En 1998, les financements de la Banque européenne d'investissement (BEI) en Italie ont augmenté de 30 % par rapport à 1997, s'établissant à 8 800 milliards d'ITL (4 500 millions d'EUR). Les prêts au Mezzogiorno ont atteint 3 200 milliards d'ITL, soit 35 % d'augmentation, ce qui porte le total des financements de la BEI dans cette région pour les trois dernières années à quelque 8 500 milliards d'ITL.

Les prêts accordés par la BEI en 1998 ont contribué à financer des investissements d'un montant total supérieur à 35 000 milliards d'ITL, dont 13 000 milliards dans le cadre de projets situés dans le Mezzogiorno. Selon les estimations, une fois menés à bien, ces investissements contribueront à créer et à stabiliser quelque 46 000 emplois.

Les détails de l'activité de prêt et d'emprunt de la BEI en Italie durant l'année ont été exposés lors d'entretiens qui ont eu lieu entre M. Carlo Azeglio Ciampi, Ministre du Trésor et Gouverneur de la BEI pour l'Italie, M. Antonio Fazio, Gouverneur de la Banque d'Italie, et une délégation de la BEI conduite par sir Brian Unwin, Président, et M. Massimo Ponzellini, Vice-président. A l'occasion de sa visite en Italie, sir Brian a également signé un contrat de prêt de 200 milliards d'ITL en faveur de la mise en valeur par l'ENI d'importantes ressources pétrolières à Val d'Agri, en Basilicate.

Les prêts les plus remarquables dans le Mezzogiorno ont concerné le TAV, l'infrastructure ferroviaire à grande vitesse reliant Rome et Naples (le tronçon Florence-Bologne avait aussi été financé par la BEI), la première phase des travaux de l'autoroute Salerne-Reggio di Calabria (financement de 530 milliards d'ITL) et le métro de Naples (financement de 150 milliards d'ITL) ; s'y ajoutent le renforcement du réseau de télécommunications dans l'ensemble du Mezzogiorno et des prêts en faveur d'usines importantes du groupe Fiat à Melfi et à Termini Imerese.

Un tiers du montant total des prêts est allé à l'industrie. Les prêts en faveur de projets individuels dans ce secteur se sont élevés à 1 200 milliards d'ITL et les prêts globaux, accordés principalement en faveur de PME, ont représenté 1 670 milliards d'ITL. Le prêt global est un mécanisme de financement utilisé par la BEI pour fournir des crédits à long terme à un intermédiaire financier, lequel en rétrocède le produit en montants de moindre importance à des entreprises de petite et moyenne dimension. En Italie, 30 banques traitent actuellement les prêts globaux de la BEI directement et 43 indirectement, par l'entremise d'autres institutions financières.

« L'Italie peut se prévaloir du plus vaste réseau d'intermédiaires financiers pour les prêts globaux de la BEI de toute l'Union européenne » a souligné sir Brian Unwin lors d'une conférence de presse qui s'est tenue à Rome au Ministère du Trésor. « En 1998 également, la Banque a augmenté ses investissements en Italie en faveur des infrastructures, en particulier dans les secteurs de la rénovation urbaine, de la santé et de l'éducation qui entrent dans le cadre du Programme d'action spécial d'Amsterdam (PASA). A cet égard, la Banque a signé un contrat de prêt global avec Crediop pour le financement d'initiatives de petite et moyenne dimension dans le domaine des infrastructures, et on peut citer également un prêt à la ville de Florence, qui est le premier prêt direct à avoir été accordé à une collectivité locale en Italie, et l'approbation de financements en faveur de deux centres hospitaliers universitaires. Au cours de l'année, en réponse à des besoins spécifiques, la Banque a aussi mis en place un financement de 700 milliards d'ITL pour des travaux urgents de reconstruction à la suite des tremblements de terre survenus en Ombrie et dans les Marches, et prêté assistance aux Services de la protection civile pour coordonner des études sur la situation hydrogéologique de la région de Sarno après les inondations qui l'ont frappée. »

Après le premier prêt global avec partage des risques conclu en 1997 avec l'IMI dans le cadre du nouveau « guichet capital-risque » du PASA, la BEI a établi de nombreux contacts en 1998 dans le but d'identifier de nouvelles opérations devant permettre de développer la base institutionnelle et l'expertise en matière de capital-risque.

Pour ce qui concerne la collecte de ressources, les nouvelles émissions obligataires lancées par la BEI dans 20 monnaies ont porté le total de ses emprunts en 1998 à plus de 30 milliards d'écus (+ 30 % par rapport à 1997). Les émissions euroconfluentes, qui seront relibellées en euros en 1999, représentent 47 % du total des émissions nouvelles (14 milliards d'écus). De nouvelles émissions en lires ont permis de collecter 8 255 milliards d'ITL, soit 14 % du total des emprunts, la lire confirmant ainsi son rang parmi les principales monnaies de la Banque.

Au début du mois de décembre, dans le cadre de la stratégie qu'elle mène pour promouvoir activement l'euro, la BEI a lancé un nouvel emprunt obligataire de référence, à savoir la première émission directe en euros de l'histoire, d'un montant d'un milliard. La date de paiement est fixée au 7 janvier 1999 et il s'agit de la première opération à taux fixe dont tous les flux financiers doivent être réglés en euros.

« Avec cet emprunt obligataire de référence, qui revêt un caractère historique, nous venons de franchir une nouvelle étape dans notre stratégie visant à contribuer au développement et à la consolidation d'un marché bien diversifié et liquide pour l'euro. Cet emprunt s'inscrit dans une série de transactions de taille importante effectuées par la BEI en euros, et marque le début de la nouvelle ère qui commencera sur les marchés des capitaux avec le lancement de l'UEM le 1er janvier 1999 », a déclaré sir Brian.


Les taux de conversion utilisés par la BEI à des fins statistiques pour le trimestre en cours sont les taux en vigueur le 30 septembre 1998, à savoir : 1 écu = 1 939,74 ITL, 6,58 FRF.