Dans le cadre du Mécanisme pour un développement propre qui relève du Protocole de Kyoto, un consortium composé d’ORBEO, du Fonds Capital Carbone Maroc et du Fonds carbone pour l’après-2012 (P12, dont First Climate est le conseiller), a annoncé aujourd’hui la signature, avec la régie marocaine Office national de l’électricité (ONE), d’un accord d’achat de droits d’émission équivalents à 2 millions de tonnes de CO, qui restera valable jusqu’en 2018.

Les crédits carbone seront générés par un projet de production d’électricité d’origine éolienne de 140 MW – le plus grand parc éolien d'Afrique – situé dans une zone extrêmement ventée de l'est de Tanger, dans le nord du Maroc. Le projet, qui s’inscrit dans le contexte du programme de l’État marocain en faveur des énergies renouvelables, est en service depuis juin 2009.

Le consortium assurera la gestion de ce programme d’acquisition de crédits carbone, marché qu’il a obtenu à l’issue d’un appel à la concurrence lancé par l’ONE concernant la vente de crédits carbone.

Au titre de cet accord, le consortium sera chargé de gérer la procédure d’enregistrement du projet prévue par la Convention-cadre des Nations Unies sur les changements climatiques (CCNUCC), et d’acquérir des unités de réduction certifiée d’émissions antérieures et postérieures à 2012 résultant du projet.

Simon Brooks, le vice-président de la Banque européenne d’investissement responsable des énergies renouvelables, a déclaré :« La BEI a financé le parc éolien de Melloussa, près de Tanger à l’aide d’un prêt de 80 millions d'EUR, et elle contribue depuis 2008 au Fonds carbone pour l’après-2012. Nous appuyons fermement l’objectif à long terme de l’État marocain qui vise à utiliser les énergies renouvelables pour améliorer la sûreté de l’approvisionnement énergétique et favoriser un développement durable. La présente opération témoigne de la confiance accordée à ce projet emblématique pour l'après-2012. »

Concernant la programmation de l’accord d’achat de droits d’émissions, Azzedine Khatami, responsable Projets stratégiques à l'ONE, a déclaré : « Le parc éolien est une véritable réussite ; son achèvement constitue pour le pays un important jalon sur la voie de l'augmentation de la part des énergies renouvelables dans la production d'électricité. Nous ne pouvons toutefois pas nous reposer sur nos lauriers car les prêts doivent être remboursés et, compte tenu des incertitudes liées à l'après-2012, l’ONE a décidé de signer sans attendre cet accord d’achat de droits d’émission pour l’avant et l’après-2012. L’offre soumise par le consortium était la mieux adaptée à notre situation. »

« ORBEO est fière d'avoir été l’artisan de la mise au point de cette opération en réunissant des compétences de différents horizons, notamment dans le domaine de la gestion des risques en rapport avec les réductions certifiées d'émissions pour l'après-2012. Cette excellente coopération nous a permis de réduire les risques au minimum tout en maximisant les recettes pour l’ONE. À cette occasion, nous avons démontré notre détermination à appuyer, à l'avenir, les mécanismes qui contribuent à lutter contre les changements climatiques », a pour sa part ajouté Laurent Valiergue, directeur de la prospection à ORBEO.

Selon Urs Brodmann, membre du bureau exécutif de First Climate et conseiller en investissements du Fonds carbone post-2012 : « L’opération que nous venons de conclure est un investissement emblématique pour le Fonds carbone post-2012. Sa mission consiste en effet à assurer le relais pendant la période d'incertitude qui précède la mise en place d'un dispositif pouvant succéder au Protocole de Kyoto. Elle dénote l’attrait croissant du continent africain en tant que destination des investissements carbone. Nous sommes en outre particulièrement heureux de voir que des synergies se sont créées avec la Banque européenne d'investissement, l'établissement allemand KfW et l'institut espagnol ICO. Tous sont parties prenantes du Fonds carbone post-2012 et avaient déjà participé au financement de certains projets réalisés par l'ONE. »

Hassan Laaziri, directeur général du CDG Capital Private Equity, gestionnaire d’actifs du FCCM, a déclaré : « Le FCCM se réjouit de participer à l’opération. Nous sommes certains que le marché marocain du carbone a de l’avenir et nous espérons conclure d’autres accords très prochainement. Par l’achat de crédits carbone, le FCCM s’engage à apporter son concours à la mise au point de projets relevant du MDP dans le pays et à faire du Maroc l'un des chefs de file africains dans ce domaine. »

Informations générales :  

ORBEO
ORBEO, www.orbeo.com est la coentreprise créée par Rhodia et Société Générale pour conjuguer leur expertise industrielle, environnementale et financière au bénéfice de la réduction des émissions de gaz à effet de serre.

De la conception du projet à sa commercialisation, ORBEO couvre l’ensemble de la chaîne de valeur du carbone.  ORBEO figure parmi les principaux acteurs des marchés du CO; c’est un créateur reconnu de projets de réduction des émissions de gaz à effet de serre.

Le rachat de OneCarbon International BV en 2009 a permis à ORBEO d’enrichir son portefeuille de projets de grande qualité visant à réduire les émissions, et d’élargir sa présence géographique.  Outre ses capacités de négoce et de commercialisation, le groupe offre à ses clients une vaste palette de produits et de services innovants et diversifiés.  ORBEO est une institution financière réglementée en France par le Comité des établissements de crédit et des entreprises d'investissement (CECEI).

