Au terme de discussions et de négociations de grande ampleur, la commission en Afrique du NEPAD, les États, les opérateurs de télécommunications et les institutions de financement du développement (IFD(1) concernés se sont mis d'accord sur la structure du projet de réseau de câbles sous-marins d'Afrique de l'Est (EASSy) et sur la répartition des rôles entre les différents groupes de parties prenantes. Un consensus a été dégagé durant la réunion rassemblant toutes les parties prenantes organisée du 4 au 6 juillet 2006 à Nairobi sous les auspices du gouvernement du Kenya. Un groupe de travail conjoint composé de représentants de chacun de ces groupes clés a également été créé pour maintenir un dialogue permanent et faire en sorte que les grands objectifs des États soient traduits dans le contrat de construction et d'entretien ainsi que dans le pacte d'actionnaires.

L'EASSy est une initiative qui a pour but de connecter une vingtaine de pays côtiers et d'États sans littoral de l'est et du sud de l'Afrique (2) au reste du monde grâce à un réseau de câbles à fibre optique sous-marins à large bande et de relais terrestres.

Le projet EASSy vise à améliorer l'accès aux technologies de l'information et de la communication en réduisant de manière significative les coûts - actuellement prohibitifs - des services de téléphonie et de connexion à Internet, ce qui, par voie de conséquence, stimulera la compétitivité à l'échelle régionale et permettra à l'Afrique de prendre une part plus active à l'économie mondiale.

Reconnaissant les liens étroits qui existent entre connectivité et développement économique, les IFD ont réaffirmé leur engagement à soutenir ce partenariat public-privé.

Le principal objectif de la réunion des parties prenantes a été atteint puisqu'un accord a été trouvé sur la structure hybride à adopter pour le projet, structure qui devait, d'une part, être conforme aux objectifs de développement des États - à savoir assurer un accès ouvert à des connexions internationales moyennant un faible coût - et, d'autre part, garantir une certaine souplesse financière tout en maintenant l'attrait commercial du projet.

Par ailleurs, la réunion a également permis de clarifier et de renforcer les missions assignées aux différentes parties participant au projet. Les États et la commission e-Afrique du NEPAD continueront à jouer un rôle de premier plan en mettant en place une politique ainsi qu'un cadre normatif propices au projet, tandis que les opérateurs de télécommunications seront les propriétaires et exploitants du réseau. Entre-temps, les IFD auront pour tâche essentielle d'œuvrer pour l'obtention de la meilleure structure possible pour le projet, ainsi que de fournir l'assistance financière qui pourrait s'avérer nécessaire pour l'élaboration et la réalisation du projet.

S'appuyant sur des études et des consultations de grande ampleur menées avec les parties prenantes et à la demande des acteurs concernés, les agences des IFD chargées du secteur privé ont soumis une proposition détaillée portant sur la mise à disposition de 170 millions d'USD au maximum dans le cadre d'un financement sur projet privé destiné à compléter les apports de fonds propres. En outre, des prêts concessionnels peuvent être accordés si nécessaire par les États et les donateurs dans le but de combler les déficits de financement et de réduire les coûts pour les utilisateurs finals.

Les IFS estiment qu'on peut raisonnablement espérer mettre en place, dans les délais prévus, des services de télécommunication abordables et à des prix compétitifs, qui répondent aux grands objectifs des États participants tout en étant commercialement viables pour les prestataires desdits services.

Toutes les parties s'accordent sur le caractère nécessaire et urgent de la mise en place du réseau de câbles. Le projet envisagé peut nettement améliorer la situation des communications en Afrique et avoir un effet catalyseur sur le développement du secteur privé, la croissance économique et, en fin de compte, sur les possibilités offertes aux populations pauvres. Les IFD encouragent vivement l'ensemble des parties à continuer dans la voie tracée lors de la réunion de Nairobi et à œuvrer pour la réalisation de cet objectif commun.


(1) Parmi les institutions de financement du développement représentées à la réunion organisée à Nairobi figuraient la Banque africaine de développement (BAD), la Banque européenne d'investissement (BEI), l'Agence française de développement (AfD), la Société de promotion et de participation pour la coopération économique (PROPARCO), la Banque de développement de l'Afrique australe (DBSA), la KfW Entwicklungsbank (KFW), la Banque mondiale et la Société financière internationale (SFI). Une assistance technique est également fournie par le Department for International Development (DFID), l'Union européenne (UE), l'Information for Development Program (infoDev), la Public Private Infrastructure Advisory Facility (PPIAF) et la Swedish International Development Cooperation Agency (SIDA).

(2)  Il s'agit des pays suivants :) Afrique du Sud, Burundi, Botswana, Djibouti, Érythrée, Éthiopie, Kenya, Lesotho, Madagascar, Malawi, Maurice, Mozambique, Ouganda, République démocratique du Congo, Rwanda, Somalie, Soudan, Swaziland, Tanzanie, Zambie et Zimbabwe.