En 1999, les prêts de la Banque européenne d'investissement (BEI) aux pays d'Afrique, des Caraïbes et du Pacifique (ACP) signataires de la Convention de Lomé, ainsi qu'à la République d'Afrique du Sud, ont totalisé 491 millions d'EUR (1), dont 346 millions d'EUR financés par des ressources que la Banque se procure sur les marchés internationaux des capitaux (ses ressources propres) et 145 millions d'EUR par des capitaux à risques du Fonds européen de développement (2).

En 1999, les activités de prêt en faveur de ces pays ont continué d'être caractérisées, comme précédemment, par la tendance à mettre de plus en plus l'accent sur les entreprises privées, aussi bien de petite taille que de grande dimension, qui ont reçu 40% du total des prêts. On notera en particulier le grand nombre d'intermédiaires financiers établis dans les ACP qui ont eu recours aux lignes de crédit de la BEI pour financer des projets d'investissement de petite et moyenne dimension réalisés par des petites entreprises. Ces lignes de crédit contribuent également au développement du secteur financier intérieur des pays concernés, en renforçant leurs capacités techniques et financières.

Les opérations de prêt suivantes ont été signées au cours du dernier trimestre de 1999 (3) :

  • Afrique du Sud:135 millions d'EUR pour trois projets : 40 millions d'EUR à la Central Energy Fund (Pty) Ltd pour le financement partiel de l'extension du gisement de gaz satellite de Mossel Bay et d'installations connexes d'importation de condensat ; 45 millions d'EUR à la N3 Toll Ro ad Concessions (Pty) Ltd pour la modernisation et la mise à niveau technique de la route N3 reliant Heidelberg (région de Gauteng) à Cedara (à proximité de Pietermaritzburg, dans la province de Kwazulu-Natal) ; 50 millions d'EUR à la Development Bank of Southern Africa (DBSA) pour le financement de projets d'infrastructure de petite et moyenne dimension, essentiellement dans les secteurs de l'adduction d'eau et de l'assainissement.
  • Aruba:2,5 millions d'EUR (dont 500 000 EUR sur capitaux à risques) à l'Aruban Investment Bank NV pour le financement d'investissements à moyen et à long terme réalisés par des PME dans les domaines de l'industrie manufacturière, de l'agro-industrie, du tourisme, des transports et des services connexes.
  • Cameroun:15 millions d'EUR (dont 10 millions d'EUR sur capitaux à risques) conjointement à la Banque internationale pour l'épargne et le crédit, la Société commerciale de la banque-Crédit lyonnais et la Standard Chartered Bank Cameroon pour le financement de projets dans les domaines de l'industrie, de la transformation du bois, du tourisme, des services et des infrastructures commerciales. Le prêt vise à promouvoir les investissements du secteur privé, notamment en ce qui concerne le redressement de sociétés fraîchement privatisées, et le développement des PME.
  • Dominique:10 millions d'EUR au Gouvernement du Commonwealth de la Dominique pour rétrocession à la Dominica Electricity Services Ltd (DOMLEC) en vue de la construction d'une nouvelle centrale électrique thermique et des lignes de transport et sous-stations connexes, pour faire face à l'accroissement de la demande d'électricité.
  • Kenya: 73 millions d'EUR au total (dont 27 millions d'EUR sur capitaux à risques). Un prêt de 41 millions d'EUR a été consenti à la République du Kenya pour rétrocession à la Kenya Power and Lighting Company Ltd (KPLC) en vue du financement partiel des composantes «lignes de transport» et «sous-stations» du projet Olkaria II, une nouvelle centrale géothermique destinée à fournir de l'électricité à Nairobi. Un deuxième prêt de 9 millions d'EUR à une société privée, Mabati Rolling Mills Ltd, servira à financer l'installation d'une nouvelle ligne de galvanisation de tôles d'acier dans sa nouvelle usine située à proximité de Mombasa. Un troisième prêt de 23 millions d'EUR a été accordé à la République du Kenya pour rétrocession à dix intermédiaires financiers en vue du financement d'investissements de petite et moyenne dimension réalisés par le secteur privé dans les domaines de l'industrie manufacturière, de l'agro-industrie, du tourisme, des industries extractives et des services connexes ; les banques participant au mécanisme "Kenya Global Private Enterprise" sont les suivantes : ABN-AMRO, Barclays Bank of Kenya, Crédit Agricole Indosuez, Development Bank of Kenya, Banque de développement de l'Afrique orientale, Industrial Development Bank, Kenya Commercial Bank, National Bank of Kenya, Stanbic Bank Kenya et Standard Chartered Bank Kenya.
  • Kiribati: 2 millions d'EUR sur capitaux à risques à la Development Bank of Kiribati pour le financement d'entreprises de petite et moyenne dimension relevant des secteurs de l'industrie manufacturière, de l'agro-industrie, de la pêche, du tourisme, des transports, des infrastructures productives et des services connexes.
  • Madagascar: 9 millions d'EUR au total sur capitaux à risques, dont 8 millions d'EUR mis à la disposition de la BNI-Crédit lyonnais, de la Banque malgache pour l'Océan Indien, de la BFV-Société générale et de l'Union Commercial Bank pour le financement d'investissements de petite et moyenne dimension réalisés par le secteur privé dans les domaines de l'industrie, de l'agro-industrie, de la pêche, des industries extractives, des transports, du tourisme et des services connexes. La société Aquaculture de la Mahajamba a bénéficié d'un prêt de 1 million d'EUR pour l'aménagement de viviers de géniteurs et d'une ferme à crevettes.
  • Mozambique: 17 millions d'EUR au total (dont 13,5 millions d'EUR sur capitaux à risques). Un prêt de 7 millions d'EUR a été consenti à Maragra Açúcar pour la remise en état et la modernisation d'une sucrerie et d'une plantation irriguée de canne à sucre dans le sud du Mozambique. Un concours de 10 millions d'EUR a été apporté à sept intermédiaires financiers pour le financement d'investissements de petite et moyenne dimension réalisés par le secteur privé dans les domaines de l'industrie manufacturière, de l'agro-industrie, du tourisme, des industries extractives et des services connexes ; les banques participant à ce mécanisme sont les suivantes : Banco Austral Sarl, Banco Comercial de Moçambique Sarl, Banco Comercial e de Investimento, Banco de Fomento, Banco Internacional de Moçambique, Banco Standard Totta de Moçambique et ulc (Moçambique) Sarl.
  • Namibie: 13 millions d'EUR (dont 2,5 millions d'EUR sur capitaux à risques) à la République de Namibie pour rétrocession à la municipalité de Windhoek aux fins de travaux relatifs aux infrastructures de base de la ville dans les secteurs de l'eau, de l'assainissement, de l'électricité et de la voirie ; la principale composante du projet a trait à une station de recyclage d'eaux usées en eau potable, dont la gestion sera sous-traitée à une entreprise du secteur privée.
  • Sénégal: 18 millions d'EUR à la Société nationale des télécommunications du Sénégal (SONATEL) pour le développement des services téléphoniques dans le pays, dans le cadre d'un programme global d'investissements couvrant la période 1998-2006. Les investissements en cours incluent l'extension du réseau d'accès et la fourniture de matériel de commutation supplémentaire en vue du raccordement de 91 000 abonnés nouveaux, la réalisation d'une boucle en fibres optiques dans le sud du pays, l'accès à des câbles sous-marins et, enfin, le développement de la téléphonie rurale et des télécommunications mobiles.
  • Vanuatu: 5 millions d'EUR sur capitaux à risques à la République de Vanuatu pour rétrocession à la Vanuatu Airports Corporation (VAC). Le prêt servira à financer la mise à niveau de l'aéroport de Bauerfield - situé à proximité de la capitale Port Vila - selon les normes de l'Organisation de l'aviation civile internationale (OACI). Le projet s'inscrit dans le cadre d'un programme de rénovation des aéroports qui concerne essentiellement les aéroports pouvant servir à la desserte internationale du pays.
  • Zimbabwe: 12 millions d'EUR à la Zimbabwe Electricity Supply Authority (ZESA) pour le financement d'un investissement destiné à renforcer le réseau national de transport d'électricité dans le centre et le sud-est du pays afin de répondre à l'accroissement de la demande et d'améliorer la fiabilité du réseau.