First Climate
First Climate, www.firstclimate.com, est conseiller en investissement du Fonds carbone pour l'après-2012, et l’un des principaux groupes de gestion de fonds carbone en Europe.  Avec des bureaux sur quatre continents et plus de dix ans d’expérience sur le marché, First Climate est l’un des rares intermédiaires qui couvrent l’intégralité de la chaîne de valeur du carbone.  First Climate crée, finance et met en œuvre des projets répondant au Mécanisme de développement propre, au Mécanisme de mise en œuvre conjointe (MOC) et au programme d’unités de réduction vérifiée des émissions. En outre, il achète les crédits carbone créés par ces projets et offre des solutions de négoce personnalisées pour les entreprises soumises au Système communautaire d’échange de quotas d’émissions.  En tant que conseiller de plusieurs investisseurs institutionnels, First Climate structure et développe des fonds carbone et des produits apparentés.  Sur le marché volontaire, le groupe propose des unités de réduction vérifiée des émissions, contrôlées selon les normes internationales les plus exigeantes. 

ONE
L’Office national de l’électricité, www.one.org.ma, est l’opérateur de référence du secteur électrique au Maroc.  C’est un établissement public à caractère industriel et commercial créé en 1963.

Pour répondre aux défis actuels et contrôler notre avenir énergétique afin d’assurer le développement durable du Maroc, une nouvelle stratégie énergétique a été élaborée sur la base de choix technologiques et économiques.  Nos objectifs stratégiques sont les suivants : assurer la sécurité de notre approvisionnement énergétique, garantir la disponibilité et l’accessibilité de l’énergie au meilleur prix, réduire notre dépendance énergétique par la diversification des sources d’énergie, développer le potentiel énergétique national et encourager l’efficacité énergétique.

Les choix qui sous-tendent cette stratégie affectent l’ensemble du secteur : électricité, énergie renouvelable, réformes structurelles, etc.

P12
Le Fonds de crédits carbone pour l’après-2012, lancé en 2008, a été le premier fonds créé pour acheter les unités de réduction certifiée des émissions générées après 2012 dans le but spécifique de stimuler le marché des URCE après 2012. Appuyé par la Banque européenne d’investissement, la Caisse des Dépôts, l’Instituto de Crédito Oficial, KfW Bankengruppe et la Banque nordique d’investissement, le Fonds s’est imposé comme un acquéreur très intéressant pour les promoteurs de projets dans le monde entier. Cela a permis à First Climate, conseiller d’investissement, et à Conning Asset Management, gestionnaire d’investissement du Fonds, de mettre sur pied un portefeuille de projets MDP de projets de qualité ayant passé avec succès des tests d’évaluation des risques et des analyses d’audit préalable rigoureux. Le Fonds offre désormais une partie de son portefeuille à des acquéreurs potentiels.

FCCM
Fonds Capital Carbone Maroc est le premier fonds carbone de l’Afrique francophone.  Il a été créé par la Caisse de Dépôt et de Gestion du Maroc (CDG) en 2007, qui a par la suite été rejointe par CDC Climat et la Banque européenne d’investissement (BEI) en 2008. Le Fonds a pour objectif d’acheter des crédits carbone émis par des projets marocains dans plusieurs secteurs tels que l’efficacité énergétique, les énergies renouvelables, et la gestion des déchets.  Le Fonds est géré par CDG Capital Private Equity, l’un des principaux gestionnaires d’actifs marocains, dont le portefeuille s’élève à plus de 80 millions d’euros. Ce fonds a été créé par la Caisse de Dépôt et de Gestion (CDG) du Maroc en 2007.

Note :

(*) Le mécanisme de développement propre (MDP) est l’un des mécanismes de flexibilité définis dans le Protocole de Kyoto (GIEC, 2007). Il est défini à l’article 12 du Protocole, et vise deux objectifs :

(1) aider les parties non visées par l’Annexe I à atteindre un certain niveau de développement durable et à contribuer à l’objectif final de la Convention-cadre des Nations Unies sur les changements climatiques (CCNUCC), qui consiste à prévenir tout changement climatique dangereux ;

(2) aider les parties visées par l’Annexe I à respecter la limite d’émission qui leur a été imposée et à atteindre l’objectif de réduction auquel elles se sont engagées (limite d’émission de gaz à effet de serre).

Les parties visées à l’annexe I sont les pays mentionnés dans l’annexe I du traité, à savoir les pays industrialisés. Les parties non visées à l’annexe I sont les pays en développement.

L’objectif (2) est atteint en permettant aux pays visés par l’annexe I de partiellement respecter leur limite d’émission grâce à des unités de réduction certifiée des émissions (URCE) créées dans le cadre des projets MDP de réduction d'émission de gaz à effet de serre dans les pays en développement. Cette opération fait l’objet d’un contrôle pour s’assurer que les réductions d’émissions sont réelles et « supplémentaires ».

Le MDP est contrôlé par un Conseil exécutif, qui reçoit ses directives de la Conférence des parties à la Convention-cadre des Nations Unies sur les changements climatiques (CCNUCC).