Lors de la Conférence 2008 des parties (COP 14) à la Convention-cadre des Nations Unies sur les changements climatiques qui s'est tenue en Pologne, le groupe de la Banque européenne d'investissement (BEI) s'est déclaré résolu à mettre ses activités de financement au service de la lutte contre les changements climatiques. La BEI, qui œuvre par ses opérations de prêt à la réalisation des objectifs prioritaires de l'UE, était représentée à la fois aux discussions à haut niveau des ministres des finances à Varsovie et à la conférence plénière à Poznan.
La BEI met en œuvre des dispositifs bien rodés pour lutter contre les changements climatiques et elle joue à cet égard un rôle clé en aidant l'UE à atteindre ses objectifs environnementaux, tant à l'intérieur qu'à l'extérieur de ses frontières. Ces dernières années, la Banque a accru sa contribution en faveur de la lutte contre les dérèglements du climat, et son action dans ce domaine ne se dément pas dans les difficultés actuelles du secteur financier. Conformément au Plan européen de relance économique entériné par le Conseil ECOFIN le 2 décembre, le groupe BEI va accorder annuellement 6 milliards d'EUR de financements supplémentaires en 2009 et 2010 pour soutenir des technologies associées à la production d'énergie propre, à l'efficacité énergétique et à la faible intensité de carbone, afin de contribuer à faire de l'économie européenne une économie plus verte.

Dans le cadre de la conférence de presse organisée par la BEI à Poznan jeudi 11 décembre, Simon Brooks, vice-président responsable des activités environnementales de la Banque, s'est exprimé en ces termes : "La BEI a un rôle pivot à jouer au cours des deux années à venir. À travers nos opérations de prêt, nous devons veiller à ce que les mesures prises en Europe pour faire face à la crise financière restent compatibles avec des objectifs à plus long terme. La protection de l'environnement et la promotion d'une énergie propre et efficace sont parmi les objectifs communautaires à long terme les plus importants que la BEI ait à soutenir et auxquels elle puisse apporter de réels avantages économiques et commerciaux."

Philippe Maystadt, président de la BEI, a exposé la stratégie de l'institution en matière de lutte contre les changements climatiques aux ministres des finances réunis à Varsovie en début de semaine. Il a annoncé les actions que le groupe BEI se prépare à mener au cours des années à venir pour combattre les changements climatiques, à savoir :

  • une initiative pour l'UE dans le domaine de l'énergie durable, centrée sur l'efficacité énergétique et sur les énergies renouvelables ;
  • un plan destiné à promouvoir le financement des technologies à faible intensité de carbone, en particulier dans le secteur des transports ;
  • le fonds Marguerite 2020, fonds européen de capital-investissement axé sur l'énergie, le climat et les infrastructures.

Le groupe BEI a aussi organisé, en marge de la conférence de Poznan, trois rencontres au cours desquelles il a présenté l'ensemble de ses initiatives existantes pour faire face aux changements climatiques.  Mercredi 10 décembre, la Banque a tenu une session conjointe avec plusieurs autres institutions de financement multilatérales, notamment la Banque africaine de développement, la Banque asiatique de développement et la Banque européenne pour la reconstruction et le développement. Il y a été débattu des moyens à déployer pour mettre le marché du carbone au service de l'investissement dans le développement durable. Les intervenants se sont concentrés sur les secteurs des transports et de l'énergie, deux objectifs prioritaires de l'action de la BEI.

Jeudi 11 décembre, le vice-président Brooks a rencontré le commissaire européen Stavros Dimas, de la DG Environnement, pour faire le point à l'intention des participants aux sessions secondaires sur le lancement récent du GEEREF (Fonds mondial pour la promotion de l'efficacité énergétique et des énergies renouvelables), un fonds de fonds créé à l'initiative de la Commission européenne, structuré par le Fonds européen d'investissement (FEI) et géré conjointement par le FEI et la BEI. Des représentants de l'équipe du GEEREF ont expliqué de quelle manière ce partenariat public-privé sera utilisé pour attirer des investissements privés en faveur d'initiatives de petite et moyenne dimension mises en œuvre dans les pays en développement et représentant des solutions environnementales et énergétiques rationnelles et durables.

La BEI a en outre organisé un séminaire consacré à la préparation de sa contribution à un dispositif pour l'après-2012. Ses spécialistes ont souligné les succès remportés, dès son lancement en 2007, par le Fonds carbone pour l'après-2012, un instrument novateur et le premier fonds de ce type pour la Banque. Des experts invités ont par ailleurs exposé leur perception du rôle futur de l'institution, ce qui a servi de point de départ à une série de discussions sur les énergies renouvelables, l'efficacité énergétique, les services rendus par les écosystèmes et les technologies propres (piégeage et stockage du carbone, par exemple).

L'environnement est pris en compte dans tous les secteurs de l'activité de la BEI, qui met actuellement la dernière main à la nouvelle déclaration sur ses principes et normes en matière environnementale et sociale. Ce texte a fait l'objet de deux cycles de consultation publique.