La Banque européenne d'investissement (BEI), l'institution financière de l'Union européenne, vient d'accorder un prêt de 90 millions d'EUR à la compagnie pétrolière et gazière nationale turque en vue de l'aménagement de la première grande installation de stockage de gaz en Turquie.

Il s'agit de la première opération, à l'appui d'un investissement essentiel pour le secteur énergétique turc, conclue par la BEI dans le cadre du nouveau programme d'action spécial au titre duquel il est prévu d'octroyer des concours à hauteur de 450 millions d'EUR maximum durant la période 2001-2004.

Le projet, qui permettra d'atteindre une capacité utile de stockage de gaz de 1,9 Gm³, porte sur la conversion, en installation de stockage de gaz intégrée, de deux gisements de gaz épuisés, l'un sur la terre ferme et l'autre au large des côtes, dans la région de la Thrace, près de la ville de Silivri, à quelque 60 Km à l'ouest d'Istanbul.

Il n'existe actuellement aucune installation de stockage de gaz en Turquie en dehors des réservoirs de stockage de capacité limitée situés dans un terminal de GNL sur la rive du Bosphore opposée à Istanbul.

L'objectif principal du projet consiste à adapter l'offre aux variations saisonnières de la demande (en Turquie, la demande de gaz en hiver est plus de deux fois supérieure à celle enregistrée en été) sur la base d'un niveau d'importation et de production optimal donné, généralement constant.

À l'heure actuelle, pour répondre à la demande de gaz en hiver, l'approvisionnement des grandes industries et des centrales électriques, qui peuvent utiliser d'autres combustibles, plus coûteux et plus polluants toutefois, est interrompu. Le projet permettra donc une réduction des dépenses nationales de combustibles de même qu'une diminution des émissions de dioxyde de carbone, de dioxyde de soufre et d'oxydes d'azote, contribuera à une utilisation rationnelle de l'infrastructure gazière et garantira une certaine sécurité de l'approvisionnement en cas d'interruptions temporaires des importations de gaz.

La Banque européenne d'investissement finance des projets d'investissement qui contribuent à l'intégration de l'UE, en particulier dans les domaines suivants : le développement régional, les réseaux transeuropéens de transport, de télécommunications et d'énergie, la compétitivité et l'intégration de l'industrie, les petites et moyennes entreprises, la protection de l'environnement, la sûreté de l'approvisionnement énergétique, ainsi que la santé et l'éducation. Elle intervient également à l'extérieur de l'Union européenne, dans le cadre de la politique de coopération de l'UE avec les pays tiers. Propriété des États membres de l'UE, la BEI se procure ses ressources sur les marchés des capitaux (émetteur AAA). En 2001, le montant des concours de la BEI s'est établi à 36,8 milliards d'EUR, dont 31,2 milliards d'EUR en faveur des États membres de l'UE. Le volume de prêts octroyés aux pays partenaires méditerranéens a augmenté pour atteindre le chiffre record de 1,5 milliard d'EUR, confirmant ainsi le rôle de premier plan de la BEI dans le développement économique et le maintien de la stabilité de la région. Depuis 1995, la BEI a contribué pour 1 milliard d'EUR environ au financement de projets revêtant une importance capitale pour l'économie turque. Parmi les projets d'infrastructure soutenus en Turquie figurent : les réseaux d'assainissement et d'épuration d'Adana, Diyarbakir, Izmit, Mersin et Tarsus, les installations de désulfuration de la centrale électrique de Yeniköy sur la mer Égée et la construction de centrales de production d'électricité et de chaleur plus respectueuses de l'environnement.