Un protocole d'accord instituant un partenariat euro-africain pour le financement d'infrastructures a été signé ce jour à Bruxelles par M. Louis Michel, commissaire européen, et M. Philippe Maystadt, président de la BEI. Grâce à cette nouvelle initiative, qui s'inscrit dans le cadre de la stratégie de l'UE pour l'Afrique récemment approuvée, des fonds de l'UE seront mis à disposition pour appuyer des projets d'infrastructure transfrontaliers qui contribuent à l'interconnexion de régions et de pays d'Afrique et permettent de combler les lacunes des réseaux régionaux d'infrastructures. La priorité sera accordée aux projets ayant trait à l'énergie, à l'eau, aux transports et aux communications.

Pendant la première phase (2006-2007), le fonds fiduciaire du partenariat euro-africain disposera d'une dotation, allouée par la Commission européenne, de 60 millions d'EUR de subventions, lesquelles serviront essentiellement à consentir des bonifications d'intérêt sur des prêts de la BEI dont le montant total devrait être de l'ordre de 220 à 260 millions d'EUR. Les subventions communautaires sont censées avoir un effet de catalyseur pour des projets qui, tout en présentant des avantages économiques clairs pour l'Afrique, offrent des perspectives moindres de dégager une rentabilité financière élevée et/ou comportent des risques qui rendent leur réussite incertaine. Les synergies seront encore renforcées du fait que les institutions nationales de financement du développement des États membres pourront également intervenir. Durant la seconde phase, qui débutera en 2008, le montant des subventions mises à disposition par la CE devrait être substantiellement accru.

Le fonds fiduciaire sera en mesure de combiner à la fois des subventions de la CE, des ressources propres de la BEI et des fonds pour l'octroi de prêts administrés par la BEI dans le cadre de la Facilité d'investissement, laquelle a pour objectif premier de financer des projets réalisés par le secteur privé ou par des entités du secteur public gérées selon des principes commerciaux. Les bonifications d'intérêt au titre du partenariat seront également accordées pour des propositions de financement qui satisfont aux critères de soutenabilité de la dette en vigueur pour les PPTE (pays pauvres très endettés). Le partenariat pourra par ailleurs servir à financer certains types de garanties, ainsi que la fourniture d'une assistance technique pour l'identification et la préparation de projets.


Créée en 1958 par le Traité de Rome, la BEI finance des projets d'investissement concourant à la réalisation des grands objectifs de l'Union européenne (UE). Elle participe également à la mise en œuvre de la politique de coopération de l'UE avec les pays tiers qui ont conclu avec cette dernière des accords de coopération ou d'association.

Actuellement, les prêts de la Banque dans les pays d'Afrique, des Caraïbes et du Pacifique (ACP) sont accordés dans le cadre de la Facilité d'investissement, mécanisme créé en vertu de la Convention de partenariat ACP-UE, signée à Cotonou en juin 2000. L'enveloppe financière disponible au titre de l'Accord de Cotonou se monte, pour la période 2002-2006, à 15,2 milliards d'EUR au total, dont 11,3 milliards d'EUR d'aide non remboursable fournie par les États membres de l'UE, 2,037 milliards d'EUR gérés par la BEI au titre de la Facilité d'investissement et un maximum de 1,7 milliard d'EUR à accorder sous la forme de prêts sur les ressources propres de la BEI. La Facilité d'investissement est un mécanisme renouvelable (le produit des remboursements est investi dans de nouvelles opérations), dont l'objectif consiste à soutenir des projets solides sur les plans technique, environnemental, financier et économique, et qui relèvent du secteur privé ou de la partie du secteur public gérée selon des critères commerciaux.