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La Banque européenne d’investissement (BEI) a publié les conclusions de son édition latino-américaine et caribéenne de l’enquête de la BEI sur le climat. Le sondage, réalisé en mai 2023, a recueilli les réponses de plus de 10 500 participants de 13 pays de la région[1], dont 1 000 Équatoriens. L’enquête vise à comprendre comment les citoyennes et les citoyens perçoivent les changements climatiques, quel impact ces derniers ont sur eux et ce qu’ils attendent des pouvoirs publics dans ce domaine.

Principales conclusions

  • 93 % des Équatoriennes et Équatoriens interrogés estiment que les changements climatiques ont des répercussions sur leur quotidien.
  • 92 % sont favorables à un durcissement des politiques publiques, obligeant la population à adopter des comportements respectueux du climat.
  • 75 % affirment que les changements climatiques nuisent à leurs revenus ou à leurs moyens de subsistance.
  • 61 % des personnes interrogées pensent qu’elles pourraient devoir déménager dans une autre région ou un autre pays en raison des changements climatiques.
  • 82 % estiment que nous devrions nous concentrer sur les investissements dans des sources d’énergie renouvelables.

L’enquête de la BEI sur le climat montre que les changements climatiques et la dégradation de l’environnement sont désormais considérés comme des défis majeurs auxquels l’Équateur est confronté, tout comme la violence et la criminalité, la pauvreté et les inégalités, le chômage et les disparités sociales. Dans l’ensemble, l’Amérique latine affiche un pourcentage relativement faible de personnes niant la réalité des changements climatiques, avec une moyenne de 5 % (moins de 2 % en Équateur). Au total, 79 % des Équatoriens reconnaissent que les activités humaines comme la combustion de combustibles fossiles sont celles qui contribuent le plus aux changements climatiques. Cette prise de conscience est primordiale pour que la population adhère aux politiques visant à réduire les émissions de gaz à effet de serre.

Les effets sur le quotidien

Parmi les Équatoriens interrogés, 93 % affirment ressentir les effets des changements climatiques dans leur quotidien et 59 % disent en être « très affectés ». Ce pourcentage est particulièrement élevé dans tous les pays sondés, allant de 84 % en Uruguay au chiffre impressionnant de 96 % en El Salvador. Cela reflète les conséquences tangibles de phénomènes météorologiques extrêmes et de la dégradation de l’environnement. Par exemple, 25 % des Équatoriens ont déjà été confrontés à la rareté de l’eau (notamment des pénuries et des conflits entourant les ressources en eau). En outre, 75 % des personnes interrogées en Équateur affirment que les changements climatiques pèsent sur leurs revenus ou leurs moyens de subsistance. Ce sentiment est partagé par la majorité de la population dans chaque pays, avec des chiffres allant de 58 % en Uruguay à 77 % au Pérou.

Préoccupations entourant les migrations liées au climat

L’une des conclusions surprenantes de cette enquête est que 61 % des Équatoriens interrogés pensent qu’ils pourraient devoir déménager dans une autre région ou un autre pays du fait des changements climatiques. Il s’agit du pourcentage le plus élevé de tous les pays sondés. Dans neuf des 13 pays étudiés, plus de la moitié de la population en est convaincue (de 50 % en Argentine à 61 % en Équateur). Ce sentiment est encore plus fort chez les jeunes Équatoriens interrogés (67 % des moins de 30 ans).

Soutien de la population à l’action des pouvoirs publics

Au total, 92 % des Équatoriens sondés sont favorables au durcissement des mesures mises en œuvre par les pouvoirs publics pour lutter contre les changements climatiques. Ce sentiment est très répandu en Amérique latine et dans les Caraïbes, avec des taux allant de 83 % en Argentine et au Brésil à 95 % au Pérou. Cela démontre une certaine ouverture au changement en matière de politiques et de modes de vie dans l’intérêt de la durabilité environnementale à long terme.
Lorsqu’on leur a demandé quel devrait être l’objectif principal du gouvernement, 84 % des Équatoriennes et Équatoriens interrogés ont déclaré que l’accent devrait être mis sur l’environnement et la croissance durable plutôt que sur la croissance économique à tout prix.

Les politiques visant à protéger l’environnement et à lutter contre les changements climatiques et leurs répercussions sont vues d’un bon œil par la population équatorienne. Dans l’ensemble, 82 % des Équatoriens estiment que ces politiques amélioreront leur quotidien, par exemple en facilitant l’achat de denrées alimentaires ou l’accès à la santé. C’est plus que la moyenne de l’ensemble de la population de l’Amérique latine (76 %).

De même, 76 % des Équatoriens pensent que ces politiques seront une source de croissance économique et de richesse pour leur pays, et 71 % estiment qu’elles vont créer plus d’emplois qu’elles n’en supprimeront.

