La Banque européenne d'investissement vient de prêter 26,5 millions d'USD (22,7 millions d'EUR)(1) à Chengdu Générale des Eaux-Marubeni Waterworks (CGDEM) pour l'aménagement d'une installation d'épuration d'eau à Chengdu en Chine. CGDEM est une co-entreprise entre la Compagnie Générale des Eaux Sahide (France), propriété du groupe Vivendi, et la Marubeni Corporation (Japon). Il s'agit de la première installation pilote d'approvisionnement en eau d'une agglomération, détenue en totalité par des intérêts étrangers, dans le cadre d'un contrat CET en Chine. CGDEM est responsable des études techniques, de la passation des marchés, de la construction et de l'exploitation pour ce projet destiné à accroître l'approvisionnement en eau potable de Chengdu, capitale de la province de Sichuan.

Le prêt à taux variable de la BEI, d'une durée totale de 12 ans dont 3 ans de différé d'amortissement, est garanti par un syndicat de banques comprenant le Crédit lyonnais, l'ANZ, la KBC, la Dresdner Bank, la Barclays Bank et la Development Bank of Singapore. Le coût du projet sera cofinancé par la Banque asiatique de développement, qui a auparavant fourni l'assistance technique nécessaire à la préparation du projet, et par un groupe de banques commerciales.

L'installation d'épuration augmentera l'approvisionnement en eau potable des usagers résidentiels et industriels. Elle sera située à 30 km au nord-ouest de Chengdu et aura une capacité de 460 000 m³/jour (40% de plus que la capacité actuelle). Elle constituera la source d'eau traitée en grande quantité de plus haute qualité dont disposera la municipalité, qui compte quelque 10 millions d'habitants, dont 3,2 millions résident dans le centre-ville. Actuellement, la compagnie municipale des eaux de Chengdu, qui exploite le réseau de distribution, ne parvient à alimenter en eau qu'environ 1,8 million de personnes. L'investissement permettra d'atténuer les conflits croissants portant sur l'eau, d'améliorer l'efficacité de la gestion de l'eau et de sensibiliser les parties concernées sur la protection de l'environnement.

Le prêt est accordé dans le cadre de la politique de coopération de l'Union européenne avec les pays tiers qui ont conclu des accords de coopération avec l'UE. En Amérique latine et en Asie (ALA), la BEI est autorisée à prêter jusqu'à 900 millions d'écus au cours de la période 1997-1999 pour appuyer des projets d'investissement réalisés par le secteur privé ou des initiatives qui ont un effet positif sur l'environnement ou encouragent l'intégration régionale.

Créée en 1958 par le Traité de Rome qui a mis en place la Communauté européenne, la BEI est l'institution de financement à long terme de l'Union européenne. Elle soutient des projets d'investissement favorisant l'intégration européenne. Si le renforcement des régions les moins favorisées de l'Union sur le plan économique reste son objectif premier, la Banque finance également des projets qui appuient la réalisation d'autres politiques européennes. En dehors de l'Union, la BEI contribue à la mise en œuvre de la politique communautaire en matière de coopération et de développement dans quelque 120 pays.En 1998, la BEI a prêté quelque 29,5 milliards d'EUR au total, dont 4,4 milliards d'EUR à l'appui de projets situés à l'extérieur de l'Union européenne. La Banque mobilise sur les marchés des capitaux les fonds dont elle a besoin pour accorder ses prêts. Ses obligations se sont toujours vu attribuer la notation «AAA» par les grandes agences de notation. Étant donné qu'elle ne poursuit pas de but lucratif, la BEI peut répercuter sur les promoteurs de projets les conditions excellentes qu'elle obtient sur les marchés. En règle générale, la BEI finance jusqu'à 50 % du coût du projet ; elle fournit en moyenne un tiers des fonds nécessaires et cofinance certains investissements avec d'autres institutions.


(1) 1 EUR = 1,07420 USD.