En 2003, première année complète d'activité depuis le lancement de la Facilité euro-méditerranéenne d'investissement et de partenariat (FEMIP) de la Banque européenne d'investissement (BEI), le volume des prêts accordés par cette dernière dans les pays partenaires méditerranéens (PPM) a atteint le niveau record de 2,1 milliards d'EUR (1,8 milliard d'EUR en 2002). Ce résultat confirme le rôle de premier plan que l'institution financière de l'UE joue à l'appui du développement économique et de la stabilité de la région.

Priorité au secteur privé et aux infrastructures propices au développement du secteur privé

Les activités que mène la BEI dans le bassin méditerranéen répondent pleinement aux objectifs premiers de la FEMIP : plus du tiers des financements ont visé à promouvoir directement la croissance des entreprises privées, que ce soit grâce à l'investissement étranger direct (Turquie et Tunisie), à des coentreprises issues de la coopération entre promoteurs des PPM (Algérie) ou encore à des financements destinés aux petites et moyennes entreprises (Égypte, Syrie, Tunisie, création d'un fonds régional de capital-risque).

Les prêts accordés ont également mis l'accent sur des projets d'infrastructures, y compris dans les secteurs de l'énergie, du capital humain et de l'environnement, de nature à favoriser le développement du secteur privé au Maroc, en Algérie, en Égypte, au Liban et en Syrie. Parmi les autres projets financés par la BEI figuraient :

  • l'eau et l'électricité - approvisionnement et distribution - en Égypte, au Maroc et en Tunisie ;
  • l'amélioration des infrastructures sanitaires en Syrie et en Tunisie ;
  • la réforme des systèmes d'enseignement en Jordanie et en Turquie ;
  • l'aide aux populations victimes de catastrophes naturelles (Algérie).

La FEMIP renforcée: développement des financements et du partenariat dans les PPM

La troisième réunion du Comité de la FEMIP (à Naples, en novembre 2003) a réaffirmé la solide détermination des 27 ministres de l'économie et des finances de l'UE et des pays partenaires méditerranéens à construire un partenariat économique plus étroit.

En décembre 2003, le Conseil européen de Bruxelles a décidé d'étoffer la FEMIP et de renforcer sa position au sein de la Banque, au moyen d'un certain nombre de mesures visant à soutenir le développement du secteur privé :

  • l'affectation de 200 millions d'EUR au maximum, prélevés sur les réserves de la Banque, aux opérations avec partage des risques, qui pourraient ainsi se développer à concurrence de 1 milliard d'EUR, ainsi que de nouvelles structures de prêt, destinées à atténuer les risques inhérents au secteur privé (enveloppe spéciale FEMIP) ;
  • le renforcement du dialogue portant sur le processus de réforme structurelle, de façon à améliorer le contexte de l'activité du secteur privé ainsi que la coordination des projets et des donateurs ; la mise au point de nouveaux produits financiers grâce à la transformation du Comité de coordination et de dialogue économique en un Comité ministériel composé des ministres des finances, qui se réunirait une fois par an et serait complété par un groupe d'experts de haut niveau chargés des travaux préparatoires (Comité des experts de la FEMIP) ;
  • la création d'un fonds fiduciaire de 20 à 40 millions d'EUR, conçu sur le modèle des fonds de cofinancement spéciaux d'autres institutions financières internationales (IFI), acheminant des ressources vers des projets relevant de certains secteurs prioritaires (eau, transports, électricité, capital humain), projets qui peuvent être financièrement viables s'ils bénéficient d'une subvention ou d'une participation sur capitaux à risques.

La décision de créer ou non une filiale, à participation majoritaire de la BEI, consacrée aux pays partenaires méditerranéens sera prise en décembre 2006, sur la base d'une évaluation de l'efficacité de la FEMIP renforcée et compte tenu des résultats des consultations menées avec les partenaires du processus de Barcelone.

La FEMIP renforcée représente un grand pas en avant dans la coopération économique et financière entre l'Union et les PPM. Ses priorités d'action sont :

  • une large participation des PPM à la définition des orientations de la FEMIP, lors des réunions du Comité ministériel, nouvellement créé, et à l'ouverture de bureaux régionaux dans les pays du Machrek et du Maghreb ;
  • la priorité au développement du secteur privé, générateur de richesses et d'emplois ; · la promotion des investissements dans le capital humain ;
  • l'intensification des actions d'assistance technique pour concevoir des projets de qualité et pour appuyer le processus de réforme de l'économie des PPM ;
  • le recours à des produits financiers innovants et à des ressources sur capitaux à risques ;
  • l'augmentation graduelle du volume annuel des activités de la BEI dans les PPM, passé de 1,4 à 2 milliards d'EUR.