifs de cofinancement ou de garantie des nouveaux mécanismes de la BEI, faisant intervenir, notamment, l’État et les Fonds structurels.

Le prêt BEI de 450 millions d’EUR sera utilisé par l’État portugais pour financer la contribution nationale aux projets qui bénéficient également de l’aide des Fonds structurels de l’EU, dans le contexte du cadre de référence stratégique national portugais. Destiné principalement à financer, sur tout le territoire, des projets d'investissement de petite et moyenne dimension d’un montant inférieur à 50 millions d’EUR, ce concours aidera le pays à absorber les fonds structurels de l'UE. Il concourra donc au développement équilibré de toutes les régions portugaises et aura des retombées notables sur l’emploi local et l'activité des PME.

Partenaire de longue date du Portugal, la Banque a commencé à soutenir l’économie portugaise bien avant l’adhésion du pays à l’Union européenne en 1986. À ce jour, les prêts de la BEI en faveur de projets au Portugal ont atteint 40 milliards d’EUR environ, dont 12 milliards d'EUR accordés depuis le début de la crise financière en 2008.