La Banque européenne d'investissement a procédé à un réexamen de ses objectifs en matière de financement de projets énergétiques propres à favoriser la mise en œuvre des politiques européennes en vigueur pour ce secteur.

La Banque concentrera désormais son action sur cinq domaines particuliers : les projets de grande dimension, l'efficacité énergétique, les énergies renouvelables, la R-D dans le secteur de l'énergie et la coopération avec des pays situés à l'extérieur de l'UE dans le domaine de l'énergie.

La part des opérations en faveur du secteur de l'énergie dans l'activité de prêt totale de la BEI est revenue de 23 % dans les années 80 à 9 % pendant la période 2000-2005. Ces chiffres reflètent la tendance générale des investissements énergétiques à l'intérieur l'UE. La BEI a financé 5 % environ de ce type d'investissements, ce qui correspond à quelque 3,3 milliards d'EUR par an en moyenne au cours des cinq dernières années. À l'extérieur de l'UE, le financement des projets énergétiques représente une fraction plus importante des concours de la BEI dans les pays concernés.

Le fait que l'énergie retrouve une position prioritaire dans les activités de la Banque est le reflet de la politique de l'UE à l'égard des changements climatiques et du regain de tensions sur le marché du pétrole. Selon la nouvelle stratégie qui a été adoptée pour le Groupe BEI, la Banque devrait se démarquer du rôle de fournisseur universel de ressources qu'elle jouait jusqu'à maintenant au sein de l'UE pour évoluer vers celui de partenaire souple, proposant davantage de produits personnalisés, adaptés aux conditions du marché concerné et aux besoins des contreparties.

Dans les pays partenaires situés à l'extérieur de l'UE, l'objectif consiste à mieux contribuer à la réalisation des objectifs en matière de développement, en mettant davantage l'accent sur des stratégies d'intervention par pays et par secteur qui pourraient impliquer une prise de risque accrue, parallèlement à une augmentation des subventions disponibles et à une coopération plus étroite avec tous les intervenants.

  1. Le financement de projets énergétiques de grande dimension concernera principalement ceux qui représentent la plus haute priorité pour l'UE. La BEI financera en particulier les projets de nature à renforcer la sécurité de l'approvisionnement énergétique et le marché intérieur, et notamment les RTE prioritaires.
  2. S'agissant de l'efficacité énergétique, les domaines visés par l'intervention de la BEI comprennent les programmes d'investissement promouvant l'efficacité énergétique, la production combinée de chaleur et d'électricité ainsi que le chauffage urbain. De plus, la Banque examinera, avec les promoteurs, les possibilités d'augmenter le potentiel d'efficacité énergétique des projets qu'elle finance.
  3. Dans le domaine des énergies renouvelables, la BEI s'en tient aux objectifs de financement actuels (elle octroie en moyenne plus de 500 millions d'EUR de prêts par an à ce titre). En parallèle, l'accent sera placé sur le développement des marchés des énergies renouvelables les moins matures, tant à l'intérieur qu'à l'extérieur de l'UE, sur les énergies renouvelables sous-exploitées (en particulier les biocombustibles) et sur les nouvelles technologies.
  4. Le soutien à la R-D dans le secteur de l'énergie sera renforcé dans le cadre de la politique « i2i » actuelle en faveur de l'instauration d'une économie de la connaissance. De nouveaux instruments financiers prévoyant un partage des risques seront élaborés pour ce type de projets. Le Groupe veillera à l'existence d'une complémentarité entre le 7ème Programme-cadre de recherche de l'UE et son initiative i2i, et il consentira une aide financière aux plates-formes technologiques européennes ainsi qu'aux infrastructures de recherche consacrées à l'énergie.
  5. Dans les pays partenaires et dans les pays voisins, des efforts seront déployés en vue de créer, avec ces derniers, une communauté paneuropéenne de l'énergie visant à améliorer l'intégration des marchés de l'énergie. La BEI soutiendra également la mise en place de voies nouvelles pour l'importation d'énergie ainsi que la réalisation de projets de nature à renforcer l'approvisionnement énergétique. Dans les pays en développement, la BEI s'efforcera d'accroître l'accès à des sources modernes d'énergie et à favoriser la mise au point de solutions énergétiques durables, en soutenant en particulier l'émergence d'activités économiques générant peu d'émissions de carbone.