La Banque européenne d’investissement (BEI) vient de signer ses premiers contrats en République démocratique du Congo (RDC) depuis 1986. Elle a octroyé au gouvernement de la RDC un prêt de 110 millions d’EUR destiné à la Société nationale d’électricité (SNEL), pour la remise en état et l’agrandissement de ses installations actuellement en service sur le site et à proximité des centrales hydroélectriques d’Inga. La BEI a également accepté de régler la question des arriérés concernant la dette ancienne de Gécamines (Générale des carrières et des mines), dernier emprunteur de la RDC à avoir obtenu un prêt de la BEI aux fins de la remise en état de ses installations affectées à la production de cuivre et de cobalt.

Les interventions de la BEI témoignent explicitement de l’engagement de l’Union européenne à soutenir les efforts déployés par le gouvernement de la RDC pour instaurer la stabilité politique et encourager le développement économique, tout spécialement en cette période de crise qui bouleverse les marchés financiers internationaux. Les principes de bonne gouvernance et de durabilité qu’applique la BEI contribueront à promouvoir un environnement propice aux activités du secteur public.

Lors de la cérémonie de signature qui s’est déroulée en présence de M. Matenda Kyelu, ministre des finances de la RDC, M. Plutarchos Sakellaris, vice-président de la BEI chargé des opérations de prêt dans les pays d’Afrique, des Caraïbes et du Pacifique (ACP), a ainsi déclaré : « La BEI se réjouit de reprendre ses activités en République démocratique du Congo, en l’occurrence au profit de la centrale hydroélectrique d’Inga, un projet qui revêt une importance cruciale pour l’économie du pays. Nous sommes convaincus que le développement économique réel de la RDC passe par la remise en état, l’amélioration et l’extension des infrastructures de base. Nous continuerons à collaborer avec nos contreparties congolaises en vue de la réalisation de nos objectifs communs sur la base des principes de compréhension mutuelle et de transparence. »

Centrale hydroélectrique d’Inga


Les centrales d’Inga sont au cœur du dispositif de production d’énergie de la RDC et le projet de remise en état permettra de disposer d’une source d’approvisionnement en électricité fiable et efficiente, à la fois pour la RDC et pour les pays voisins. En assurant le raccordement de nouveaux clients habitant dans les quartiers les plus défavorisés de Kinshasa et en renforçant la capacité du pool énergétique d’Afrique australe, ce projet répondra aux besoins énergétiques nationaux et régionaux. Le prêt de la BEI servira à financer la construction d’une seconde ligne de transport entre Inga et Kinshasa et la remise en état de trois sous-stations dans la région du Katanga.

Le gouvernement de la RDC et ses partenaires financiers mettent actuellement au point une série de mesures qui visent à réformer la compagnie SNEL pour lui faire adopter les meilleures pratiques internationales. Dans l’intervalle, les besoins urgents du pays en énergie devraient être couverts en partie par le projet Inga et la BEI compte sur la volonté de la RDC de veiller à la bonne gestion de l’entreprise en question pendant la mise en œuvre de la réforme.

Outre le prêt de 110 millions d’EUR, la SNEL bénéficiera d’une bonification d’intérêts de 2 % accordée par la BEI, conformément aux recommandations de l’initiative pour la réduction de la dette des pays pauvres très endettés (PPTE).

Apurement de la dette de Gécamines

La BEI est un souscripteur et un participant actif à l’initiative PPTE du FMI et de la Banque mondiale, qui prévoit une action coordonnée de la part de la communauté financière internationale pour garantir qu’aucun pays pauvre ne sera confronté à un endettement qu’il ne peut pas maîtriser. En décidant d’apurer la part résiduelle de la dette de Gécamines, la BEI honore l’engagement qu’elle a pris envers la RDC en vertu de l’initiative PPTE.

La Banque a proposé un mécanisme d’apurement des arriérés prévoyant une réduction progressive de l’encours de cette dette au travers de sa contribution à l’initiative PPTE.

Ce plan de recouvrement des arriérés donnera à la BEI la possibilité de relancer son activité de prêt en faveur du secteur public de la RDC, et de la SNEL par exemple, ce qui constitue un maillon essentiel de l’engagement de la BEI à réduire la pauvreté et à stimuler la croissance économique du pays.

Les documents contractuels ont été signés à Luxembourg en présence de représentants du ministère des finances, de la SNEL et de Gécamines. La cérémonie vient conclure plus de deux années de discussions et de négociations avec les autorités congolaises. La Banque mondiale et la Banque africaine de développement contribuent elles aussi au financement du projet Inga.

Note à l'intention des responsables de publication :
L'activité de la BEI dans les pays d’Afrique, des Caraïbes et du Pacifique


La Banque européenne d’investissement (BEI) joue un rôle important dans la mise en œuvre des politiques communautaires d’aide au développement et de coopération économique dans les pays extérieurs à l'Union. Elle est, depuis 1963, un partenaire du développement de nombreux pays d’Afrique, des Caraïbes et du Pacifique (ACP), au travers d'une série de mandats de prêt que lui confie le Conseil européen. Le mandat actuel est fondé sur l'Accord de Cotonou de juin 2000.

Les prêts de la BEI dans les pays ACP sont destinés à soutenir la lutte contre la pauvreté et à favoriser une croissance économique durable. Ces prêts peuvent être financés soit sur les ressources propres de la BEI soit sur celles de la Facilité d’investissement (FI), un fonds renouvelable alimenté par les États membres de l'UE via le Fonds européen de développement. En 2007, la BEI a investi 869 millions d’EUR dans la région ACP.

Depuis 1970, la BEI a prêté 270 millions d’EUR en République démocratique du Congo à l’appui de l’industrie, des infrastructures, des services financiers et des petites entreprises.