La Banque européenne d'investissement (BEI), l'institution de financement à long terme de l'Union européenne (UE), a prêté en 1998 558 millions d'EUR (1) à des pays d'Afrique, des Caraïbes et du Pacifique (ACP) signataires de la Convention de Lomé, dont 288 millions d'EUR financés par des ressources que la Banque se procure sur les marchés internationaux des capitaux (ses ressources propres) et 270 millions d'EUR par des capitaux à risques du Fonds européen de développement (2).

Le financement du développement industriel dans les ACP a absorbé 43 % du montant total des prêts, l'essentiel (64 %) ayant été distribué aux petites et moyennes entreprises par le biais de prêts globaux de la BEI et de prises de participations (au nom de l'UE) dans le capital, principalement, d'intermédiaires financiers nationaux des pays ACP. Les prêts consentis à l'appui de projets relevant du secteur de l'énergie ont représenté 42 % du total et comprenaient certains projets de grande dimension, situés à la Barbade, en Ethiopie, à Madagascar, en Namibie et en Zambie, ainsi qu'un projet régional ayant pour bénéficiaires le Mali, la Mauritanie et le Sénégal. Des ouvrages dans le domaine du traitement de l'eau (10 %) et des infrastructures de communications (5 %) ont eux aussi reçu des concours financiers importants de la Banque.

Les opérations de prêt signées entre janvier et septembre 1998, pour un montant de 274 millions d'EUR au total, ont été annoncées dans un communiqué de presse paru le 1er octobre 1998 et qui peut être consulté sur le site Internet de la BEI. La répartition par pays des prêts accordés par la BEI au cours du dernier trimestre de 1998 dans les pays ACP est la suivante :

