La Banque européenne d'investissement (BEI) va prêter 54 millions d'euros sur ressources propres(1), soit environ 35 milliards de francs CFA(2), aux Industries Chimiques du Sénégal (ICS) pour le doublement de leurs capacités de production d'acide phosphorique et la mise en exploitation d'un nouveau gisement de phosphate. Le contrat a été signé par M. Pierre Babacar Kama, Président Directeur Général des ICS, et M. Tassilo Hendus, chef de division pour l'Afrique occidentale et sahélienne à la BEI.

Le premier prêt de la BEI aux ICS, pour un montant de 20 millions d'euros, a été consenti au début des années 1980 lors de la création de l'entreprise. Un deuxième prêt accordé en 1986 pour un montant de 7 millions d'euros a permis à l'Etat sénégalais de participer à une augmentation du capital des ICS et en 1997 la BEI a financé une étude technique de certains aspects miniers du présent projet. Il s'agit ainsi de la quatrième opération de la Banque en faveur des ICS. Le secteur des phosphates au Sénégal a également bénéficié d'importantes contributions de l'Union européenne au titre du SYSMIN, en 1992 et 1993, pour un total de 25,5 millions d'euros.

Les ICS produisent de l'acide phosphorique et des engrais phosphatés à partir du minerai de phosphate de Taïba. Le projet financé comporte un volet de production chimique, avec la mise en place de nouveaux ateliers permettant de doubler la capacité de production d'acide phosphorique, et un volet minier qui vise le déplacement des activités d'extraction du phosphate vers le gisement de Tobène, également situé dans la région de Taïba. La société indienne IFFCO, premier producteur et distributeur d'engrais en Inde, actionnaire et client principal des ICS, s'est engagée à acheter la totalité de la production d'acide phosphorique supplémentaire.

D'un coût total dépassant 250 millions d'euros, les investissements de ce projet seront financés par la BEI, l'Agence Française de Développement (AFD), la Banque Ouest Africaine de Développement (BOAD) et un pool de banques sénégalaises, complétant la contribution d'autofinancement des ICS.

Le projet permettra d'améliorer les performances de l'activité minière et d'assurer la continuité de l'exploitation du phosphate, importante ressource naturelle du Sénégal. Il contribuera à augmenter la valeur ajoutée sénégalaise dans les exportations de la filière phosphate, première source de devises du pays, et à stabiliser l'emploi. En même temps, il contribuera à la protection de l'environnement par la réduction des impacts négatifs de la production minière et chimique, cet aspect ayant fait l'objet d'une étude d'impact approfondie.

Créée en 1958 par le Traité de Rome, la BEI finance des projets d'investissement concourant à la réalisation des objectifs des politiques de l'Union européenne (UE). Elle participe aussi à la mise en œuvre de la politique de coopération de l'UE avec les pays tiers qui ont signé des accords de coopération avec l'Union. La Quatrième Convention de Lomé a été conclue en 1989 pour une période de dix ans et s'est accompagnée de deux Protocoles financiers, couvrant l'un la période 1991-1995, l'autre la période 1996-2000. L'enveloppe financière disponible au titre du deuxième Protocole totalise EUR 14,6 milliards, dont EUR 12 milliards d'aide non remboursable fournie par les États membres de l'UE, EUR 1 milliard de capitaux à risques provenant du Fonds européen de développement et gérés par la BEI et un maximum EUR 1,6 milliard consentis sous forme de prêts sur les ressources propres de la BEI.


(1) Les ressources propres sont les fonds que la BEI se procure sur les marchés internationaux des capitaux.

(2) Taux de conversion en cours : 1 euro = 655, 957 XOF, 6,55957 FRF.