Des choix énergétiques tournés vers l’avenir

En Équateur, 82 % des personnes interrogées disent que le pays devrait donner la priorité aux investissements dans les énergies renouvelables plutôt que dans les combustibles fossiles ou dans d’autres sources d’énergie polluantes. Au total, 56 % privilégieraient des sources renouvelables à grande échelle, comme des centrales hydroélectriques, éoliennes, solaires ou géothermiques, tandis que 26 % privilégieraient des sources renouvelables de plus petite dimension, comme des panneaux solaires en toiture ou de petites centrales hydroélectriques. Cette nette préférence pour les investissements dans les énergies renouvelables reflète une prise de conscience croissante, parmi la population équatorienne, de l’importance de la durabilité et du rôle des énergies propres dans la lutte contre les changements climatiques.

Ricardo Mourinho Félix, vice-président de la BEI chargé de l’Amérique latine et des Caraïbes, ainsi que de la recherche économique :

« L’enquête de la BEI sur le climat reflète la prise de conscience et l’inquiétude croissantes de la population en Équateur ainsi qu’en Amérique latine et dans les Caraïbes face aux dangers des changements climatiques. Par l’intermédiaire de BEI Monde, nous visons à établir des partenariats avec les autorités, les villes et les entreprises équatoriennes afin de soutenir l’action climatique sur le terrain grâce à des investissements verts et résilients. Nous encourageons les clients potentiels à contacter notre bureau de Bogota. »

Ambroise Fayolle, vice-président de la BEI chargé du climat :

« Les résultats de l’enquête de la BEI sur le climat menée en Amérique latine et dans les Caraïbes témoignent de la prise de conscience de la population, dans son ensemble, de la capacité de la transition écologique à être un moteur de croissance économique. À la BEI, nous voulons aider la région à accélérer la transition écologique et à renforcer la résilience face aux effets des changements climatiques. »


Vous souhaitez en savoir plus ?

Toutes les données de l’enquête sont disponibles ici.

À propos de la BEI

La Banque européenne d’investissement (BEI), dont les actionnaires sont les États membres de l’Union européenne (UE), est l’institution de financement à long terme de l’UE. Elle met à disposition des financements à long terme pour des investissements de qualité qui contribuent à la réalisation des grands objectifs de l’UE. La BEI met l’expérience et le savoir-faire de ses ingénieurs et économistes au service du montage et de l’instruction de projets de grande qualité. Institution financière notée AAA au service des politiques de l’UE, la BEI offre des conditions financières attrayantes, notamment des taux d’intérêt compétitifs et des échéances adaptées aux projets. Grâce à ses partenariats avec l’Union européenne et d’autres donateurs, elle peut également fournir des aides non remboursables destinées à renforcer l’impact sur le développement des projets qu’elle appuie.

À propos de BEI Monde en Équateur

La BEI est le premier bailleur de fonds public multilatéral au monde. Elle a financé environ 10,8 milliards d’EUR d’investissements à l’extérieur de l’Union européenne en 2022 par l’intermédiaire de BEI Monde, la branche de la BEI créée la même année pour des activités hors UE. Depuis que la banque de l’UE a débuté ses opérations en Équateur en 2006, elle y a mis à disposition plus de 876 millions d’EUR à des conditions avantageuses, sur le plan tant de la durée que des taux d’intérêt, pour appuyer des investissements visant à améliorer la qualité de vie de la population équatorienne.

À propos de BEI Monde en Amérique latine

BEI Monde apporte depuis 2022 un soutien économique à des projets réalisés en Amérique latine en finançant des investissements à long terme à des conditions favorables et en fournissant l’assistance technique nécessaire pour garantir que ces projets produisent des résultats sociaux, économiques et environnementaux positifs. Depuis le lancement de ses opérations en Amérique latine en 1993, la BEI a accordé des prêts pour un total d’environ 13 milliards d’EUR à l’appui de plus de 150 projets dans 15 pays de la région.

À propos de l’initiative Global Gateway

BEI Monde est un partenaire essentiel dans la mise en œuvre de l’initiative Global Gateway de l’Union européenne qui soutient des projets solides qui resserrent les liens mondiaux et régionaux dans les secteurs du numérique, du climat, des transports, de la santé, de l’énergie et de l’éducation. S’appuyant sur les 65 années d’expérience de la Banque dans ce domaine, BEI Monde place l’investissement dans la connectivité au cœur de son action. Aux côtés de ses partenaires, d’autres institutions de l’UE et des États membres de l’UE, BEI Monde entend soutenir, d’ici la fin de 2027, 100 milliards d’EUR d’investissements, soit environ un tiers de la dotation globale de l’initiative, y compris en Équateur et dans le reste de l’Amérique latine.

À propos de BVA

Société internationale d’études et de conseil, BVA se spécialise dans les enquêtes d’opinion et l’analyse de données. En partenariat avec diverses organisations, BVA fournit des études de marché et des résultats d’enquêtes complets.


[1] Argentine, Brésil, Chili, Colombie, Costa Rica, El Salvador, Équateur, Mexique, Panama, Paraguay, Pérou, République dominicaine et Uruguay.