La Banque européenne d'investissement (BEI) va accorder un prêt de 43 millions d'EUR au maximum pour soutenir le développement du réseau de distribution électrique kényan. La BEI, l'institution de financement à long terme de l'Union européenne, mettra les fonds à la disposition de l'État kényan, qui les rétrocédera à la compagnie d'électricité kényane, la Kenya Power & Lighting Compagny Ltd (KPLC). Le prêt servira à financer un projet de développement du réseau qui comprend la modernisation et la construction de postes de transformation, ainsi que la remise en état et l'extension de lignes de distribution, et permettra le raccordement de 320 000 nouveaux abonnés. Le projet prévoit également le remplacement d'installations vétustes de contrôle du réseau et de communication par  radio.

La signature de ce nouveau contrat de prêt fait suite à la conclusion, en mai 2005, d'un accord portant sur un financement de 41 millions d'USD au maximum en faveur de la Kenya Electricity Generating Company Ltd (KenGen). Cet accord concernait le financement partiel d'une extension de la deuxième centrale électrique géothermique de KenGen située à Olkaria, dans la Rift Valley. Tant le développement du réseau de KPLC que l'extension de la deuxième centrale d'Olkaria s'inscrivent dans le cadre d'un projet global de redressement du secteur de l'énergie conduit par la Banque mondiale conformément aux orientations politiques définies par le gouvernement kényan, qui souhaite améliorer l'efficacité et la viabilité à long terme du secteur de l'électricité.

Le contrat de prêt a été signé aujourd'hui à Nairobi par M. David Mwiraria, ministre des finances de la République du Kenya, et par M. Carmelo Cocuzza, représentant régional de la BEI, agissant au nom de cette dernière. M. Mwiraria a commenté la signature de l'opération en ces termes : « Le présent contrat constitue la suite logique du financement accordé par la BEI à l'appui du projet d'extension « Olkaria II », que j'ai eu l'honneur de signer avec le président de la BEI en mai dernier, à l'occasion de l'ouverture du bureau régional de la BEI à Nairobi. La conclusion rapide de ce second contrat témoigne de l'instauration d'une coopération plus étroite avec la BEI, grâce notamment à l'ouverture du bureau régional pour l'Afrique de l'Est. »

Les deux projets financés par la BEI permettront une augmentation du volume d'électricité fourni aux entreprises et aux ménages kényans selon un bon rapport coût-efficacité, dans des conditions de fiabilité accrue, et à partir des ressources énergétiques du pays, et soutiennent de ce fait le développement socio-économique durable du pays. La population kényane devrait bénéficier d'une distribution d'électricité de meilleure qualité et d'un accès plus large au service, ainsi que de la croissance des activités économiques résultant de l'amélioration de la distribution.

Afin de maintenir la dette extérieure du pays à un niveau soutenable, les fonds destinés à l'extension du réseau de KPLC seront mis à la disposition de l'État à un taux d'intérêt bonifié grâce aux ressources du Fonds européen de développement, aboutissant à un élément de libéralité de 35 %.

Créée en 1958 par le Traité de Rome, la BEI finance des projets d'investissement concourant à la réalisation des objectifs des politiques de l'Union européenne (UE). Elle participe également à la mise en œuvre de la politique de coopération de l'UE avec les pays tiers qui ont conclu avec cette dernière des accords de coopération ou d'association.

Actuellement, les prêts de la Banque dans les pays d'Afrique, des Caraïbes et du Pacifique (ACP) sont accordés dans le cadre de la Facilité d'investissement, mécanisme créé en vertu de la Convention de partenariat ACP-UE, signée à Cotonou en juin 2000. L'enveloppe financière disponible au titre de l'Accord de Cotonou se monte, pour la période 2002-2006, à quelque 15 milliards d'EUR au total, dont 11,3 milliards d'EUR d'aide non remboursable fournie par les États membres de l'UE, 2 milliards d'EUR gérés par la BEI au titre de la Facilité d'investissement et un maximum de 1,7 milliard d'EUR à accorder sous la forme de prêts sur les ressources propres de la BEI. La Facilité d'investissement est un mécanisme renouvelable (le produit des remboursements sera investi dans de nouvelles opérations), dont l'objectif consiste à soutenir des projets solides sur les plans technique, environnemental, financier et économique, et qui relèvent du secteur privé ou d'entreprises publiques gérées selon des critères commerciaux.