La BEI a présenté hier à Rabat une étude sur l’épargne privée à long terme au Maroc et les moyens de l’optimiser et de la mobiliser pour créer de la croissance. Cette étude a été financée par la FEMIP – Facilité Euro-Méditerranéenne d’Investissement et de Partenariat, l’instrument de la Banque européenne d’investissement consacré à l’Euro-Méditerranée, qui dispose depuis 2004 d’un fonds fiduciaire permettant de financer ce type d’études, grâce aux dons de 15 Etats Membres et de la Commission européenne. Contribuer à une compréhension approfondie des enjeux des pays partenaires fait partie du rôle de la FEMIP et permet d’adapter les stratégies de financement. Cette étude, est disponible sur le site web de la BEI: www.bei.org/ publications.

Un état des lieux détaillé de la composition, de la provenance et du rendement de l’épargne privée au Maroc

Quelques chiffres en bref: En 2005, l’épargne financière a atteint 109 milliards de Dirhams marocains, représentant 84% de l’épargne nationale brute, 28,3% du PIB et 91% des investissements. Si cette situation s’est significativement améliorée depuis 2000, elle est essentiellement due aux transferts des Marocains résidant à l’étranger. Par ailleurs, cette épargne financière est constituée à 70% d’avoirs liquides et de placements à court terme non rémunérés (dépôts à vue), qui profitent essentiellement aux banques.

Des recommandations de mesures concrètes pour en améliorer la mobilisation

Pour atteindre ou dépasser un taux de croissance moyen de 6%, il convient d’augmenter l’épargne et notamment l’épargne intérieure, mais également d’en modifier la structure au profit d’une maturité plus longue. L’étude plaide donc pour un renforcement de la concurrence dans le secteur financier, la mise en place d’un régime fiscal plus favorable et la levée de certaines contraintes réglementaires de nature à limiter le développement des marchés des capitaux. Elle relève par ailleurs que les instruments existants ne sont pas nécessairement adaptés aux besoins des segments les plus pauvres de la population et que le régime des retraites reste insuffisamment développé.

Enfin, l’étude envisage plusieurs pistes d’intervention pour la BEI. Elles visent notamment à promouvoir les investissements en développant les émissions obligataires des entreprises de taille moyenne, la titrisation dans les secteurs financier, industriel et de services publics, des mécanismes de garantie ou de prises de participation et de l’assistance technique.