La Banque européenne d'investissement (BEI), l’institution de financement à long terme de l'Union européenne et le premier prêteur multilatéral au monde, a confirmé jeudi qu’elle allait coopérer étroitement aux préparatifs du montage financier d’une centrale hydroélectrique de 147 MW sur le  fleuve Ruzizi au Rwanda. Les grandes institutions de financement du développement sont réunies jeudi dans la capitale, Kigali, pour lancer la phase financière, deuxième stade dans les préparatifs du projet après les études de faisabilité. Ruzizi III représenterait le premier partenariat public-privé dans le secteur énergétique dans la région des Grands Lacs.

La BEI et l’Union européenne ont joué un rôle de premier plan dans le rassemblement des soutiens politiques et financiers du projet et dans l’étude de faisabilité technique, institutionnelle et financière du projet. Ruzizi III peut transformer l’approvisionnement électrique du Rwanda, du Burundi et de la République démocratique du Congo. Le coût global du projet hydroélectrique Ruzizi III est estimé à 378 millions d’EUR et inclut des lignes de transport haute tension pour approvisionner trois pays voisins en électricité

Le projet Ruzizi a le potentiel de transformer la disponibilité d'énergie pour environ 107 millions de personnes vivant dans la région des Grands Lacs. La consommation d'énergie est actuellement dominée par l'utilisation de charbon de bois pour la cuisine et l'électrification peut considérablement contribuer au développement économique.

Les ministres de la région et des bailleurs de fonds et investisseurs potentiels sont réunis jeudi à Kigali à l’initiative de l’EGL (Organisation de la CEPGL pour l’énergie des pays des Grands Lacs), chargée de promouvoir la coopération énergétique entre les pays de la région des Grands Lacs. L’Union européenne, la Banque africaine de développement, la Banque mondiale, la KfW, l’Agence française de développement, Proparco et d’autres institutions internationales de financement du développement participent à la réunion.

Les ministres chargés du secteur de l’eau au Rwanda, au Burundi et en République démocratique du Congo devraient approuver la création d’une agence de bassin responsable de la gestion des eaux du lac Kivu et adopter un nouveau traité international fixant le cadre institutionnel du développement du projet Ruzizi III. Le soutien et l’engagement de l’Union européenne ont constitué un atout décisif dans la préparation de ces deux initiatives primordiales.

« La Banque européenne d’investissement est résolue à coopérer étroitement avec l’EGL pour permettre au projet d’aménagement hydroélectrique de la rivière Ruzizi de participer à la couverture des besoins énergétiques de la région des Grands Lacs. Ce projet pose le cadre du développement économique, de la coopération régionale et de la défense de la paix, dont le Rwanda, le Burundi et la République démocratique du Congo ont tout à gagner », a déclaré Plutarchos Sakellaris, vice-président de la BEI, responsable des opérations en Afrique, dans les Caraïbes et dans le Pacifique.

« L’énergie est décisive pour le développement économique de la région des Grands Lacs. Aux côtés de la Banque européenne d’investissement, la délégation de l’UE à Kigali est heureuse d’apporter l’appui des Européens au projet hydroélectrique Ruzizi III », a déclaré Michel Arrion, ambassadeur de l’Union européenne au Rwanda.

« Le projet hydroélectrique Ruzizi III a bénéficié de l'appui déterminant de l'Union européenne depuis qu’il a été relancé en 2007. Nous sommes reconnaissants à la Banque européenne d’investissement pour le rôle de premier plan qu’elle a joué dans l’aide à la préparation de ce projet énergétique emblématique et nous nous réjouissons de notre coopération future », a déclaré le professeur Pierre Muzuymba Mwanahembe, directeur général de l'EGL.

Le Fonds fiduciaire UE-Afrique pour les infrastructures a apporté une aide de 2,8 millions d’EUR pour financer des études sur la rentabilité économique, l’impact environnemental et social, la gestion des ressources hydriques, les liaisons électriques et le développement institutionnel de l’EGL.

Les précédentes réunions du comité de pilotage du projet Ruzizi III ont conduit à la mise en place d’un dispositif réglementaire régional pour gérer les eaux du lac Kivu et la coordination avec les autres centrales hydroélectriques aménagées sur la rivière.

Note aux responsables de publication:

  • La Banque européenne d'investissement est l'institution de financement à long terme de l'Union européenne. En 2010, la BEI a prêté 72 milliards d'EUR pour financer 460 projets dans le monde entier, dont 3,3 milliards d'EUR sont allés à des projets en Afrique.
  • Ces dernières années, la BEI a financé des projets énergétiques stratégiques en Afrique de l’Est et en Afrique centrale. Elle a notamment prêté son concours à la centrale géothermique d’Olkaria au Kenya, à la réhabilitation de la centrale hydroélectrique d’Inga en RDC, à la ligne électrique Mombasa-Nairobi et à la dorsale de transport d’électricité en Tanzanie.