  • Ensemble des pays ACP : 20 millions d'EUR sur capitaux à risques aux institutions bilatérales de financement du développement des Etats membres de l'UE pour le financement partiel de prises de participations dans des petites et moyennes entreprises (PME).
  • Afrique de l'Ouest : 20 millions d'EUR à la Banque ouest-africaine de développement (BOAD) pour le financement, dans des pays membres de l'Union économique et monétaire ouest-africaine (UEMOA), d'initiatives mises en œuvre par des PME du secteur privé et de projets viables de moyenne dimension dans le domaine des infrastructures nationales et régionales.
  • Barbade : 30 millions d'EUR à la société Barbados Light and Power Company Ltd, pour la mise à niveau de la capacité de production d'électricité par les centrales diesel afin de satisfaire la demande croissante et de maintenir la fiabilité de l'approvisionnement.
  • Côte d'Ivoire : 5,5 millions d'EUR à l'Aéroport international d'Abidjan (AERIA) pour la modernisation et l'agrandissement de l'aéroport.
  • République dominicaine : 4 millions d'EUR (dont 1 million d'EUR sur capitaux à risques) à la banque ADEMI (Banco de Desarrollo ADEMI, S.A.) pour le financement d'investissements à moyen et long terme réalisés par des PME des secteurs de l'industrie, de l'agro-industrie, du tourisme, des transports et des services connexes. Le montant d'1 million d'EUR sur capitaux à risques servira à financer une prise de participation, par la Banque et au nom de la Communauté européenne,dans le capital de la banque ADEMI.
  • Fidji : 2 millions d'EUR sur capitaux à risques à Hillview Ltd pour la rénovation et l'agrandissement de l'hôtel Reef Resort près de Korotogo, sur la côte corallienne, l'une des principales destinations touristiques de Fidji. Situé à une cinquantaine de minutes de l'Aéroport international de Nadi, l'hôtel offre une localisation intéressante pour les touristes venant de destinations éloignées.
  • Ghana : 3 millions d'EUR sur capitaux à risques à Leasafric Ghana Limited pour le financement d'opérations de crédit-bail dans les secteurs de l'industrie, des mines, des transports et du tourisme. Le crédit-bail est, pour les entreprises moyennes, un moyen de plus en plus intéressant pour se procurer des actifs productifs.
  • Guinée : 500 000 EUR sur capitaux à risques à la Société guinéenne d'hôtellerie et d'investissements pour la rénovation du NOVOTEL/Grand hôtel de l'indépendance à Conakry, en complément de concours déjà accordés par la Banque pour la privatisation et la modernisation de l'hôtel.
  • Kenya : 32 millions d'EUR à l'Etat kényan pour rétrocession à dix banques commerciales participant au mécanisme Global Private Enterprise. Le prêt appuiera des investissements réalisés par des petites et moyennes entreprises privées des secteurs productifs (industrie manufacturière, agro-industrie, horticulture/floriculture, industries extractives et tourisme) et des services connexes.
  • Madagascar : 29 millions d'EUR au total à la République de Madagascar pour rétrocession à Jiro Sy Rano Malagasy (JIRAMA). Un montant de 25 millions d'EUR contribuera à la remise en état de centrales électriques et à l'extension des réseaux de transport et d'approvisionnement en électricité à Antananarivo et Antsirabé. Un second prêt de 4 millions d'EUR servira au financement partiel de la remise en état, de la modernisation et de l'extension des installations d'approvisionnement en eau potable dans les deux villes.
  • Malawi : 10 millions d'EUR au total sur capitaux à risques, dont 8,5 millions d'EUR à la République du Malawi pour rétrocession aux quatre instituts de crédit participant à un mécanisme prévoyant l'octroi de prêts et de ressources sous forme de fonds propres à l'appui d'investissements réalisés par des petites et moyennes entreprises privées des secteurs productifs. Un concours supplémentaire de 1,4 million d'EUR accordé à la République du Malawi servira au financement partiel, par le biais de la Commission de privatisation, de prises de participations dans des sociétés privatisées. La Banque participera également, au nom de la Communauté européenne, à une souscription de nouvelles actions à hauteur de 100 000 EUR, dans le cadre de l'augmentation du capital-actions de l'Investment and Development Bank of Malawi (Indebank).
  • Mauritanie : 15 millions d'EUR à la Société nationale industrielle et minière pour la mise en valeur d'un gisement de minerai de fer à Zouérate, dans le nord de la Mauritanie. Le projet permettra d'accroître la production de la mine et d'améliorer les moyens de transport et les infrastructures de manutention du minerai de fer, en raccordant la mine au réseau de transport ferroviaire qui relie actuellement Zouérate au port minéralier de Nouadhibou sur la côte atlantique.
  • Namibie : 65 millions d'EUR au total, dont 55 millions d'EUR à la Namibian Power Corporation Ltd (Nampower) pour la construction d'une seconde ligne de transport à haute tension devant interconnecter les réseaux de Nampower en Namibie et d'Eskom en Afrique du Sud, projet essentiel pour répondre à l'augmentation prévue de la demande d'électricité en Namibie, notamment dans le secteur minier. Un second prêt de 10 millions d'EUR, accordé à Telecom Namibia Ltd, servira au financement partiel de la modernisation et de l'expansion du réseau de télécommunications fixes dans le sud du pays, en particulier les transmissions interurbaines et internationales.
  • Saint-Vincent-et-les Grenadines : 4 millions d'EUR à l'Etat de Saint-Vincent-et-les Grenadines pour rétrocession à la compagnie St Vincent Electricity Services Ltd. (Vinlec) pour l'expansion de la centrale électrique de Cane Hall, alimentée au diesel, grâce à l'installation d'un nouveau générateur diesel et à la réalisation d'investissements connexes.
  • Suriname : 4 millions d'EUR à la State Oil Company of Surinam (Staatsolie Maatschappij Suriname N.V.) pour la mise en valeur de la zone « TA-58 » située dans le périmètre du gisement de pétrole de Tambaredjo, y compris le forage de puits supplémentaires et l'installation d'équipements de surface destinés à accroître la production du gisement, ainsi que pour la construction d'un oléoduc de 21 kilomètres entre le terminal de Tout-Lui-Faut et les installations de Suralco.
  • Ouganda : 17 millions d'EUR au total sur capitaux à risques, dont 15 millions d'EUR à la République d'Ouganda pour rétrocession aux huit banques et institutions financières participant au mécanisme Private Enterprise, qui prévoit l'octroi de prêts et l'apport de fonds propres et de quasi-fonds propres à l'appui du financement d'investissements réalisés par des petites et moyennes entreprises privées des secteurs productifs et des services connexes. Un prêt, s'élevant à 1,8 million d'EUR au total, contribuera à des opérations de crédit-bail commercial portant sur des installations, du matériel et des véhicules, au profit de petites et moyennes entreprises du secteur privé ; une partie du prêt (1,2 million d'EUR) a été consentie à l'Uganda Leasing Company Ltd (ULC) et le solde à la Development Finance Company of Uganda Ltd pour le financement partiel de sa participation dans les fonds propres d'ULC. Une somme de 225 000 EUR accordée à la République d'Ouganda concourra au financement d'une étude de faisabilité et à un programme de développement des activités en vue d'établir une zone industrielle à la périphérie de Kampala.
  • Zambie : 15 millions d'EUR sur capitaux à risques à Barclays Bank of Zambia Ltd, Stanbic Bank Zambia Ltd, Standard Chartered Bank Zambia Ltd pour rétrocession à des petites et moyennes entreprises du secteur privé.

Créée en 1958 par le Traité de Rome, la BEI finance des projets d'investissement concourant à la réalisation des objectifs des politiques de l'Union européenne (UE). Elle participe aussi à la mise en œuvre de la politique de coopération de l'UE avec les pays tiers qui ont signé des accords de coopération ou d'association avec l'Union.La Quatrième Convention de Lomé a été conclue en 1989 pour une période de dix ans et est assortie de deux Protocoles financiers, couvrant l'un la période 1991-1995, l'autre la période 1996-2000. L'enveloppe financière disponible au titre de ce deuxième Protocole se monte à 14,6 milliards d'EUR au total, dont 12 milliards d'EUR d'aide non remboursable fournie par les Etats membres de l'UE, 1 milliard d'EUR de capitaux à risques gérés par la BEI et un maximum de 1,6 milliard d'EUR consentis sous la forme de prêts sur les ressources propres de la BEI.


(1) 1 EUR = 6,55957 FRF, 0,705455 GBP, 166,386 ESP.

(2) Le Fonds européen de développement (FED) est constitué par les contributions des Etats membres de l'UE. La BEI administre sous mandat une partie du FED, qu'elle utilise principalement pour des opérations sur capitaux à risques.