De la péninsule ibérique aux États baltes et de l'Irlande à la Hongrie, Telia International Carrier (TIC) étend son réseau « Viking » à toute l'Europe. Soutenu par un prêt de 190 millions d'EUR de la Banque européenne d'investissement (BEI), le projet porte sur des investissements destinés à offrir une ossature internationale de télécommunications dont la capacité s'appuiera sur une technologie faisant appel au protocole Internet. 

Le projet financé par la BEI permettra à TIC d'étendre son réseau à fibres optiques existant dans toute l'Union européenne et à plusieurs pays candidats, et aboutira à la formation d'une infrastructure de télécommunications pan-européenne très large, jouissant de liaisons avec d'autres parties du monde. TIC offrira cette infrastructure et les services correspondants, exclusivement à des conditions de gros, à sa clientèle qui se compose, pour l'essentiel, d'autres compagnies de télécommunications, de fournisseurs d'accès à l'Internet et de grandes entreprises. Le réseau « Viking » de Telia est implanté, dans une large mesure, en-dehors de la Suède (marché national de Telia), ce qui a pour effet d'intensifier la concurrence sur les marchés concernés.

Le programme eEurope

Le prêt consenti par la BEI permettra de financer des investissements dans onze pays de l'UE et six pays candidats (Hongrie, République tchèque, Pologne, Lettonie, Lituanie et Estonie). Le concours de la BEI en faveur du présent projet non seulement servira à atteindre les objectifs fixés dans le cadre de son Initiative Innovation 2000 (« i2i ») et au titre de l'action en faveur des pays candidats, mais il est également cohérent avec le plan d'action eEurope mis en place par la Commission européenne à l'appui d'un accès à l'Internet moins cher, plus rapide et plus sûr. En somme, le projet multipliera les liens entre les pays du nord et du sud de l'UE à l'aide de techniques ultra modernes. Par ailleurs, il rendra plus aisées les communications à large bande entre les pays candidats et l'UE et entre les pays candidats et les États-Unis. Ce faisant, il contribuera au développement économique de ces pays, et facilitera leur intégration économique à l'UE.

Les connexions

Dans le domaine des télécommunications internationales longue distance, l'offre répond de manière inégale à la progression de la demande. L'Europe du nord-ouest, bien desservie et reliée au reste du monde, dispose de surcapacités. Par contre les connexions entre l'Europe centrale, orientale et méridionale avec l'Europe occidentale et les États-Unis demeurent insuffisantes. En règle générale, la concurrence est très vive sur le marché des « opérateurs d'opérateurs » en Europe septentrionale et occidentale et moindre en Europe méridionale, centrale et orientale. Les opérateurs historiques, qui sont encore les principaux fournisseurs de capacité, doivent désormais faire face à la concurrence d'autres intervenants, qui sont des nouveaux venus au sens strict ou des opérateurs nationaux dont la stratégie de développement international passe par le déploiement de leur propre réseau. 

Un vaste programme 

S'exprimant à propos du prêt, M. Nowotny, vice-président de la BEI, signataire du contrat de financement au nom de cette dernière, a déclaré : « En participant au financement à long terme de ce service de télécommunications d'excellente qualité, la BEI contribuera à stimuler la diffusion de l'Internet et, partant, à favoriser l'émergence d'une économie fondée sur la connaissance et l'information en Europe centrale et orientale. » 

Le projet proposé s'intègre dans un programme d'investissement plus vaste que TIC a lancé en 1998. Plus de 95 % du coût total correspond à des investissements à l'extérieur de la Suède, dans des pays où TIC est un nouveau venu sur le marché.

Institution financière attitrée de l'Union européenne, la Banque européenne d'investissement (BEI), qui est notée AAA, contribue, grâce à ses prêts à long terme, à l'intégration et au développement équilibré des États membres ainsi que de pays situés en dehors de l'UE.C'est en réponse aux principes directeurs définis par les Chefs d'État et de gouvernement à Lisbonne les 23 et 24 mars 2000, en vue de bâtir une économie européenne fondée sur la connaissance et l'innovation, que le Groupe de la BEI a lancé son « Initiative Innovation 2000 » ; il s'agit d'un programme spécifique de prêts à moyen et long terme doté d'un montant compris entre 12 et 15 milliards.

Davantage qu'un instrument destiné à accroître le volume des opérations de prêt, l'« Initiative Innovation 2000 » imprimera une réorientation qualitative aux activités du Groupe de la BEI au profit des secteurs des technologies les plus en pointe, présentant une valeur ajoutée.

L'initiative « i2i » se concentre sur cinq objectifs :

  • le développement des PME et de l'esprit d'entreprise, en particulier par l'augmentation des opérations de capital-risque qui favorisent le développement des PME innovantes au sein de l'Union. Ces opérations relèvent du domaine d'intervention du Fonds européen d'investissement (FEI), la branche du Groupe de la BEI spécialisée dans le capital-risque ;
  • la diffusion de l'innovation, par le financement de projets, quelle que soit leur dimension, entrepris à la fois par des collectivités publiques et des entreprises privées, dans le but de propager et d'utiliser l'innovation, et de constituer les compétences nécessaires à l'application des nouvelles technologies ;
  • la recherche et le développement, par le soutien aux programmes de recherche publics et privés, en particulier ceux qui font travailler en synergie des entreprises privées et des organismes publics, la promotion des infrastructures de recherche, des centres d'excellence et des structures qui facilitent l'accès des PME aux programmes de recherche ;
  • les réseaux des technologies de l'information et de la communication, par le financement de réseaux transeuropéens multimédia et à large bande, ainsi que d'infrastructures matérielles et virtuelles qui offrent un accès local à ces réseaux, notamment dans les régions les moins développées de l'Union ;
  • la formation de capital humain, par la modernisation et l'utilisation accrue de l'informatique à l'école, au lycée et à l'université, et par l'octroi de prêts à des centres de formation informatique.