La Banque européenne d'investissement, l'institution de financement à long terme de l'Union européenne, va prêter 75 millions d'EUR (1) à la République arabe syrienne pour l'expansion et la modernisation du réseau de transport d'électricité en Syrie. Le prêt a été signé lors de la visite à Damas d'une délégation de la BEI conduite par M. Francis Mayer, Vice-Président, venue discuter des perspectives de coopération future entre la BEI et la Syrie.

Il s'agit de la première opération de financement de la BEI au titre du troisième protocole financier CEE-Syrie. Suite à la résolution, entre la Syrie et certains États membres de l'UE, de questions bilatérales ayant trait à la dette, la BEI a relancé ses activités en Syrie, qui étaient gelées depuis 1992.

Le projet, dont le coût est évalué à 279 millions d'EUR, comprend la construction et l'expansion de 21 sous-stations (230/66/20 kV), l'installation de 733 km de lignes électriques aériennes (230 kV) et la pose de 40 km de câbles souterrains (230 kV), nécessaires pour renforcer et interconnecter le réseau existant. En contribuant à satisfaire la demande, l'amélioration du réseau de transport d'électricité favorisera le développement économique.

Le prêt de la BEI, d'une durée de 20 ans, assorti d'un différé de remboursement de cinq ans et d'une bonification de 2 % du taux d'intérêt (provenant du budget de l'Union européenne), servira avant tout à appuyer la construction et la modernisation de sous-stations à Alep et Damas. Outre la BEI, l'État syrien, le Fonds saoudien et le Fonds du Koweït apportent leur concours à la réalisation de ce projet, qui sera mis en œuvre par l'Établissement public pour la production et le transport de l'électricité (PEEGT), sous la supervision du Ministère de l'électricité. Il est prévu que le projet sera achevé d'ici la fin de 2003.

Depuis le premier accord de coopération entre la Syrie et la CEE, en 1979, la BEI a prêté 98 millions d'EUR au titre des deux premiers protocoles financiers, en faveur des autoroutes Alep-Tal Kojak et Damas-Jordanie, de la centrale électrique de Mehardeh, du système de drainage du bas Euphrate et du réseau d'irrigation de Al Thawra, près de Lattaquié.

Appartenant aux États membres de l'Union européenne, la BEI se procure l'essentiel de ses ressources en lançant des emprunts sur les marchés des capitaux (émetteur AAA). Elle finance des projets d'investissement concourant à la réalisation des politiques de l'Union européenne et opère, à l'extérieur de l'UE, dans le cadre de la politique communautaire de coopération avec les pays tiers. En 1999, la BEI a prêté quelque 32 milliards d'EUR, dont 4 milliards d'EUR dans des pays non-membres. La BEI est un acteur de premier plan dans la mise en œuvre du Partenariat euro-méditerranéen et de ses objectifs prioritaires. Dans ce contexte, elle a reçu mandat pour fournir, sur la période 2000-2007, jusqu'à 6 425 millions d'EUR de financements à l'appui de projets dans les douze pays du bassin méditerranéen qui ont signé des accords de coopération ou d'association avec l'UE.Le troisième protocole financier CEE-Syrie prévoit des prêts de la BEI à hauteur de 110 millions d'EUR, assortis d'une bonification d'intérêts de 2 %, ainsi que 2 millions d'EUR de capitaux à risques provenant des ressources budgétaires de l'UE. 


(1) 1 EUR: 0596700 GBP, 40.6272 SYP