La Banque européenne d'investissement (BEI), l'institution de financement à long terme de l'Union européenne, va accorder un prêt de 30 millions d'EUR(1) pour accroître la capacité actuelle de production de phosphate en Jordanie au travers de la réalisation de la deuxième phase de l'exploitation de la mine de phosphate d'Eshidiya, située dans le sud-est du pays.

Ce prêt vient compléter un précédent prêt de 30 millions d'EUR, signé en mai 1999, que la BEI avait accordé en faveur des mêmes investissements. Il sera mis à la disposition de la Jordan Phosphate Mines Company (JPMC) pour financer les travaux d'ingénierie, de supervision, de fourniture, de mise en œuvre, de traçage, de mise en service et d'exploitation liés à la deuxième phase du complexe minier d'Eshidiya. JPMC, dont l'actionnaire majoritaire est le Royaume hachémite de Jordanie, est l'une des plus grandes entreprises industrielles jordaniennes et possède les droits exclusifs pour l'extraction des vastes ressources de phosphate du pays. L'investissement permettra à la Jordanie d'accroître de 36 % sa capacité nette actuelle de production de phosphate et l'aidera à consolider sa sixième place au classement des plus grands producteurs mondiaux de roche phosphatée. En augmentant la capacité de production, le projet renforcera l'intégration verticale avec les producteurs d'engrais afin de maximiser l'élément local de la valeur ajoutée. Il améliorera par conséquent les recettes en devises et créera des possibilités d'emploi au sein de la première industrie de la Jordanie, qui représente plus de 15 % des exportations du pays.

Le projet est financé par la BEI en collaboration avec la Banque islamique de développement et également à l'aide d'une émission obligataire directe lancée par l'entreprise sur le marché international des capitaux en Jordanie. Mise à disposition au titre des accords de partenariat euro-méditerranéen, l'opération s'inscrit dans le cadre des efforts que la BEI déploie à l'appui du secteur industriel au Moyen-Orient afin de faciliter la transition économique de la région, dans la perspective de la mise en place de la zone de libre-échange entre l'UE et les pays méditerranéens, qui devrait voir le jour en 2010.

La Banque européenne d'investissement (BEI) a été créée en 1958 dans le cadre du Traité de Rome pour financer, à l'aide de prêts, des investissements favorisant la réalisation des objectifs de l'Union européenne. Elle participe à la mise en œuvre des politiques communautaires de coopération avec les pays tiers qui ont signé des accords de coopération ou d'association avec l'Union. Pour ce qui concerne le Bassin méditerranéen, la BEI intervient dans le cadre et à l'appui du Partenariat euro-méditerranéen, adopté à Barcelone en 1995, qui vient s'ajouter aux propres politiques de coopération bilatérale des Etats membres de l'UE.Dans le cadre des dispositions relevant de ce Partenariat, la BEI s'est engagée à prêter, entre 2000 et 2006, 6 425 millions d'EUR en faveur de projets d'investissement dans 12 pays méditerranéens non-membres de l'UE. En 1999, la Banque a engagé près de 1 milliard d'EUR en faveur d'un large éventail d'investissements dans le Bassin méditerranéen.Le présent prêt fait suite à un certain nombre d'autres opérations de la BEI en Jordanie et porte le montant total de ses financements dans ce pays depuis 1978 à plus de 500 millions d'EUR, en faveur de projets dans les domaines suivants : approvisionnement en eau et traitement des eaux usées, transports, télécommunications, transport et distribution d'électricité, développement agricole et projets industriels réalisés, entre autres, par des PME.


(1) Les taux de conversion utilisés par la BEI sont : 1 EUR = 6,55957 FRF; 0,971400 USD; 0,694900 JOD.