Sa Majesté le Roi Abdullah II du Royaume Hachémite de Jordanie, accompagné d'une délégation jordanienne de haut niveau, était ce matin en visite à la Banque européenne d'investissement (BEI), où il a eu des entretiens avec le président de la Banque, M. Philippe Maystadt, et avec le vice-président chargé de la Facilité euro-méditerranéenne d'investissement et de partenariat (FEMIP), M. Philippe de Fontaine Vive. Le Souverain a également rencontré à cette occasion trois autres vice-présidents, MM. Peter Sedgwick, Sauli Niinistö et Torsten Gersfelt, ainsi que plusieurs hauts fonctionnaires de la BEI.

La visite du Roi Abdullah à la Banque s'inscrivait dans le contexte du rôle majeur que joue la FEMIP dans la coopération financière et économique entre l'Union européenne et les pays partenaires méditerranéens (PPM).

La visite du Souverain jordanien à la Banque ce 25 novembre ne pouvait avoir lieu à un moment plus opportun, puisque l'année 2004 marque le 25ème anniversaire de la coopération très fructueuse que la Jordanie et la BEI ont entamée en 1979. Depuis lors, près de 60 opérations de prêt ont été signées, soit en moyenne plus de deux par an, pour un montant total avoisinant 750 millions d'EUR. Ces concours ont permis de soutenir, dans le cadre de projets, des investissements d'une valeur globale supérieure à 1,5 milliard d'EUR.

Les chiffres précités soulignent l'ampleur de l'intervention de la BEI en faveur de secteurs-clés de l'économie jordanienne, qui ont ainsi bénéficié de financements visant notamment à soutenir la modernisation des infrastructures de transport (ports et routes), l'expansion des moyens de production et de distribution d'électricité, l'extension des réseaux de télécommunications, le développement du secteur industriel (en particulier au niveau des petites et moyennes entreprises), l'amélioration des conditions de vie de la population jordanienne (au travers de projets d'approvisionnement en eau et d'assainissement) et les investissements dans le capital humain (amélioration de l'accès à l'enseignement).

Cette coopération de longue date témoigne de l'importance que la Jordanie attache à sa relation de partenariat avec la BEI et l'Union européenne et constitue la base sur laquelle la FEMIP pourra à l'avenir développer ses activités dans ce pays, non seulement quantitativement, mais également sur les plans de la qualité et du type de concours qu'elle apportera. La Jordanie devrait dès lors être le premier pays, et l'un des plus éminents, parmi ceux qui sont appelés à bénéficier du soutien renforcé au secteur privé qu'offrira la FEMIP. Dans le même temps, celle-ci continuera à mettre l'accent sur l'appui aux projets-clés dans le domaine des infrastructures publiques qui sont de nature à créer un climat propice à l'essor du secteur privé, notamment les projets dans le secteur des transports, les projets visant à améliorer le traitement de l'eau et des eaux usées et les projets concernant l'éducation et la santé.

Durant la visite du Souverain, l'état d'avancement des projets que la Banque a financés récemment en Jordanie a été examiné et une discussion, longue et constructive, a eu lieu au sujet d'importants projets d'investissement dans le pays qui pourraient être financés à l'avenir par la FEMIP. Le Roi a exprimé sa gratitude à la Banque pour la contribution qu'elle apporte au développement économique de la Jordanie et de la région méditerranéenne. M. Maystadt et M. de Fontaine Vive lui ont donné l'assurance que la Banque a l'intention de maintenir et même de renforcer ce soutien à l'avenir.

Les prêts dans les pays partenaires méditerranéens (PPM) sont accordés au titre de la facilité euro-méditerranéenne d'investissement et de partenariat (FEMIP). Cette facilité vise essentiellement à développer le secteur privé et à financer des infrastructures socio-économiques de nature à favoriser ce développement.

 La FEMIP est l'aboutissement d'un partenariat entre l'Union européenne et les pays voisins du bassin méditerranéen qui remonte à plus de trente ans et qui s'est intensifié dans les années 90 pour appuyer le Processus de Barcelone, engagé lors de la Conférence de Barcelone de novembre 1995. La FEMIP a pour objet d'aider les pays partenaires méditerranéens à relever les défis de la modernisation économique et sociale et de leur meilleure intégration régionale, en accord avec la politique de voisinage de la nouvelle Europe élargie et dans la perspective de l'instauration d'une zone de libre-échange euro-méditerranéenne. Elle a permis à l'Europe de renforcer sa coopération avec les pays partenaires. Grâce à cette facilité, dotée de ressources financières accrues, le volume annuel des prêts dans la région a pu être porté de 1,5 milliard d'EUR à 2 milliards d'EUR. La FEMIP accorde la priorité au financement de projets réalisés par le secteur privé, dans le double but de libéraliser l'économie des pays partenaires méditerranéens et de développer leur potentiel, en prévision de la création d'une union douanière entre ces pays et l'UE à l'horizon 2010. Elle met l'accent sur les investissements étrangers directs et sur les initiatives du secteur privé local, ainsi que sur les projets relevant du secteur social, notamment dans les domaines de la santé, de l'éducation et de la protection de l'environnement, qui jouent un rôle fondamental pour assurer la stabilité sociale et encourager la réalisation d'investissements productifs.