Un groupe d’experts constitué par la Commission, auquel participent la Banque européenne d’investissement et les États membres, a commencé à étudier la possibilité de mettre en place une plateforme européenne pour la coopération extérieure et le développement. L’objectif serait d’accroître l’incidence des activités de coopération extérieure de l’UE en optimisant les mécanismes financiers panachant aides non remboursables européennes et prêts et, par là même, d’exercer un effet de levier sur la mobilisation des ressources financières, pour l’heure limitées, à l’appui des priorités de la politique extérieure et de développement au bénéfice des pays partenaires de l’Union.

Olli Rehn, vice-président de la Commission européenne, chargé des affaires économiques et monétaires et de l’euro, et Andris Piebalgs, commissaire européen chargé du développement, ont déclaré : « La mise en place d’une plateforme européenne pourrait donner un nouveau coup d’accélérateur à la mise en commun de nos ressources et à la promotion d’une stratégie de dimension européenne.  La sortie de la pauvreté dans les pays en développement nécessite la création d’un environnement économique favorable pour le secteur privé local, l’instauration de mesures destinées à attirer les investissements privés nationaux et étrangers et l’amélioration des infrastructures. Comme indiqué dans notre nouvelle communication sur le « Programme pour le changement » de la future politique de développement, l’UE doit renforcer l’effet d’entraînement qu’elle exerce sur l’activité et les ressources dans le secteur privé, au profit de l’intérêt public. »

Philippe Maystadt, président de la BEI, a ajouté : « Face aux contraintes de ressources qui prévalent actuellement dans l’Union européenne, il devient de plus en plus important que la Commission, la BEI, les États membres et d’autres institutions financières européennes unissent leurs forces pour soutenir l’ambitieux programme de politique extérieure de l’UE. J’ai la ferme conviction que s’appuyer sur les compétences et les ressources de l’ensemble des acteurs de l’UE constitue la voie à suivre pour optimiser l’efficacité des financements de l’UE à l’appui des pays partenaires. »

Le Parlement européen et le Conseil ont demandé à la Commission européenne de constituer un groupe d’experts des États membres, du Service européen pour l’action extérieure et de la Banque européenne d’investissement pour évaluer les coûts et les avantages de la mise en place d’une plateforme européenne pour la coopération extérieure et le développement. Ce groupe d’experts consultera d’autres acteurs concernés, notamment des institutions de financement multilatérales et bilatérales. La Commission rendra compte des conclusions de ces experts au Parlement européen et au Conseil à la mi-2012 et, le cas échéant, fera des recommandations pour l’établissement de cette plateforme.

Depuis 2007, l’UE a déjà instauré plusieurs mécanismes, comme le Fonds fiduciaire UE-Afrique pour les infrastructures, la Facilité d’investissement pour le voisinage, le Cadre d’investissement en faveur des Balkans occidentaux, la Facilité d’investissement pour l’Amérique latine et la Facilité d’investissement pour l’Asie centrale. Les quelque 570 millions d’EUR d’aides non remboursables du budget de l’UE et du Fonds européen de développement ont, par effet de levier, permis de mobiliser environ 8 milliards d’EUR sous forme de prêts de la BEI et d’autres institutions de financement européennes, et dans leur sillage, ce sont au total plus de 20 milliards d’EUR qui ont été débloqués pour le financement d’opérations au titre de la politique européenne d’action extérieure et de développement.

Une plateforme européenne pour la coopération extérieure et le développement pourrait améliorer encore le fonctionnement de ces mécanismes de panachage des prêts et des aides non remboursables à l’extérieur de l’UE, notamment via la mobilisation de ressources supplémentaires, y compris dans le secteur privé.