La Banque européenne d'investissement (BEI) vient d'allouer une enveloppe de 350 millions d'EUR (1) au total pour soutenir le secteur privé dans tout le pays et contribuer aux travaux de reconstruction dans les régions touchées par les tremblements de terre d'août 1999.

Les documents relatifs à l'opération seront signés dans le cadre de la deuxième réunion du Comité de coordination et de dialogue économique (CCDE) de la nouvelle Facilité euro-méditerranéenne d'investissement et de partenariat (FEMIP), qui se tiendra à Istanbul ce 3 avril. Les fonds de la BEI seront répartis comme suit :

200 millions d'EUR, que la Banque attribuera sous la forme de prêts globaux, seront dans un premier temps acheminés par l'intermédiaire de ses banques partenaires turques bien établies, l'Industrial Development Bank of Turkey (TSKB) et la Turkiye Vakiflar Bankasi (Vakifbank), à des petites et moyennes entreprises (PME) qui exercent leurs activités dans les secteurs de l'industrie, des services et du tourisme. D'autres banques partenaires turques pourraient également participer à l'opération, au moment opportun.

Ce concours, qui fait suite à un prêt global précédent d'un montant de 125 millions d'EUR, consenti par la Banque à l'appui du secteur industriel et signé en 2001, vise à répondre aux besoins de financement à long terme du secteur privé ; à en juger par le succès des récentes opérations de prêt global de la Banque en Turquie, ce prêt est de toute évidence très attendu. Il montre par ailleurs que la BEI reste résolue à soutenir, par l'intermédiaire de partenaires bancaires locaux fiables, des projets d'investissement valables qui concernent les secteurs productifs de l'économie turque, et, partant, à contribuer au développement à long terme du pays.

150 millions d'EUR seront accordés à l'État turc pour appuyer les travaux prioritaires de remise en état et de reconstruction dans les régions dévastées par les tremblements de terre de 1999.

Il s'agit de la dernière tranche d'un mécanisme BEI de 600 millions d'EUR, « TERRA » (Turkish Earthquake Rehabilitation and Reconstruction Assistance - Aide au relèvement et à la reconstruction de la Turquie après les tremblements de terre), approuvé en 1999 pour soutenir le programme de reconstruction de 1,5 milliard d'EUR mis sur pied par les autorités turques. La BEI participe à ce projet en collaboration avec d'autres institutions de financement multilatérales, notamment la Banque mondiale et la Banque de développement du Conseil de l'Europe.

Ce programme a essentiellement pour but de permettre la remise en état des logements et de l'ensemble des infrastructures économiques et sociales de base, y compris dans les domaines de l'environnement, des transports, de l'énergie, de la santé et de l'éducation. En outre, il met tout particulièrement l'accent sur la réhabilitation des petites entreprises. L'exécution des travaux est assurée par l'unité chargée de la réalisation du projet, créée au sein du cabinet du Premier ministre. Cette unité est responsable de la passation des marchés, de la mise en œuvre des travaux, du suivi et du contrôle des flux financiers relatifs à ce projet de reconstruction.

La nouvelle Facilité euro-méditerranéenne d'investissement et de partenariat (FEMIP) permet à la BEI de renforcer sa coopération avec les pays partenaires méditerranéens (PPM). Grâce à cette facilité, dotée d'une enveloppe financière accrue, la BEI pourra augmenter progressivement le montant annuel de ses prêts dans la région, qui passera ainsi de 1,5 milliard d'EUR à 2 milliards d'EUR.

La FEMIP accorde la priorité au financement de projets réalisés par le secteur privé, dans le double but de libéraliser l'économie des pays partenaires méditerranéens et de développer leur potentiel, en prévision de leur union douanière avec l'Union européenne, dont la mise en place est prévue pour 2010. Dans ce contexte, la BEI s'est fixé pour objectif de porter à 33 % la part des ressources qu'elle consacre au financement de projets du secteur privé. La FEMIP met l'accent sur les investissements étrangers directs et les initiatives du secteur privé, ainsi que sur les projets relevant du secteur social, notamment la santé, l'éducation et la protection de l'environnement, ces domaines étant jugés fondamentaux pour assurer la stabilité sociale et promouvoir des investissements productifs.

À ce jour, la BEI a contribué en Turquie pour quelque 2,5 milliards d'EUR au financement de projets très importants pour l'économie du pays, dont un projet phare reposant sur un investissement étranger direct, à savoir la construction d'une usine automobile Toyota.

Les prêts de la BEI en faveur des infrastructures ont servi principalement à appuyer des projets environnementaux et la reconstruction après les séismes qui ont frappé le pays. Parmi les projets financés en Turquie figurent notamment : les réseaux de collecte et de traitement des eaux usées de Bursa, d'Adana, de Mersin, de Diyarbakir, d'Izmit et de Tarsus, le projet d'aménagement urbain de la ville d'Eskisehir, le dispositif de désulfuration de la centrale électrique de Yeniköy sur le littoral de la mer Égée et la construction de centrales de production d'électricité et de chaleur plus respectueuses de l'environnement. La BEI a également soutenu les PME à l'aide de prêts globaux accordés par l'intermédiaire de banques commerciales locales.