Créée en 1958 par le Traité de Rome, la BEI finance des projets d'investissement concourant à la réalisation des politiques de l'Union européenne (UE). Elle participe aussi à la mise en œuvre de la politique de coopération de l'UE avec les pays tiers qui ont conclu des accords de coopération ou d'association avec l'Union.La Quatrième Convention de Lomé a été conclue en 1989 pour une période de 10 ans et est assortie de deux Protocoles financiers, couvrant l'un la période 1991-1995, l'autre la période 1996-2000. L'enveloppe financière disponible au titre de ce deuxième Protocole se monte à 14,6 milliards d'EUR au total, dont 12 milliards d'EUR d'aide non remboursable fournie par les États membres de l'UE, 1 milliard d'EUR de capitaux à risques gérés par la BEI et un maximum de 1,6 milliard d'EUR consentis sous la forme de prêts sur les ressources propres de la BEI.Les financements de la BEI en Afrique du Sud (585 millions d'EUR à la fin de 1999) relèvent d'un accord d'un accord bilatéral distinct. La République d'Afrique du Sud est devenue membre associé de la Convention de Lomé en 1997.


(1) Les taux de conversion utilisés par la BEI à des fins statistiques pour le trimestre en cours à savoir : 1 EUR = 0.655957 FRF, 0.621700 GBP, 1.00460 USD.

(2) Le Fonds européen de développement (FED) est constitué par les contributions des Etats membres de l'UE. La BEI administre sous mandat une partie du FED, qu'elle utilise principalement pour des opérations sur capitaux à risques.

(3) Les projets signés entre janvier et septembre 1999 ont été énumérés dans un communiqué de presse paru le 28 septembre 1999.